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FOLIO DU BLANC-MESNIL
29 août 2020

Génération.s lance un appel pour des Etats Généraux de l'Education.

G1

Dans une tribune que publie le JDD, Génération.s dénonce "le pilotage aussi autoritaire et réactionnaire" de Jean-Michel Blanquer. Le parti lance un appel pour des Etats généraux de l'éducation.

Jean-Michel Blanquer, ici lors d'une visite d'une classe fin juin, est critiqué par le parti Génération.s. 

Jean-Michel Blanquer, ici lors d'une visite d'une classe fin juin, est critiqué par le parti Génération.s. (Sipa)
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Alors que le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, tient mercredi sa conférence de presse de pré-rentrée, marquée par la reprise épidémique, le parti Génération.s appelle, dans une tribune publiée par le JDD, à des Etats généraux de l'éducation. Les signataires du texte critiquent "un ministre autoritaire et discrédité" et souhaitent réunir autour de la table la communauté éducative, des représentants d'élèves et des professionnel.le.s de terrain. Voici leur tribune :

La "rentrée d'après", avec le Ministre d'avant

Il n'est guère surprenant que J-M.Blanquer ait postulé au Ministère de l'Intérieur : la rue de Grenelle a rarement connu un pilotage aussi autoritaire et réactionnaire.

Après avoir labellisé "vacances apprenantes" un dispositif de cours dans des centres commerciaux pendant que les parents font leurs courses (sic), en cette rentrée, J-M.Blanquer entend poursuivre son projet  conservateur et libéral.

Au menu de sa rentrée :  évaluations concurrentielles dont les enseignant.e.s deviennent de simples exécutant.es.  "Répétiteurs" (surveillant.es se destinant à l'enseignement), éventuellement la baisse des horaires disciplinaires hors français et mathématiques, tandis que le dispositif "2S2C" écarte l'E.P.S. et les arts du périmètre de l'Education nationale.

Quant aux lycéen.ne.s du Professionnel, on les enverrait en stage dès la rentrée, après déjà six mois sans Ecole pour beaucoup...  Le reste est à l'avenant, sans parler des "protocoles sanitaires" qui font comme si le virus s'arrêtait à la porte des établissements!

Du côté des personnels, les créations de postes font défaut, les concours ne font pas le plein, les enseignant.e.s quittent un métier de moins en moins attractif, faute de revalorisation.

"Le monde d'après" : l'urgence d'une rentrée qui prépare

La pandémie de Covid-19 et la crise jettent une lumière crue sur les défis écologiques et sociaux de notre temps. Beaucoup ont d'ailleurs commencé à réfléchir sur "le monde d'après", mais peu  en parlant d'Education. Or il n'y aura pas de transition écologique, ni de transformation sociale, sans transition éducative.

L'urgence écologique, ce sont des plans massifs de rénovation thermique des bâtiments scolaires et une conversion des cantines au bio et local. Saluons à cet égard les maires qui se sont engagé.e.s dans cette voie! Mais au-delà de ces mesures, c'est la culture scolaire qui doit faire sa mue écologique. Les programmes doivent mieux aider les élèves à penser leur rapport à la Terre, à la consommation, avec des pédagogies et des parcours idoines – comment une Ecole obnubilée par la sélection pourrait-elle éduquer à la coopération et au partage?

L'urgence écologique invite aussi à réévaluer dès le plus jeune âge, la culture manuelle, technique et technologique bien au-delà des "éco-gestes". Apprendre à réparer, à distinguer et manier les matériaux, à circuler, à évoluer dans l'univers numérique, à jardiner et utiliser les plantes etc. Voilà des compétences du "monde d'après" qui doivent avoir toute leur place à l'Ecole!

Il est impératif également de revaloriser les filières technologiques et professionnelles afin de former aux métiers de demain : économie des circuits courts, relocalisations industrielles, rénovation thermique, énergies renouvelables, agriculture biologique… Elles doivent aller de pair avec une élévation du niveau de qualification, impliquant de réinvestir dans les universités (alors que 90.000 jeunes sont actuellement sans affectation) : c'est un enjeu démocratique et social en même temps qu'un impératif économique !

Enfin le "monde d'après" ne se construira pas sans réduire les inégalités éducatives à la racine. A cet effet, une mesure nous semble incontournable : le conditionnement du financement de l'enseignement privé sous contrat à des objectifs de mixité sociale et scolaire.

Une rentrée qui répare

C'est bien à tort que le Ministre se rengorge du bilan de "l'enseignement à distance" alors qu'une enquête interne de l'Education nationale permet d'estimer à un million le nombre d'élèves qui n'ont pas pu être suivis !

Dans le contexte sanitaire instable, la rentrée devrait s'assurer de la résilience des élèves avec un plan d'urgence sanitaire et psycho-sociale pour l'Ecole, mobiliser des moyens exceptionnels, en postes et en heures d'enseignement, pour pouvoir mettre en pratique une vraie personnalisation : groupes de besoins, enseignant.e.s surnuméraires, temps de concertation et de formation.

Elle devrait reprendre en main les enjeux du numérique éducatif, accompagner les collectivités dans la dotation des élèves et des enseignant.es. en matériels adaptés.

Appel à des Etats généraux de l'Education

Nous le savons, au contraire d'un ministre autoritaire et discrédité : aucune transition ne se fera sans la communauté éducative, sans partir des besoins des élèves, des professionnel.le.s de terrain.

C'est pourquoi nous appelons à des Etats Généraux de l'Education, afin de rendre possible une transition éducative dessinant une Ecole plus juste, accueillante, écologique et solidaire, et par là même plus efficace dans ses missions de protection, d'instruction et d'émancipation.

Les signataires de la tribune : 

  • Philippe Meirieu, professeur honoraire en sciences de l'Éducation
  • Régis Juanico, député de la Loire Génération.s
  • Sophie Taillé-Polian, co-coordinatrice nationale de Génération.s, sénatrice du Val-de-Marne
  • Claire Monod, conseillère régionale IDF, co-coordinatrice nationale de Génération.s
  • Benjamin Lucas, porte-parole Génération.s
  • Hella Kribi Romdhane, porte-parole Génération.s, conseillère régionale
  • Le Comité éducation de Génération.s
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