Tout pose problème dans l’intervention d’E.Macron à Belfort: par Guillaume Balas

1/ son intervention n’a aucun sens en tant que Président de la République à deux mois d’une élection: il n’a aucun mandat pour tout ce qu’il « programme » et confond volontairement sa position de chef d’Etat avec ce qu’il est réellement en l’espèce: un candidat à une élection et son discours n’est que cela

2/ la justification des ventes de turbines d’Alsthom à GE sous Hollande est compliquée à entendre: soit l’Etat était sans moyen et c’est très grave et on ne voit pas en quoi il peut s’en satisfaire, soit il était complaisant et Macron fait partie des responsables au premier chef de ce gâchis

3/ le calendrier annoncé , même si on est convaincu que le nucléaire est la meilleure option, ne répond en rien aux besoins en énergie propre à court et moyen termes: les epr2 et mini réacteurs ne seront pas en place avant 2035-50. En attendant, c’est l’imprécision, de l’éolien marin et des enr diverses sans que l’on comprenne le cadre législatif, financier et le calendrier.

En réalité, Macron acte que le nucléaire n’est pas une réponse pour les 15 ans qui viennent et se trouve à valoriser les enr (comme les écologistes) mais sans plan crédible.

4/ Macron reste dans un productivisme theorique sans issue, à l’inverse de 5 scénario rte et de pro-nucléaires comme Jancovici qui prônent AVANT TOUT l’économie d’énergie

5/ concernant le nucléaire, Macron n’explique pas comment il:

-entretient les centrales existantes atteintes de corrosion inexpliquée

- construit des epr en temps et en heure et sans dépassement financier quand les expériences actuelles sont désastreuses (les epr 2 sont théoriquement plus faciles à faire etc... mais on en sait rigoureusement rien.

Quant aux mini réacteurs, c’est pour l’instant une abstraction pour le nucléaire terrestre)

- reconstruit une filière efficiente quand on sait que la perte de compétence n’est pas du tout compensée aujourd’hui

Bref, un discours symbolique qui joue sur les sentiments et l’imaginaire, qui de ce point de vue là n’anime qu’un vieux patriotisme consolateur et qui rate la nécessité de la sobriété .

Bref, sur le fond, c’est faible