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FOLIO DU BLANC-MESNIL
14 mars 2013

METHANISATION: POUR DECODER LA COMMUNICATION DU SYCTOM ET DU SIAAP

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Le 11 mars 2013, a été remis au Maire du Blanc-Mesnil une lettre lui demandant de recevoir une délégation des animateurs du Conseil des Riverains de l'Usine de Méthanisation (CORIVUM). Il s'agit de lui remettre les quelques 1400 signatures de Blanc-Mesnilois demandant, conformément à l'article 30 du règlement du Conseil Municipal, l'inscription à l'ordre du jour de celui-ci: l'organisation d'un référendum d'initiative locale, afin que les Blanc-Mesnilois puissent se prononcer pour ou contre l'installation d'une usine de méthanisation au Blanc-Mesnil.

C'est la première fois depuis que cette disposition existe, qu'un collectif de Blanc-Mesnilois est en capacité de le mettre en œuvre. Ce succès est le résultat de la création, par 60 Blanc-Mesnilois, du CORIVUM. Ce succès est aussi le résultat d'un engagement fort de citoyens qui agissent au sein d'un collectif libre et autonome.

L'action engagée porte déjà ses premiers fruits. Depuis quelques jours vous trouvez dans vos boites aux lettres, un document diffusé par les promoteurs, le Syctom et le Siaap, du projet installation d'une usine de méthanisation, établissement classé et donc potentiellement dangereux.

Cette communication institutionnelle est payée par les taxes que les Blanc-Mesnilois paient.Cette taxe comprend deux éléments 7.01€ par habitant et 104,80€ par tonne de déchets enlevée. Pour notre ville cela représente un budget annuel de plus de 3 millions d'euros. Cet argent c'est le notre, il serait donc équitable que celles et ceux des Blanc-Mesnilois qui ne sont pas convaincus par le Syctom et Le Siaap, puissent disposer des moyens financiers équivalents afin que les Blanc-Mesnilois puissent disposer de l'ensemble des informations nécessaires pour décider en toute connaissance de cause. Voilà, pourquoi il serait juste, équitable et respectueux de la démocratie et des citoyens que la lettre n°2 soit mis en sa totalité à la disposition des citoyens qui ont à faire valoir des arguments différents de ceux des promoteurs de ce projet. Pour nous l'égalité n'est pas un vain mot et sans liberté de blâmer il n'est point d'éloge flatteur.

Curieusement cette lettre n°1, dans sa première de couverture ne parle nullement de méthanisation. Elle utilise des éléments de langage pour éviter de mettre en exergue la réalité du projet. Le document s'appelle : « Projet de centre de valorisation des biodéchets et des boues issues de l'épuration des eaux usées ».

Vous pourrez lire avec intérêt : « un projet pour l'environnement en Seine Saint Denis ». Pour notre part nous aurions intitulé cet article: « un projet pour l'environnement de Paris, des Hauts de Seine, des Yvelines ». Situation compréhensible de la part de la majorité du conseil d'administration du Syctom puisque les élus de ces départements y sont majoritaires.

Il faut arriver à la page 2 du document pour voir apparaître le mot méthanisation aussitôt enveloppé d'une description bucolique: « La méthanisation comment ça marche? Comme l'estomac d'un ruminant ». Face à un tel argument on ne peut qu'être rêveur et l'on se demande pourquoi les autorités prennent autant de précautions avant de donner l'autorisation d'exploiter ce processus industriel.

La méthanisation pour lutter contre l'incinération et l'enfouissement des déchets. Nous partageons cet objectif. Mais nous ne sommes pas naïf les objectifs du Grenelle 2 c'est avant tout la diminution du tonnage de déchets et cet objectif est un manque à gagner pour les entreprises du secteur d'où un lobbyisme très important pour récupérer le manque à gagner, par le développement du procédé industriel de la méthanisation qui, nous n'en doutons pas fera augmenter la taxe à la tonne des déchets produits.

Par ailleurs, nous trouvons cet engagement des entrepreneurs du déchet, un peu suspect surtout lorsque l'on apprend que les décharges de Véolia Claye Souilly, pourraient ouvrir des installations aux déchets à radioactivité naturelle renforcée DRNR. Bref, on parle ,ici, de réduire l'enfouissement de nos déchets, pour utiliser différemment les décharges de Claye Soully. Information qui nous a été transmise par l'association Adenca.

Page 3: le projet en 8 questions.

Comment les deux équipements seront-ils reliés? : sur les 8 questions c'est la seule réponse qui ne pose pas d'interrogation, un résultat pas très flatteurs.

