DEUX REACTEURS DE FUKUSHIMA SONT PRATIQUEMENT HORS DE CONTROLE

L’étanchéité des réacteurs 2 et 3 n’est plus assurée et du plutonium a été découvert dans le sol de la centrale. Une fuite massive d’éléments radioactifs entraînerait une contamination très sévère et durable de l’environnement.

Tepco, l’opérateur privé, lâche les informations au compte goutte, elles sont parcellaires et contradictoires. Néanmoins, les indications publiées au cours du week end confirment un état fortement dégradé des réacteurs 2 et 3, avec un endommagement des trois barrières de confinement.

En clair, la chaudière 2 construite par Général Electric et mise en service en 1973 et la 3 construite par Toshiba et mise en service en 1974 sont en train d’échapper au contrôle de l’opérateur. Il apparaît une évolution tout aussi catastrophique pour le réacteur n°1 pour lequel « les données actuellement disponibles ne permettent pas de confirmer l’intégrité de la cuve et de l’enceinte et dont le combustible a été fortement dégradé. »

Il apparaît acquis, que les cœurs de trois réacteurs sont au moins partiellement fondus et peut être deux enceintes laissent échapper des produits de fission vers l’extérieur

Par ailleurs, deux autres paramètres font craindre le pire. D’abord l’alimentation électrique, malgré son retour sur le site, un système de pompage pérenne n’est toujours pas disponible et les ingénieurs ne disposent pas de la garantie d’une source froide pour alimenter les circuits hydrauliques. Cela confirme à quel point la situation est précaire et imprévisible.

Bref, après dix huit jours on ne sait pas ce qui se passe vraiment dans ces réacteurs. Le refroidissement des réacteurs se fait toujours avec les moyens de fortunes et les paramètres essentiels comme la pression et la température dans les enceintes sont réalisées avec des moyens de deuxième secours.

En un mot le scénario du pire, envisagé dès le lendemain de la catastrophe, revient à la surface. Si les enceintes et les cuves ne sont plus étanches comme c’est probablement le cas, une partie du combustible nucléaire pourrait se répandre dans le sol. Outre l’uranium 235 et 238, les pastilles combustibles partiellement usées contiennent de très nombreux produits de fission très contaminant : plutonium 239, technécium 99, ziconium 93, iode 129. Ces radioéléments ont des durées de vie très longues : 24000 ans pour le plutonium et 15 millions d’années pour l’iode 129.

Déjà, la pollution radioactive des terres, due aux rejets atmosphériques, s’étend à un rayon de cent kilomètres autour du site. Fukushima est en train devenir un Tchernobyl bis.

Notre vigilance doit demeurer active et ne pas fluctuer au rythme des intérêts médiatiques, souvent liés aux intérêts du lobby nucléaire. Notre ville, par son conseil municipal à l’initiative des élus Le Blanc-Mesnil C’est Vous, Le Blanc-Mesnil Pour Vous et d’Europe Ecologie Les Verts exige qu’un débat public sur la production de l’énergie par le nucléaire fasse l’objet d’un vaste débat public. Elle a été pionnière, son initiative est reprise en Seine Saint Denis et dans l’Essonne.

Il s’agit de la faire vivre, pour créer un vaste mouvement populaire autour de cette question. Folio se félicite que le conseil municipal du Blanc-Mesnil ait décidé que le journal municipal consacre un dossier sur cette question une fois par mois.

Voilà pourquoi, nous demandons au maire de notre commune de prendre rapidement les décisions qui s’imposent pour mettre en œuvre la décision du conseil municipal. Le président du groupe Le Blanc-Mesnil C’est Vous, Le Blanc-Mesnil Pour Vous a adressé un courrier au maire lui proposant une réunion rassemblant la diversité politique de l’assemblée communale, pour élaborer, ensemble, les dispositions pour assurer la pluralité des débats.