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FOLIO DU BLANC-MESNIL
26 décembre 2012

Notre réponse, à l'interview du Maire dans le Journal Municipal, sur le dossier de l'usine de méthanisation.

tournesols_dans_champ

Cette fin d'année est marquée, au Blanc-Mesnil, par le débat sur l'éventuelle installation d'une usine de méthanisation. La création d'un Conseil des Voisins de l'Usine de Méthanisation (CORIVUM) et l'organisation, par celui-ci, d'une réunion publique qui a connu un important succès, la diffusion d'un tract et un débat long et de qualité lors du Conseil Municipal du 20 décembre 2012. Folio et les élus du groupe Le Blanc-Mesnil C'est Vous, Le Blanc-Mesnil Pour Vous, ne peuvent qu'être satisfaits de ces premiers résultats du travail d'information qu'ils ont entrepris depuis un an sur ce dossier.

Cette effervescence militante et citoyenne aussi se traduit par une intervention du Maire dans l'interview que l'on peut lire dans le numéro n°188 du Journal municipal. Nous sommes favorable au débat et nous voulons éviter que la stratégie politicienne, nous impose un faux débat. Nous allons, donc, argumenter à partir des réponses que nous apporte le Maire. Au delà, de son soutien, l'intervention du Maire, met en exergue les incertitudes vis à vis d'un établissement classé et donc potentiellement dangereux. Cette intervention est la mise en œuvre du principe de précaution politique. D'autant plus compréhensible que le Syctom, cette semaine, vient de démontrer qu'il n'est plus une institution fiable, en ne tenant pas compte des choix exprimés par les élus riverains de son projet pharaonique de Romainville.

Bien entendu, il faut régler le problème de l'enfouissement et de l'incinération de nos déchets et, dans cet objectif nous soutenons totalement les actions qu'entreprend, entre autre, l'association ADENCA à Claye Souilly. Mais pour la clarté du débat, précisons que l'engouement pour éradiquer l'enfouissement et l'incinération est porté par les entreprises qui font leurs profits sur le traitement des déchets, qui a été percuté par les objectifs de Grenelle 2 remettant en cause leur profitabilité. Face à cela, elles ont mis en œuvre de puissants moyens financiers pour favoriser, développer le procédé de méthanisation et occulter l'ensemble des nuisances que celui-ci pouvait provoquer.

Mais plus pernicieuse est la tentative de présenter le processus de méthanisation comme le seul pouvant permettre l'arrêt de l'enfouissement et l'incinération. Or il y a d'autres méthodes, pour traiter cette question, mais elles ont un inconvénient elles coutent beaucoup moins chères et génèrent peu de dividendes à servir et, surtout, favorise l'intervention citoyenne. Les citoyens ne sont dupes de rien, ils savent pertinemment qu'il n'y a jamais de solution unique. Cette stratégie « c'est la seule méthode » est de manière subliminale un déni de la démocratie, puisqu'elle refuse aux citoyens toute possibilité de choix.

Il nous est aussi présenté, l'argument de l'énergie renouvelable, bien entendu sans nous faire aucune démonstration de sa validité, alors que les promoteurs et les soutiens de la méthanisation l'exigent systématiquement de celles et ceux qui ont l'outrecuidance de contester leur choix. Nous sommes bien là confrontés à deux conceptions de la démocratie et du vivre ensemble.

Dans ce débat, nous avons avancé son prix, depuis 2007, il a bien souvent changé. En avril 2012 il était de 65 millions d'euros, aujourd'hui il est annoncé, sur le site du Syctom, à 60,6 millions d'euros. Le maire tient à nous préciser que ce n'est pas notre ville qui paiera. Par cette phrase il cherche à rassurer ou à occulter que ce financement s'effectue avec de l'argent public et qui dit argent public dit impôts locaux et taxes d'enlèvement des déchets. Ce sont donc bien les contribuables qui financeront ce projet.

Par ailleurs, le Syctom précise que l'usine de méthanisathion recevra les déchets provenant des 5 communes formant le Seapfa ( Le Blanc-Mesnil, Aulnay sous bois, Villepinte, Sevran, Tremblay en France) produits par les 260000 habitants. Il y a là un abus de langage, en effet, l'usine ne devrait traiter que 15000 tonnes de déchets organiques, collectés auprès de l'industrie agro alimentaire, de la restauration collective et des restaurants. En clair, les déchets que nous mettons dans les sacs plastiques noirs, continuerons à être traités comme aujourd'hui. En un mot, le Syctom souhaite implanter une usine de méthanisation, au Blanc-Mesnil, mais les déchets des Blanc-Mesnilois continueront d'alimenter les sites d'enfouissements.

Nous sommes bien là dans une situation paradoxale, les promoteurs et les soutiens veulent nous imposer l'implantation d'une usine de méthanisation, pour réduire le recours à l'enfouissement alors que la très très grande majorité de nos déchets sera toujours enfouie. Donc l'argument du Maire sur notre contribution à la réduction de l 'enfouissement ne tient pas. De plus, au Blanc-Mesnil, nous sommes une des très rares communes dont l'enlèvement de nos déchets s'effectue avec des contenants non renouvelables. En effet, nos déchets sont enlevés dans des sacs plastiques dont chacun sait que la putréfaction est tout, sauf brève, bref un discours en contradiction avec les actes.

Il apparaît donc évident, et incontournable, qu'avant de s'engager sur le débat sur la construction éventuelle d'une usine de méthanisation, il y a d'abord urgence et nécessité, dans notre commune à débattre et à choisir un autre mode de collecte des déchets.

Dans ce cadre, nous comprenions mieux pourquoi les promoteurs et les soutiens de la méthanisation essayent de nous enfermer dans un débat sur les peurs. Ils veulent avant tout éviter un débat sur les choix de collectes qui ont été choisis. Un choix qui privilégie le non renouvelable que représente les sacs plastiques noir ou jaune, pas très écologique. De plus ce choix du sac plastique, ici, deux possibilités, ne favorise pas l'urgence de la diversité nécessaire du tri, certes, nous avons des points de collecte du verre. Mais tout cela est un peu court.

Avant de se lancer, dans des investissements onéreux pour les finances publiques, l'urgence, ici, au Blanc-Mesnil, est de mettre en œuvre une véritable politique écologique du tri et de la collecte de nos déchets.

Comme quoi, la mobilisation citoyenne sur l'exigence d'un véritable débat, transparent, équitable, démocratique n'est en rien une approche politicienne, mais un véritable choix politique au sens noble du terme.

 

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