AULNAY-SOUS-BOIS : LA DERIVE AUTOCRATIQUE DU MAIRE

Le Blanc-Mesnil apparaît comme un havre de paix et de sérénité, en comparaison de la commune d’Aulnay Sous Bois. Certes, il y a sûrement des explications sociologiques, sociales, économiques et politiques. Les aulnayssiens n’ont pas la chance de leurs voisins Blanc-Mesnilois  qui connaissent une stabilité politique depuis 75 ans.

Le 20 mai 2010, le conseil municipal s’est terminé, le 21 mai, à 3 heures du matin, pourtant l’ordre du jour n’était pas très long. Mais celui-ci clôturait un cycle politique, l’élection de 3 nouveaux adjoints au maire, pour remplacer les adjoints au maire Verts qui ont quitté la majorité municipale, le 15 avril. Ce n’était pas le premier remous que connaissait la majorité, en effet, le débat sur l’intercommunalité avait déjà vu celle-ci se rétrécir.

Avec le départ des Verts s’exprime,publiquement et fortement, l’impossibilité d’agir collectivement au sien de la municipalité alors que l’on peut lire partout dans la ville le slogan « La démocratie c’est maintenant ».

Ce choix des Verts n’est en rien politicien. Il traduit le malaise grandissant et récurrent de la population de la ville d’Aulnay. Dans cette commune, les mobilisations de la population contre la gouvernance autocratique du maire deviennent monnaie courante.

Lundi 17 avril 2010, réunion organisée par une association à propos de l’implantation d’une moyenne surface, le 5 juin manifestation organisée par un collectif qui regroupe dix  d’associations s’intéressant au plan local d’urbanisme, l’association Fernand Herbault s’interroge sur le projet de construction etc., etc. ….

Voilà pour la période récente.

Ce malaise est confirmé, par l’appel à manifester lancé par les organisations syndicales lundi 24 mai de 9 à 12 heures devant l’hôtel de ville. Que lisons nous sur le tract d’appel, il dénonce «  les conditions inadmissibles de travail des agents municipaux, les brimades, les pressions, les sanctions de la part de la hiérarchie majoritairement recrutée de façon clientéliste ».

Donc, nous n’avons pas à faire à une politique progressiste, mais à une pratique clientéliste qui conduira à terme à la paralysie de l’action municipale.

Tout cela commence à faire beaucoup pour une équipe qui entame à peine sa troisième année de mandat. A l’évidence, les pratiques qui peuvent avoir cours dans un appareil politique, pour conquérir le pouvoir et surtout pour le conserver, ne sont pas adaptées pour gérer une collectivité territoriale de l’importance d’Aulnay sous bois. Il apparaît que cela ne semble pas avoir été intégré par le maire actuel. Si il a  excellé dans la conquête du pouvoir municipal, les méthodes en cours en  soulignent les limites.

Face à cette situation on ne peut que partager la perplexité des dirigeants socialistes du 93, sur les échéances à venir, perspectives d’autant plus complexes qu’ils ont choisi de s’engager de manière forte sur le non-cumul des mandats. Mais cela n’est qu’une péripétie, pour la population, mais elle ne doit pas être étrangère aux soubresauts qui déstabilisent une gestion normale, progressiste d’une commune de cette importance.

Cette manière essentiellement politicienne d’agir, a eu des répercussions négatives, sur l’urgence et la nécessité de construire une communauté d’agglomération regroupant Tremblay, Villepinte, Sevran, Aulnay, Blanc- Mesnil. En effet, la construction de l’intercommunalité ne peut pas se faire à l’aune du trébuchet des rapports de forces politiques qui ne masquent plus la recherche exclusive de position de pouvoir. C’est l’intérêt général qui doit primer.

Face à la gravité de la situation économique et sociale subit par l’ensemble de nos concitoyens, la priorité des élus doit être exclusivement tendue vers la recherche de solutions capables d’améliorer les conditions de vie, compatibles avec la préservation de la planète et d’un développement durable.

Les semaines qui viennent nous dirons si le message émis par la population sera entendu, si non…. L’avenir sera incertain pour la gauche institutionnelle à Aulnay sous bois.