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FOLIO DU BLANC-MESNIL
3 avril 2013

CAHUZAC: ce n'est pas qu'une question morale, c'est une question politique.

la liberté delacroix

Le roi est nu. Le dossier Cahuzac en est qu'un élément supplémentaire, qui confirme dramatiquement l'urgence qu'il y a à une refondation de la politique et de son système de représentation. Soyons clair les choix, les attitudes et les pratiques de Cahuzac sont un crime contre la démocratie, un crime contre les valeurs qui fondent le contrat social de la République, un crime contre la gauche, un crime contre la sociale démocratie.

Cette situation, nous devons la remettre dans son contexte, elle est le résultat des choix qui sont imposés aux peuples par l'oligarchie financière, qui n'a aucun scrupule à s'approprier la plus-value du travail salarié. Depuis plus de trente ans maintenant, nous assistons à une prédation systématique des richesses produites au profit d'une minorité toujours plus restreinte. Pour arriver à ses fins, la spéculation financière détruit tout et n'a aucune moralité. Avec l'argent ainsi accumulé, elle déstabilise la démocratie et avilie les hommes dont elle a besoin pour mener son travail de sape, pour abolir toutes les règles qui entravent encore sa volonté d'appropriation systématique, en prenant y compris le risque de détruire la planète.

La liste est longue de ceux qui sont présentés à nos suffrages, en prétendant servir l'intérêt général, alors qu'ils étaient au service de la finance mondialisée. Pour arriver à ses fins, celle-ci ne met pas tous ses œufs dans le même panier et cela conduit à la mise en place d'une politique où les différences ne sont qu'aux marges.

La déstabilisation en cours n'est que la préparation à la mise en place d'un régime autoritaire si ses intérêts venaient à être remis en cause durablement. Car le cynisme est sa marque de fabrique offrir en pâture au peuple une classe politique démonétisée, pour mettre en place une équipe qui surfera sur cette crise, pour casser durablement le contrat social et la démocratie, une équipe qui est tout aussi pervertie.

Nous sommes quelques-uns depuis plusieurs semaines à tirer le signal d'alarme sur la gravité de la situation politique de notre pays et de l'Union Européenne. L'affaire Cahuzac est un signe supplémentaire.

La gauche et le PS ne s'en tireront pas par de grandes déclarations et en excluant du PS Cahuzac pour solde de tout compte. Il y a urgence à une refondation radicale des partis qui la compose. Dans ce cadre, celui qui a le plus long chemin à faire est bien entendu le PS, mais cette situation concerne l'ensemble des organisations de gauche EEVL, PCF, PG, PRG. Cette refondation concerne aussi l'ensemble des organisations syndicales.

La gauche et ses organisations sont devenues des structures sans aucun lien avec la réalité sociale qu'elles prétendent représenter, elles sont hors-sol, elles ne sont le petit champ clos des ambitions personnelles de ceux qui ont les moyens d'y consacrer du temps et n'ont que très peu de risque à le faire. Il n'y a, pour cela, qu'à regarder leur composition sociologique et d'analyser le profil de celles et ceux qui en sont les dirigeants et les élus, et de regarder, dans ce petit microcosme, les hiérarchies qui s’y installent.

Bref, il y a urgence et les lamentations ne serviront à rien. Le temps est à la reconquête démocratique. Certes, les postures morales peuvent y contribuer, mais seront de peu d'utilité s’il n'y a pas une rupture avec la politique qui domine le monde depuis trop longtemps. Une politique de gauche ne pas être uniquement un accompagnement social pour atténuer momentanément les effets d'une politique de prédation économique et sociale. L'affaire Cahuzac est l'expression de la volonté de l'oligarchie financière d'imposer définitivement son hégémonie. L'affaire Cahuzac doit être le moment d'imposer un coup d'arrêt à cette volonté pour ensuite reconstruire une politique au service de ceux dont l'unique richesse est le travail.

« L'heure est venue de substituer aux dogmes du laisser-faire, le statut économique de l'avenir, celui de l'État contre l'argent fort. » Pierre Mendès France.

 

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