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FOLIO DU BLANC-MESNIL
4 octobre 2009

En Seine-Saint-Denis, élus de droite et de gauche dénoncent l'aggravation de l'insécurité

Pour la première fois, des élus de droite et de gauche d'un département se sont assis autour de la même table pour parler de sécurité. Cela s'est passé, vendredi soir 2 octobre, dans une salle du conseil général de Seine-Saint-Denis, à l'initiative de son président, le socialiste Claude Bartolone.

Moins d'une semaine après la fusillade qui a fait deux morts, en plein jour, le 26 septembre, à Saint-Ouen, des maires, des députés et des sénateurs de tous bords ont évoqué, face au préfet de police Michel Gaudin et au préfet du département, Nacer Meddah, une situation qui, selon eux, se dégrade dangereusement. Depuis le début de l'année, dix morts par balles ont été enregistrées en Seine-Saint-Denis.

Montée à la hâte, la rencontre a réuni de nombreux maires : ceux, notamment, de Villemomble, d'Epinay, du Raincy, pour l'UMP (Xavier Lemoine, de Montfermeil s'était fait représenter) ; du Bourget, pour le Nouveau centre ; de Saint-Ouen, du Blanc-Mesnil, de La Courneuve pour le PCF ; de Bondy, d'Aulnay-sous-Bois, de Clichy-sous-Bois pour le PS...

Dans l'assistance, nombreuse, figuraient aussi la députée communiste Marie-George Buffet et le sénateur UMP Philippe Dallier. Une image plutôt rare sur un thème aussi clivant, en politique, que celui de la sécurité...

Les élus ont tous déploré une nette radicalisation de la violence : en 2008, la Seine-Saint-Denis arrivait en tête de tous les départements pour les atteintes physiques, avec 18,6 faits pour 1 000 habitants.

Malgré ce constat, l'idée caressée par M. Bartolone d'un appel commun contre l'insécurité à l'adresse du gouvernement, a tourné court face aux réticences des élus de la majorité. A minima, ils ont débattu de la création d'un observatoire départemental de la délinquance.

Chacun est resté sur ses constantes : à gauche, l'accent a été mis sur le manque d'effectifs de police, à droite, sur la nécessité de la vidéoprotection. Mais, a affirmé à la sortie Eric Raoult (UMP, Le Raincy), "nous avons brouillé un peu les lignes".

"Nous avons tous les mêmes problèmes, même si nous ne partageons pas forcément le diagnostic, car la situation est plus grave aujourd'hui", estime pour sa part Jacqueline Rouillon (PCF, Saint-Ouen).

Beaucoup ont dénoncé l'emprise du trafic de drogue, avec, notamment, une importante zone de revente de crack à Saint-Denis. "On sent une situation tendue que l'on n'avait plus connue depuis 2005-2006", juge M. Bartolone.

Le président du conseil général a insisté sur les moyens en soulignant qu'ici plus qu'ailleurs les départs à la retraite et les demandes de mutation des policiers - au nombre de 4 823 en Seine-Saint-Denis en sécurité publique - étaient nombreux. Il a aussi fait observer qu'avec un déplacement ministériel tous les trois jours dans le département, ils étaient souvent détournés de leur première mission.

Le préfet de police, Michel Gaudin, a saisi la balle au bond, en défendant la nouvelle police d'agglomération : en englobant Paris et trois départements de petite couronne, elle devrait permettre de redéployer les effectifs.

Les habitants des quartiers de Seine-Saint-Denis "les plus touchés par l'insécurité", a reconnu M. Gaudin, devraient être "les premiers bénéficiaires" de la réforme qui abolit les frontières policières entre Paris et sa proche banlieue.

Isabelle Mandraud - Dans le Monde en date du 4 octobre 2009

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