La crise en Ukraine s'aggrave encore

Poutine dit dans son discours que l'Ukraine en tant que nation n'a jamais existée et lui refuse la légitimité, il parle sérieusement d'un génocide contre les russophones.

Certains pensent que Poutine ne manipule pas d'une manière consciente une réalité parallèle par propagande, mais, comme Trump, y croit vraiment.

Le discours d'hier soir confirme ici que le chef de l'état russe croit lui-même à sa propagande.

C'est à prendre au premier degré.

Tant les décisions que le discours d'hier soir sont condamnables, et devrons appeler des sanctions et un front diplomatique international.

C'est très difficile de négocier avec des idéologues sûrs de leur fait surtout lorsque ces faits sont faux, lorsque les bases mêmes de la négociation ne peuvent être établis.

Cela révèle un niveau de contradictions profondes en Russie telles que la guerre seule apparaît capable de les résoudre.

Poutine est prêt à sacrifier des milliers de vie et la paix mondiale pour cela.

Or, ces contradictions existent aussi en Chine, en Occident.

L'Allemagne est ainsi partagée depuis 8 ans entre ceux qui voient en Russie un partenaire énergétique incontournable pour l'autonomie de l'apport gazier et réduire la dépendance à d'autres fournisseurs, un partenaire geostrategique pour contenir l'islamisme radical, la Chine ou la Turquie, les classes d'affaires intéressés par le marché russe comme par un système financier d'évasion, et ceux opposés résolument à une dictature autoritaire, finançant les partis d'extrême droite pour saper le fonctionnement des démocraties représentatives et déstabiliser l'union Européenne, complice au moins de la tentative de putsch du 6 janvier 2021 aux États-Unis.

Joe Biden le sait et n'a aucune raison d'être faible, d'autant que la Chine attends son tour avec Taiwan, et n'a plus les JO comme diversion.

Ces contradictions ont des origines profondes.

L'année 2022 va être une année de profondes crises internationales soldant le coût de la pandémie, les déséquilibres nées de la crise de 2008, et l'anticipation des pénuries et transformations de la crise climatique.

Jamais peut-être n'avons nous autant besoin de diplomatie internationale, multilatérale, et on se rends compte du coût terrible de l'affaiblissement, les 30 dernières années, du système des organisations Internationales et de l'ONU.

Des lors, quel profil est le mieux adapté dans notre compétition nationale pour la plus haute fonction, qui détermine à la fois la diplomatie et la guerre ?

Macron à fait preuve tant de son incapacité chronique à négocier, tant dans les conflits internes qu'à l'international, que d'une immaturité inquiétante. Sa gestion du Mali ne donne pas non plus confiance en ses capacités de chef de guerre. Rappelons que le premier acte de son quinquennat fut une tragi-comédie sur fond de susceptibilité blessée concernant le chef d'état major des armées.

Le problème, c'est que les 3 suivants dans les intentions de vote sont tout autant inquiétants, inexpérimentés, ou profondément en main financière et idéologique de Poutine.

D'ailleurs, s'il y a un parti de l'étranger sapant les intérêts nationaux au profit d'une puissance étrangère, c'est bien l'extrême droite !

La présidentielle française tourne pour le moment sur des sujets de diversion passionnels mais stériles et vains. Le débat ne permets pas (encore?) de se faire une opinion.

C'est un drame démocratique, alors que se nouent des drames internationaux.

Mathieu Pouydesseau