L'agression violente d'un commerçant de la cité Pasteur, souligne la démagogie de la politique sécuritaire de la droite extrême

Au coeur du centre commercial de la cité Pasteur, le buraliste a été sauvagement agressé, nous lui exprimons notre soutien notre solidarité et nous lui souhaitons un prompt rétablissement. Nous adressons toute notre affection à sa famille dans ce moment de douleur extrême. Nous condamnons avec la plus extrême vigueur cette agression, nous demandons que la justice passe dans sa plus extrême rigueur sur cette violence que rien ne justifie.

Dans ce moment insupportable pour le bien vivre ensemble, nous apportons tout notre soutien et toute notre solidarité à l'ensemble les habitants de ce quartier populaire.

Cet événement, d'une extrême violence, montre qu'une nouvelle fois les discours et les décisions démagogiques loin d'apporter des changements réels dans la vie des quartiers ne sont là pour masquer l'incapacité des va en guerre de droite extrême à apporter des solutions pérennes. Il souligne, que le déploiement des mesures sécuritaires police municipale, vidéo surveillance ne peuvent être efficace qu'a la condition qu'elles soient accompagnées d'une amélioration fortes des conditions de vie et d'une modification réelle de la situation économique et sociale.

A l'évidence, il faut prendre des décisions radicales, pour réhabiliter l'habibat et cette amélioration ne peut pas passer par une augmentation de la démographie et en faisant des choix qui à terme vont accroître les difficultés. Le développement, à proximité de la cité Pasteur, de résidences dont le mode le fonctionnement porte lui des probabilités fortes de dégradations, risque de d'accroître les difficultés. Malheureusement, cette probabilité est d'autant plus forte, que la spéculation immobiière et financière est exclusivement obnubilée par l'accumulation rapide de ses profits. Elle néglige ou refuse de générer les équipements nécessaires pour réduire les inégalités. Des milliers d'appartements supplémentaires, mais pas d'école, pas de collège, pas de lycée en plus, rien pour assurer le développement associatif, culturel et social. Dès lors le risque est grand de voir l'accroissement démographie accélèrer le bouilllonnement dans une cocotte minute déjà sous pression.

Ces choix de densifier et d'artificiiliser massivement le quartier, sont des choix autoritaires qui ont été pris sans information, sans concertaion et dans le mépris le plus total de la population. Cette négation de la démocratie ne peut conduire qu'aux plus mauvaises solutions.

Face, à la gravité de la situation, face à l'inéfficacité des politiques locales et nationales, la construction d'une sortie de crise ne peut-être que le résultat construction collective où l'ensemble des dossiers devra faire l'objet d'une analyse collective et d'une l'élaboration d'une solution collective.

Il y a urgence, et cette liste n'est pas limitative, à traiter les questions suivantes :

-La réhabilitation du patrimoine locatif social, du centre commercial, de la voirie,

-La définition du nombre et la qualité des équipements publics nécéssaires,

-Le soutien aux associations

-L'utilisation des locaux collectifs résidentiels,

-La mise place d'un réseau important de salariés pour gérer, entretenir les logements et les espaces communs,

-La construction d'un pôle citoyen rassemblant les habitants des cités populaires et ceux des co-propriétés pour faire vivre le quartier et negocier avec l'ensemble des intervenants sociaux et politiques.

Nous subissons une période difficile et la reprise de la pandémie n'arrange rien. Nous vivons sur un territoire qui cumule toutes les inégalités. Si nous voulons que notre vie en commun s'améliore, nous devons agir pour que le pouvoir d'achat des salaires et des retraites augmente fortement, c'est le moyen indispensable pour être en capacité d'imposer des transformations nécessaires à la vie des habitants des quartiers populaires. Les changements sociaux, économiques, écologiques, culturels, éducatifs radicaux passent par la prise de parole de chaque citoyen et la mise en œuvre d'un rapport de force puissant pour imposer les solutions pérennes, qui ne peuvent qu'être le résultat d'une construction collective.

Dans ce cadre nous ne devons pas avoir peur de nous parler franchement. Nous savons pertinemment que l'économie souterraine générée par le commerce illicite de drogues, de cigarettes gangrène la vie des quartiers et il est, aussi, un élément incontournable qui évite et masque une précarité qui serait encore plus massive. Le commerce illicite, l'argent sale ne se développent que dans des sociétés profondément inégalitaires où l'exploitation, l'aliénation fabriquent et multiplient les exclus.

C'est pour cela, que nous devons tout mettre en œuvre pour faire réculer la précarité, les inégalités, pour augmenter le pouvoir d'achat des salaires et des retraites, réduire le temps de travail et investir pour créer des emplois. Certes, vous allez dire, que nous mélangeons tout, non, il y a urgence à une modification en profondeur de la société dans laquelle nous vivons où une petite poignée confisque la totalité des richesses produites au détriment de ceux qui la produisent.

Nous devons faire face à une crise majeur de la société et il nous faudra, aussi, avoir le courage d'aborder tranquillement, sereinement la question de la légalisation ou non de la vente de certains produits illicites. Il ne s'agit pas d'imposer cette solution, mais, d'abord avoir un débat digne, sérieux de fond sur cette question. Il faudra regarder, analyser l'ensemble des paramètres et les résultats que cela a permis ou a pu permettre dans les pays où cela a été fait, y-a-t-il eu un recul de la délinquence et de la violence oui ou non. Il ne s'agit pas d'imposer quoique à qui que se soit mais d'avoir la capacité de débattre sereinement de cette question pour explorer ensemble une sortie de crise positive sur ce qui gangrène la vie d'une multitude d'habitants des quartiers populaires.

Celles et ceux réactionnaires, conservateurs, extrêmistes de droite qui refusent l'idée même d'un débat sur cette question et proposent pour combattre l'économie souterraine, que des solutions sécuritaires dont ils savent pertinemment l'inéfficacité, nous prennent pour des naïfs, ils doivent savoir que nous ne sommes pas dupes de leurs gesticulations. L'économie souterraine est un puissant moyen de corruption, dès lors celles et ceux qui ne proposent que des solutions sécutaires inéfficaces sont de fait complices, voire corrompus.

Ici, à Folio du Blanc-Mesnil nous croyons fortement en la capacité de trouver des solutions viables par le débat, la confrontation des idées. Nous vous demandons de réfléchir à la tenue d'une Assemblée Générale des habitants du quartier pour construire un nouvel espoir, un nouveau vivre ensemble. Sachez, que l'idée même, de la mise en route d'une telle initiative fera bouger les lourdeurs de toutes natures qui pourrissent la vie de votre quartier depuis trop longtemps