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FOLIO DU BLANC-MESNIL
10 avril 2011

Japon – Radioactivité : l’océan contaminé pour longtemps

OFrance 9 avril 2011
 Au Japon, les fuites des centrales s’ajoutent aux rejets nucléaires réguliers, aux retombées d’Hiroshima,à celles des essais atomiques et de Tchernobyl. Gare au cumul.
« La mer est toujours considérée comme une poubelle. » Il y a de l’amertume dans les propos de Jacky Bonnemains, de l’association écologiste Robin des Bois. « Ce qui se passe dans le Pacifique n’est ni excusable ni banalisable, comme le font bien des scientifiques. » Au Japon, l’argument des puissants courants marins jouant les grandes lessiveuses est à nouveau avancé.
La chaîne alimentaire menacée
Le problème, c’est la longévité des radionucléides et leur accumulation. « Certes, souligne Jacky Bonnemains, l’iode a une période de huit jours, mais il faut tout de même une année pour l’éliminer totalement. Quant au césium, il faut 300 ans. » Pour le plutonium, on frise l’éternité. Alors, quand les experts officiels évoquent des doses mille fois ou dix mille fois supérieures à la norme, on s’interroge pour la faune et la flore marine.
« À court terme, l’ensemble des maillons des chaînes trophiques (relations alimentaires entre les espèces) du domaine côtier risque d’être impacté », indique l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire). Les algues brunes, dont sont friands les Nippons, vont se gorger de radioactivité. Le plancton aussi et, avec lui, toute la chaîne alimentaire.
« Des phénomènes de remise en suspension des sédiments contaminés pourraient contribuer à maintenir des niveaux de concentration significatifs dans l’eau et certaines espèces vivantes », prédit l’IRSN, qui n’a pas pour habitude d’être alarmiste. « L’accumulation dans les espèces vivantes pourrait aussi conduire à des concentrations supérieures à celles mesurées dans les eaux. » D’un facteur 10 à quelques milliers.
Tourniquet atomique
« Après un événement analogue en Europe, selon la convention Ospar (Oslo-Paris) signée, entre autres, par la France, la pêche serait interdite dans la Manche, la mer du Nord, les eaux subarctiques et arctiques », estime Robin des Bois
Une telle décision ne semble pas envisagée. Pour l’instant, le Japon « exclut la pêche dans un rayon de 20 km autour de Fukushima. Les poissons migrateurs, les dauphins, les crustacés et les courants sont-ils aussi exclus de cette zone ? »
Deux courants majeurs circulent au large de la côte est du Japon : le Kuroshio (chaud) et l‘Oyashio (froid). Ils forment, à la hauteur du 40e parallèle, le courant du Pacifique Nord. Giratoire, celui-ci se dirige vers la Californie avec une extension vers l’Alaska. Il revient ensuite vers les Philippines, puis le Japon. Ce périple dure de trois à quatre ans. Le début d’un tourniquet atomique.
Jean-Pierre BUISSON
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