SEINE SAINT DENIS: CANTONALES MARS 2011, LA CAMPAGNE COMMENCE

A l’évidence, la campagne des élections cantonales de mars 2011 commence à frémir. En effet, depuis quelques jours, nous voyons poindre quelques dossiers qui ne vont pas manquer d’être au cœur de ce moment démocratique.

Les passes d’armes qui se sont déroulées, lors des dernières séances du Conseil général montrent que la séquence électorale va être rude à gauche. Ce qui va être au cœur de l’affrontement : la solidarité, l’éducation, la gouvernance.

Mais pour les appareils politiques du 93, l’essentiel soyons clair sera la présidence. Lors du dernier renouvellement en mars 2008, les communistes ont perdu la présidence qu’ils assumaient depuis la création du département en 1967 au profit des socialistes.

Claude Bartolone accédait enfin à la direction du Conseil général du 93. Cette ambition ancienne devenait réalité. Sa désignation a été le résultat, d’une de ces fameuses réunions des poètes, elle a entraîné la démission du premier secrétaire fédéral de l’époque.

Cette démission avait plusieurs raisons. La plus importante étant que sa désignation par quelques initiés portait en elle une remise en cause de la stratégie fédérale définie et approuvée par les instances du PS 93. Cette politique proposait une ligne commune pour les élections municipales et cantonales dites des primaires à gauche et rassemblement au second tour. Il s’agissait de permettre aux électeurs de chaque ville et de chaque canton de choisir par le bulletin de vote le candidat de gauche qu’il estimait le mieux a même de diriger leur ville et leur département.

Pour le club des poètes, la démocratie citoyenne, est une stratégie risquée. Les accords d’appareils sont plus surs. D’où la mise place d’une stratégie électorale qui donnait aux communistes quelques garanties au niveau des communes qu’ils dirigeaient, l’objectif étant de s’assurer le votes des conseillers généraux communistes, pour la présidence en cas de victoire suffisante des socialistes au Conseil général.

Cette stratégie du club des poètes a engendré une configuration multi formes pour les élections municipales, listes d’union dès le premier tour, primaire à gauche autorisée, primaire à gauche refusée et exclusion des récalcitrants, pourquoi autorisée à Tremblay-en-France, Saint-Denis et refusée au Blanc-Mesnil, peut-être pour tenter de déstabiliser des refondateurs et ne pas gêner la première responsable communiste de l’époque, surtout afin que cette dernière apporte l’appui de son parti lorsqu’il peut être décisif pour la conquête de présidence, en Corrèze par exemple, sans oublier une alliance avec les communistes à Montreuil, contre les Verts et Voynet. Résultat pour le moins chaotique, comme le révèle la situation de Noisy le Sec.

Bref, la conquête des places est une chose trop sérieuse pour la laisser entre les mains des électeurs.

Trois ans après, il apparaît que les communistes n’ont pas fait le deuil de la présidence du Conseil général du 93 et la lecture attentive de leur communiqué le souligne. Leur texte du 14/10/2010 esquisse deux angles d’attaques la gouvernance : « sans soumettre à l’assemblée départementale un état des lieux et des besoins ? Sans travail collectif sur les moyens d’y répondre….sans mesurer les conséquences sur une Education Nationale de plus en plus ouverte au privé ?....... Rappelons que le manque de concertation avec la communauté éducative a conduit le CDEN à émettre majoritairement un vote négatif sur ce plan investissement.» L’autre remise en cause se construit sur ce que l’on pourrait appeler l’accompagnement de la politique de Sarkozy : « la suppression du remboursement de 50 % de la carte imagin’R …. fin de l’aide à l’achat d’un ordinateur pour les élèves de 6ème …. l’augmentation de la carte Améthyste pour les personnes âgées…. la réduction des dépenses sociales et environnementales…. »

De plus, les communistes qui s’y connaissent ne digèrent pas un plan d’investissement pour les collèges qui semble avoir été essentiellement conçu pour permettre aux conseillers généraux socialistes sortant de faire quelques annonces et quelques photos tellement utiles dans les journaux municipaux (voire la dernière livraison d’Oxygène à Aulnay).

Donc, nous allons avoir en mars prochain une rude explication à gauche. Cela ne peut que nous satisfaire. En effet, les élections quelques soient leur nature, doivent être un moment privilégié par les citoyens pour se faire comprendre de ceux qui se présentent à leurs suffrages.

Pour notre part, nous avons noté que la séquence politique et sociale en cours fait apparaître ce que nous appellerons pour être gentil les ambiguïtés du PS et de son équipe dirigeante.

Sur la question de la retraite à 60 ans, nous percevons bien qu’ils ont l’intention de poursuivre dans la voie de 1993 et 2003. Nous constatons leur silence assourdissant sur l’urgence et la nécessité d’augmenter le pouvoir d’achat des salaires, incapables qu’ils sont de tirer les enseignements de la suppression de l’échelle mobile des salaires, par Jacques Delors, de s’interroger sur les suppressions des cotisations sociales pour les entreprises, qui ont mis en route une véritable politique de bas salaires.

Nous considérons que les élections cantonales de mars 2011, doivent être aussi le moment du débat sur ces questions. En ce qui nous concerne, nous sommes déterminés à porter ce débat dans cette séquence d’expression démocratique.