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FOLIO DU BLANC-MESNIL
17 octobre 2022

Élève lynché en plein cours, tensions avec le proviseur... Rien ne va plus au lycée Mozart du Blanc-Mesnil H. Haus le Parisien

photo lycée mozart

Hélène Haus
Sur la vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, on n'entend que les cris des élèves. L'image s'agite dans tous les sens. On aperçoit un jeune homme à terre, dont on ne voit que le jogging gris. Il est roué de coups par plusieurs adolescents.
Vendredi matin, quatre élèves de terminale scolarisés au lycée Mozart au Blanc-Mesnil(Seine-Saint-Denis) se sont introduits en plein cours dans une classe pour en découdre avec un camarade de première. Plusieurs lycéens ont tenté de s'interposer, certains ont été blessés, leurs vêtements déchirés. Cette intrusion a suscité un mouvement de panique.
« Plusieurs élèves étaient en pleurs », témoignent des enseignants. La victime de ce passage à tabac était en état de choc, mais elle n'a pas été grièvement blessée.
« Simple bagarre » pour le proviseur, « lynchage » pour les parents ?
La violence ne s'est pas arrêtée là, puisque deux des agresseurs ont ensuite été la cible de représailles aux abords du lycée par des individus dont l'Éducation nationale ne savait pas encore ce dimanche s'ils sont scolarisés ou non dans l'établissement. Des professeurs ont dû intervenir pour les mettre à l'abri. Ces deux adolescents ont été transférés vers l'hôpital par précaution.
« On ne sait pas exactement ce qui est à l'origine de ces violences, relatent des professeurs. A priori, l'élève agressé se serait peut-être moqué de la tenue vestimentaire de ses agresseurs la veille. Mais nous n'arrivons pas à comprendre comment cela a pu conduire à une telle violence. Il y avait aussi une rumeur qui disait que l'élève agressé avait un tournevis sur lui, mais rien n'a été retrouvé. »
Les enseignants et les parents d'élèves élus de ce lycée qui accueille quelque 1 200 jeunes se montrent très critiques ce week-end envers le chef d'établissement, qui a laissé les quatre agresseurs retourner en cours ou sortir du lycée après le premier incident. Ils lui reprochent d'avoir tardé à appeler les pompiers et la police. « Le proviseur a demandé à ces élèves mineurs s'il fallait prévenir leurs parents ou la police, ils ont dit non et ils sont sortis, rapportent-ils. C'est tout simplement incompréhensible. »
Une parente d'élève élue abonde : « On ne comprend pas comment les agresseurs ont pu être libérés. Le proviseur a dit qu'il s'agissait d'une simple bagarre, c'était plutôt de l'ordre du lynchage. La police aurait dû être appelée tout de suite. Il y a eu une mise en danger. Ce sont des mineurs, ils n'ont pas à décider tout seul ! » Cette mère s'indigne aussi du fait que le proviseur ait ensuite envoyé un message aux parents en parlant « d'une petite altercation sans gravité ».
« La situation ne peut plus durer »
Dans la foulée, 42 enseignants ont fait jouer leur droit de retrait vendredi après-midi et publié un communiqué tard dans la soirée pour dénoncer l'attitude de leur chef d'établissement, dont ils critiquent le comportement depuis plusieurs mois. Début septembre, un rapport du comité d'hygiène de sécurité et des conditions de travail départemental, qui s'était rendu dans l'établissement en mai, pointait la tension qui y règne et le mal-être d'une partie de l'équipe.
Interrogée par Le Parisien, la Direction des services départementaux de l'Éducation nationale assurait alors que « la situation du lycée » était « suivie avec attention » et que le proviseur était « accompagné » pour assurer le bon fonctionnement de l'établissement.
« Ça fait des mois que le proviseur a le corps enseignant à dos, là on atteint un point de non-retour, dénonce un parent d'élève élu. Avant on était classé premier lycée de France en termes d'accompagnement, maintenant on est au fond du trou. » « Nous allons interpeller le ministre, ajoute une autre. La situation ne peut plus durer, il faut que le lycée retrouve un climat serein. »
Le rectorat indique que les quatre élèves agresseurs font l'objet d'une mesure conservatoire avant de passer en conseil de discipline, et ne reviendront pas en cours pour l'instant. Une mesure prise une heure après l'agression : « On ne sait pas encore pourquoi il y a eu ce délai, mais il n'est pas énorme en soi puisqu'il a fallu que la direction soit informée, qu'elle vérifie ce qu'il s'est passé. »
Le rectorat précise qu'il va étudier la demande de droit de retrait des enseignants pour voir si elle est recevable. « Le proviseur a réuni le comité d'hygiène et de sécurité dès qu'il en a eu connaissance. On va donc voir ce qu'il en ressort, et notamment regarder ce qu'il s'est passé dans l'heure suivant la première agression. » Ce lundi, les équipes mobiles de sécurité du rectorat seront présentes sur place. Professeurs et parents envisagent des actions.
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