Et parmi ces 42 milliardaires, la prime au plus fortuné fonctionne très bien, puisqu’à lui seul, Bernard Arnault, dont la richesse à plus que doublé en trois ans, capte 40 % de la totalité de ces 230 milliards d’argent de poche additionnel. Rassurez-vous, probablement parce qu’elle le vaut bien, l’héritière de l’empire L’Oréal, Françoise Bettencourt-Meyers, ramasse 33,2 milliards supplémentaires depuis 2020. À peu près 30 millions chaque jour sur trois ans.
Mais que diable reste-t-il pour les quarante milliardaires restants ? Un peu plus que les minimas sociaux pour lesquels 15 heures d’activité vont être réclamées : en moyenne 2,3 millions, chacun, par jour. Par contre, du côté opposé à la vie de ceux nés avec une cuillère en argent dans la bouche, la situation pourrait se résumer à un « je travaille, tu travailles, ils s’enrichissent ». En effet, parallèlement à cette envolée de richesse pour quelques-uns, celle cumulée de 90% des Français, frappés eux de plein fouet par les crises, a baissé sur la même période, explique le rapport de l’ONG.
Si en France le ruissellement vers les plus riches fonctionne bien avec les politiques pro-business déployées par Emmanuel Macron et ses gouvernements depuis 2017, la tendance se confirme à l’échelle mondiale, alors que s’ouvre aujourd’hui en Suisse le Forum économique de Davos qui réunit les puissants de la planète. Là aussi, la fortune des milliardaires s’envole avec 3 300 milliards supplémentaires depuis 2020. Plus que le PIB de l’ensemble des pays du continent africain ou que celui de la France. Et là encore : une concentration extrême dont témoigne la progression de +114 % de la fortune des cinq hommes les plus nantis. Avec la même opposition qu’en France : la richesse cumulée de cinq milliards de personnes dans le monde a baissé, faute d’une autre répartition des richesses qui sont produites par l’humanité.