NOUS SOMMES 1789: IL Y A URGENCE A CONVOQUER LES ETATS GENERAUX DE LA GAUCHE.

Pour répondre à la crise engendrée par l'affaire Cahuzac, le microcosme politico-médiatique a enfourché immédiatement le thème de la moralisation de la sphère politique. Chacun y va de sa proposition pour rendre la situation transparente et infliger de sévères sanctions aux fraudeurs. Il faut se rappeler qu'au début des années 1990, un autre scandale celui du financement illégal du PS avait été conclu par une série de lois qui devaient moraliser le financement de l'action politique. Chacun a constaté que dès la présidentielle de 1995, les amis de Balladur avaient trouvé les moyens de financer de manière illégale la campagne du Premier Ministre d'alors. Et nous voyons bien, avec les amis du premier cercle de l'Ump, que l'argent coule à flots, lorsqu'il s'agit de protéger les intérêts de l'oligarchie financière. Cahuzac souligne que celle-ci ne met pas tous ses œufs dans le même panier, afin de se prémunir de changements politiques par trop radicaux. Nous nous souvenons que Cahuzac en pleine campagne présidentielle avait été le premier à contester la taxation à 75% des très hauts revenus, on comprend mieux pourquoi aujourd'hui.

Bref, faisons une nouvelle loi sur la moralisation de la politique, nous ne sommes pas certains que cela aura beaucoup d'effets, mais cela ne fera pas de mal, enfin on peut l'espérer....

Mais cette proposition ne peut nous faire oublier que la fraude fiscale organisée est l'un des outils essentiels de la spéculation financière. La fraude fiscale est la cause des déficits de l’État et les déficits de l’État sont la source essentielle de l'enrichissement de l'oligarchie financière.

Donc, la priorité est l'éradication de la fraude fiscale, la liste des fraudeurs est connue, les voleurs sont identifiés, alors il faut prendre des sanctions lourdes pour faire rentrer l'argent gagné par ces délinquants car ce sont des délinquants.

Nous sommes en 1789, les inégalités ne cessent de s’accroître. Durant les 30 dernières années, nous avons subi une politique exclusivement dédiée au service de la finance mondialisée. Nous sommes aujourd'hui aux limites du supportable. Les organisations politiques et plus particulièrement celles de gauche, ne sont plus en lien avec la réalité sociale du pays. En leur sein, un groupe s'est emparé des pouvoirs, de tous les pouvoirs pour assurer la pérennité des intérêts de l'oligarchie financière.

Aujourd'hui, la gauche ne produit qu'une politique d'accompagnement sociale, pour éviter des ou un mouvement social et éviter que les effets de la politique conduite n'engendre pas trop de désespoir et pour permettre à la machine de continuer la création de richesse. Mais chacun constate qu'il y a de plus en plus de femmes, d'hommes et d'enfants qui vivent sous le seuil de pauvreté.

Nous sommes en 1789, les organisations politiques de gauche ne sont que des coquilles vides, qui n'ont pour rôle que de maîtriser les investitures, là aussi pour éviter d'éventuelle remise en cause par les militants, sont distribués des mandats électifs soigneusement hiérarchisés, pour s'assurer le contrôle de l'appareil et de la définition des orientations politiques.

Dans notre pays, la sociale démocratie n'est pas une réalité, sa principale force, le PS, ne comporte qu'un nombre restreint d'adhérents, dont la plus grande majorité sont élus. Ce parti n'a que très peu de liens avec les salariés des entreprises et plus particulièrement des entreprises industrielles et il considère que les employés et les ouvriers sont minoritaires dans le salariat. Sa composition sociologique n'a rien voir avec la sociologie réelle du pays. Les Assisses du Socialisme de 1974 qui avaient permis à de nombreux militants d'entreprises d'amener une autre perspective , ont été rapidement étouffées. Ce choix conduit à la situation actuelle et à la dévire Cahuzac.

Nous sommes en 1789, le roi est nu, la base sociale démocrate n'a pas d'existence réelle, le contrôle majoritaire des collectivités territoriales ne sert à rien, car les notables pensent avant tout à leur survie personnelle, nous sommes bien à la fin du cycle politique ouvert à Epinay, le PS n'est pas ou plus un outil d'émancipation collective.

Nous sommes en 1789 : il y a urgence à convoquer les États Généraux de la gauche.