Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
FOLIO DU BLANC-MESNIL
25 octobre 2012

CONSTRUIRE LE PS DONT LE PEUPLE DE GAUCHE A BESOIN.

Nous sommes à la veille du congrès du PS à Toulouse. Le premier qui intervient, après 10 ans de règne sans partage de l'Ump, du Medef et de la spéculation financière. Ce congrès se va dérouler dans un climat particulier qui n'est pas sans rappeler la situation qui prévalait dans notre pays après la crise de 1929. Chacun se souvient des tombereaux de haine qui ont été déversés sur le gouvernement de Léon Blum, avec l'épilogue dramatique qui a conduit Roger Salengro à la mort. Les temps ne sont plus tout à fait les mêmes, mais à partir du moment où les intérêts fondamentaux de l'oligarchie financière sont réellement menacés, celle-ci fait donner ses faire valoir.

Chacun remarquera, que les attaques ne portent pas sur le fond mais sur la forme. Il est vrai qu'il est difficile pour l'UMP et l'UDI de s'attaquer à la proposition de loi sur le logement social, sur la refondation en cours de l'éducation nationale, sur la politique de sécurité publique, alors il est plus facile de parler de bedaine, d'amateurisme et de dogmatisme. Dans cette logorrhée , il est symptomatique de noter que ces propos haineux, cachent de moins en moins une haine de classe.

Pour notre part, nous nous félicitons de cette séquence politique ces attaques signifient que la politique mise en œuvre va dans le bon sens, elles montrent que nous sommes au début d'un processus qui pose les bases d'une politique de transformation durable. Comme le dit très justement Emmanuel TODD: « Avec Hollande l'État ne supplie plus les riches de bien vouloir lui prêter de l'argent. L'État réaffirme son droit à reprendre aux riches le trop d'argent qu'ils ont accumulé en tondant la société. Quelle merveilleuse pédagogie démocratique! » Voilà, la politique en cours s'attaque aux fondamentaux de la politique voulue par l'oligarchie financière, voilà pourquoi celle-ci lâche ses chiens.

Le PS et ses dirigeants n'ont qu'une stratégie la conquête, par la démocratie, du pouvoir institutionnel. Face aux puissances de l'argent ce choix est très largement insuffisant, car il ne se donne pas les moyens de mobiliser, dans ces profondeurs, le mouvement social. Le PS se dit social-démocrate, mais la sociale démocratie ne peut se réduire à un contenu idéologique et doit être en capacité d'irriguer, par ses pratiques politiques et au plus près de la réalité, toute la société.

Le PS, en particulier en France, est avant tout un parti d'élus, il n'anime pas la société civile, il gére, et souvent bien, la grande majorité des collectivités territoriales et, préserver ce capital pour juste qu'il soit, conduit aux égoïsmes locaux , qui sont autant de frein à la construction d'action s'appuyant sur des mobilisations citoyennes. Le PS n'est plus qu'une confédération à la recherche du point moyen entre les intérêts contradictoires des féodalités territoriales, c'est vrai au niveau national, régional, départemental. Ne nous cachons pas derrière nos petits doigts, chacun sait que le premier secrétaire fédéral a d'autant plus de poids, que le président du conseil général n'est pas socialiste.

Le PS est, surtout une machine essentiellement destinée à distribuer les investitures et pour cela il faut maitriser l'appareil, d'autant plus maitrisable que le potentiel adhérant est faible. Or le rôle du parti ne peut pas se réduire à la maitrise de l'appareil, le rôle du parti ne peut se réduire, y compris lorsqu'il le fait bien, à conduire des campagnes électorales. Le rôle du parti est de conduire des batailles politiques en ayant la capacité de mobiliser sur ses propositions, après les avoir construites par le débat, la confrontation avec les citoyens.

La droite n'a pas besoin de cela pour imposer les choix de l'oligarchie financière, puisque son rôle est de transformer en loi et en décret les choix des conseils d'administrations qu'ils mettront ensuite en œuvre. De plus ils contrôlent les médias qui leur assurent la promotion et le service après vente.

En ce qui concerne la Gauche, l'occupation du pouvoir d'État n'est pas suffisante pour imposer les choix valider par le suffrage universel. En France, en particulier, le rapport des forces est particulièrement défavorable.

Voilà pourquoi la question du rôle du parti est une question essentielle et incontournable, malheureusement elle ne sera pas traitée lors du congrès de Toulouse, lequel sera majoritairement tourné sur les places des sensibilités, épisode qui ne créera pas la dynamique pour construire un parti puissant en adhérant, un parti se mettant en capacité de mobiliser la population à partir des problèmes auxquels elle est confrontée, un parti capable de porter et d'imposer la politique qui a été voulue par les français au printemps 2012. Il est à craindre que les échéances électorales accentuent les pratiques en cours. Le réveil risque d'être brutal et dramatique.

Publicité
Publicité
Commentaires
FOLIO DU BLANC-MESNIL
Publicité
Archives
Newsletter
FOLIO DU BLANC-MESNIL
Publicité