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FOLIO DU BLANC-MESNIL
24 janvier 2013

Festin de déchets pour les cocottes de Pincé. Des alternatives à la méthanisation, à l'incinération et à l'enfouissement ?

poule de pince

Ce village de la Sarthe a offert à ses habitants volontaires de goulues gallinacés. Le but: réduire le volume de déchets collectés, en débarrassant les poubelles des restes de repas.

Tout commence par une boutade, en mars 2012. Au sortir du conseil municipal, Nicole Foucault, première adjointe du petit village de Pincé, dans la Sarthe et Sylvie Testier conseillère municipale jabotent gaiement. Puisque la commune de 206 habitants va bientôt suivre les recommandations de la loi de Grenelle et instaurer une redevance incitative pour le ramassage des ordures ménagères- moins le camion lèvera de poubelles, moins les ménages paieront pour ce service- pourquoi ne pas diminuer le volume de détritus en refourgant ses déchets organiques à de voraces volatiles ?

Le gite et le couvert offerts

L'idée fait d'abord glousser. Mais, très vite, Lydie Pasteau, maire de la commune débloque 500€ pour acheter 62 poules pondeuses de Loué. Le 21 septembre dernier, sous l'œil d'un troupeau de caméra, elle a donné deux gallinacés à chacun des 31 foyers volontaires, sur les 87 que compte le village. Lors de cette cérémonie, parrainée par Jean Pierre Coffe, les ménages ont signé un contrat d'adoption dans lequel ils s'engagent à offrir aux oiseaux de basse cour le gite et le couvert pendant au moins deux ans. « On n'a rien inventé! Nous avons vu nos parents avoir des poules au fond du jardin, à qui ils donnaient leurs restes ».Se remémore Sylvie Pasteau.

Il y a bien eu un grincheux qui a estimé que, s'il était venu chercher le calme de la campagne ce n'était pas pour être réveiller par les coqs. Qu'il soit rassuré : les adoptants se sont engagés à ne pas se procurer de mâle à crête. Et puis les poules ont changé l'ambiance du village, en mieux.

Co-location dans le poulailler

Certains ménages ont mis leurs volailles en co-loc, elles partagent poulailler et déchets. Quand ceux d'entre elles se sont fait croquer par un renard, le village était en émoi. «  des gens qui ne se parlaient pas s'inquiètent désormais de leurs poules respectives, les enfants apprennent que les œufs ne sortent pas des boites, on apprend à mieux trier nos déchets », énumère Nicole Foucault, à qui Mercedes et Austin, ses poulettes «  adorées » donnent entière satisfaction. Non seulement elles lui permettent de ne sortir ses poubelles plus qu'une fois par mois au lieu de trois auparavant mais, en plus, elles pondent deux œufs par jour. Alors promis juré, en échange de ces bons services, ses poules ne finiront pas en cocottes.

Une poule peut absorber quelque 150kg de déchets organiques par an et produire entre 250 à 300 œufs dans une année.

Comme vous le voyez, il existe des moyens écologiques de traiter les déchets. Certes, toutes les possibilités ne sont pas transposables, mais leur existence démontre qu'il y a des alternatives, à la méthanisation, à l'enfouissement et à l'incinération.

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