CHOISIR: LES SALARIES DE "CHEZ PAUL" OU LES CENTRES COMMERCIAUX OUTILS DE LA SPECULATION FINANCIERE

En ce mois de juillet 2010, sous les pavés, il n'y a pas la plage mais des luttes revendicatives qui en disent très long sur les objectifs du Medef et de l'oligarchie financière.

Vous connaissez le centre commercial Drancy Avenir derrière l'enseigne leader Carrefour se développe une multitude de boutiques franchisées. Il y a quelques jours, les salariés de l'une d'entre elles, Chez Paul, se sont mis en grève. Figurez-vous que le groupe Holder qui fait un chiffre d'affaires de 500 millions d'euros par an, pour continuer de servir à la spéculation financière une augmentation de ses dividendes à deux chiffres, a tout simplement décidé de faire supporter les augmentations des matières premières à ses salariés.

Pour satisfaire les objectifs de ses mandants, le gérant formé aux méthodes ultra libérales de Mac Do a supprimé, la prime d'ancienneté, la prime d'objectif, le financement de la part patronale de la mutuelle, le gel des salaires. D'où la grève légitime des salariés.

Comme vous le voyez les droits du travail, les accords, les conventions collectives dans la France de Sarkozy tout cela n'a plus aucune valeur, seul compte de faire du cash.

Le code du travail, le contrat de travail, les conventions collectives sont pour la grande distribution l'objet de toutes les remises en cause, dans ce secteur d'activité, le salaire minimum conventionnel est inférieur au smic. La situation sociale est tellement dégradée, que pour la masquer une société comme Carrefour fait de la communication externe pour vanter son type de relation sociale, les représentants syndicaux considèrent cette propagande patronale, comme signe des régressions à venir.

La grande distribution est un élément important dans le dispositif de la spéculation financière. En effet, elle encaisse au comptant l'argent des consommateurs et elle paie ses fournisseurs à 90 ou 120 jours, l'argent disponible servant à grossir la bulle spéculative, au détriment de l'économie productive et agricole et des consommateurs qui ont de moins en moins le choix.

Souvent l'argument utilisé par les promoteurs de la grande distribution est la création d'emplois. Ces zélateurs ont bien souvent des intérêts directs ou indirects et se gardent bien de communiquer sur la destruction d'emplois que ce système propage en amont et en aval, ils oublient aussi les dégâts que cela provoque pour la qualité de vie et de service par la destruction du commerce de proximité. Ils masquent également dans leurs discours la nature des conditions sociales des emplois concernés. Cerise sur le gâteau, le développement des caisses automatiques qui détruit déjà des emplois dans ce secteur, confirmera la fausseté du mythe de la création d'emplois.

A gauche, nous devons débattre en toute clarté sur ce dossier et tout particulièrement au Blanc-Mesnil. En effet, le responsable du PCF 93 a eu tout a fait raison de soutenir les salariés de Chez Paul à Drancy Avenir et de dénoncer les régressions sociales dont est porteuse la stratégie du groupe Holder. Mais son discours devient paradoxal, car il est aussi élu du Blanc-Mesnil mettant tout en œuvre pour favoriser l'implantation de ce type commerce lié à la grande spéculation financière sur notre localité. Nous ne pouvons plus accepter ces incohérences.

Au Blanc-Mesnil, pour des raisons très souvent idéologiques, nous avons perdu beaucoup de temps en matière de développement économique, la désertification de l'espace économique de la Molette l'a malheureusement mis en exergue. Ces erreurs stratégiques ont été reconnues publiquement par l'ancien maire lors du Conseil municipal dédié au débat sur le Grand Paris.

Oui, nous avons besoin d'emplois sur notre commune, pour cela nous aurions du persévérer dans la mise en œuvre de pôle d'activités tels ceux que proposent le carré des Aviateurs qui ont permis l'implantation de 500 emplois de qualité. Le choix de sous traiter à un porteur d'affaires la vente des terrains à la grande distribution va nous pénaliser deux fois, la première par la déstructuration du centre ville et la seconde par les orientations qui apparaissent dans le schéma du pôle du Bourget du Grand Paris.

En effet, le choix d'implanter la grande distribution avenue Charles Floquet est devenu un argument des architectes du Grand Paris, pour réduire les espaces dédiés au développement économique dans ce secteur pour y implanter tout ou partie des 5000 logements sur notre territoire communal prévus dans leur projet.

Les évolutions urbanistiques en devenir obligent à une cohérence politique sur le long terme, il y a donc urgence à se donner une perspective pour un développement durable de notre ville, il ne peut plus être question de poursuivre ainsi en laissant à d'autres les capacités d'imposer leurs choix.