Pourquoi avoir choisi ce site?, réponse car les accès direct des camions à 'usine de méthanisation, n'aura aucune conséquence sur la circulation au Blanc-Mesnil, à qui fera t-on croire que le transport de 75000 tonnes de déchets ordinaires et 15000 tonnes de bio déchets n'aura aucune conséquence sur la circulation, il faut être maire du XIX° arrondissement de Paris pour faire une telle affirmation. Nous l'invitons à faire quelques passages sur le carrefour Pablo Néruda et à circuler entre la N2 et la N17 et de voir les conséquences de l'engorgement systématique de l'A3, avant de dire et de diffuser ce type de propos.

Cette activité présente-t-elle des risques?: et la Siaap qui répond en nous parlant de ces usines d'épuration, alors que nous parlons d'usine de méthanisation.

D'où proviendront les biodéchets destinés à la méthanisation?: dans un premier temps ils seront générés par les gros producteurs ( marchés, restauration collective des établissements scolaires) donc les 27850 tonnes de déchets produits par les Blanc-Mesnilois continueront d'aller vers l'incinération ou l'enfouissement. Par ailleurs l'expression dans un premier temps indique qu'à terme le tonnage de bio déchets dépassera les 15000 tonnes indiquées.

Les riverains doivent-ils craindre des nuisances olfactives?: vous avez la réponse c'est non, et de nous annoncer des mesures allant au delà de la réglementation, elle sera équipée de nez électroniques et des riverains volontaires assureront également une vigilance au quotidien. Beaucoup de précautions, qui reflètent l'inefficacité technique et structurelle de ces installations qui partout ont été dans l'incapacité d'éviter les émanations nauséabondes.

Comment le bio gaz produit sera-t-il valorisé?: les réponses sont moins affirmatives que celles que l'on peut lire sur le site du Syctom. Nous notons ici que le gaz provenant des boues des stations d'épuration n'est pas encore autorisé et on attend un décret du gouvernement et l'accord,entre autre, de GDF Suez. Mais il faut savoir que sur l'utilisation des produits de la méthanisation il apparaît que notre pays est très laxiste vis à vis des normes européennes. Ce point fait apparaître, des sérieux doutes sur l'équilibre économique du projet ( mais pour les promoteurs tous cela est d'aucune gravité les contribuables sont là pour payer les déficits d'exploitation).

Quels seront les débouchés pour le compost issu de la méthanisation?: il est prévu la production du compost conforme à la norme NFU 44-095. Il faut savoir que cette norme est obsolète, de plus les agriculteurs refusent d'utiliser le compost provenant des usines de méthanisation. De plus la commission nationale des déchets EELV émet plus que des réserves sur un compost qui proviendrait des boues des stations d'épuration. Par ailleurs si le constructeur exploitant est Véolia, nous ne manqueront pas de lui demander d'appliquer les recommandations de sa filiale anglaise qui sont en contradiction avec le discours de Véolia France. Donc là aussi nous émettons plus que des doutes sur l'équilibre financier de cette usine.

Dans quelles conditions les autres déchets seront-ils stockés dans le centre? : les 75000 tonnes d'ordures ménagères résiduelles seront compactées et réexpédiées vers l'enfouissement ou l'incinération, il n'apparait plus l'utilisation pour cela du transport ferroviaire. Donc une circulation accrue de camions.

Page 4 Nous y trouvons le calendrier qui s'étale de 2013 à 2018. Mais nous y trouvons aussi quelques perles. Fin 2013 choix de l'entreprise pour la construction et l'exploitation . Nous serons très attentif au choix cette entreprise. En 2014 réalisation des études curieux qui se font aprés le choix du constructeur/exploitant.2015 demande du permis de construire et d'exploiter, après ouverture d'une enquête publique, en clair un calendrier qui met l'enquête publique dans l'impossibilité de s'opposer à ce projet, d'où la nécessité que les Blanc-Mesnilois puissent donner leur avis avant que l'ensemble du processus ait été engagé.

Désolé, il faut aussi aborder le prix de ce projet, en avril 2012 il était évalué à 65 millions d'euros et il atteint en 2013, 75 millions d'euros, une augmentation de 10 millions d'euros en 12 mois soit 15% . Mais cela n'est pas malheureusement pour nous étonner, sur l'ensemble des projets que nous avons eu à connaître, tous ont été des gouffres financiers.

Donc cette usine va couter très chère aux contribuables, son équilibre économique n'est pas assuré, nos déchets continueront d'aller vers l'incinération et l'enfouissement, elle dégradera l'image de notre ville et elle fera peser sur l'ensemble des Blanc-Mesnilois des risques sanitaires et de sécurité public.

les Blanc-Mesnilois doivent pourvoir donner leur avis par d'un référendum d'initiative locale.

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