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FOLIO DU BLANC-MESNIL
28 novembre 2012

Le mouvement citoyen, contre l'usine de méthanisation au Blanc-Mesnil, vient de franchir une étape décisive

tournesols_dans_champ

L'information et surtout sa non diffusion est au cœur de la bataille du projet d'installation d'une usine de méthanisation au Blanc-Mesnil. Alors que ce projet est présent dans les cartons de la municipalité depuis bientôt 5 ans, plus de 90% de la population de notre commune ignore son existence. Il est vrai que tout est fait pour que ce projet, dangereux pour la santé et la sécurité publique, soit soigneusement enveloppé de ténèbres, afin que les choix restent confisqués dans les bureaux de quelques élus envoutés et flattés par des technocrates au service des entreprises monopolistiques du secteur. Les intérêts en jeu sont bien trop importants pour être soumis à la démocratie.

Partout où ces installations classées ont été implantées, l'omerta a été la règle. Stratégie bien compréhensible de la part des promoteurs, lorsque l'on constate que partout où elles ont été implantées, les riverains mis devant le fait accompli en subissent les conséquences.

Les cabinets de conseil en communication au service des promoteurs et des intérêts financiers de la méthanisation ne cessent de militer pour une stratégie de communication offensive, pour convaincre les riverains des bienfaits de ces projets aussi inutiles qu'onéreux. Seulement voilà, lorsque on étudie la proposition d'action de communication on ne peut que se mobiliser contre ce type de projet. Comment ne pas se mobiliser contre, lorsque la première phrase du cabinet Cieo stipule « Au service des acteurs publics et privés, Cieo accompagne ses clients pour renforcer leur capacité de décision et d'action et consolider l'acceptabilité sociale de leurs projets. » Le cabinet poursuit: « l'implantation et l'exploitation d'unités de méthanisation présentent des défis importants et l'un d'eux est incontestablement l'acceptabilité sociale ». Comme vous le voyez, la stratégie des promoteurs et des soutiens des usines de méthanisation n'est en aucun cas d'être à l'écoute de vos interrogations, de vos revendications, la stratégie communication n'a qu'un objectif vous imposer ses choix.

Ici, la stratégie choisie est le silence et elle s'accompagne d'une communication esthétisante, masquant la réalité. En effet, lorsque que vous visionnez sur la toile les projets d'usine, vous avez l'impression de voir un immeuble de bureaux ultra moderne, ou un musée du XXI° siècle. Bien sur il est évoqué l'implantation d'une torchère, mais à aucun moment elle n'apparaît sur la vidéo. Les brochures sont en papier glacé, peu de camions sur le visuel, des couleurs de rêve.

Le projet de Romainville est exemplaire de ce point de vue. En effet, qu'apprend-on après le choix du constructeur et de l'exploitant Urbaser ? Que le Syctom est dans l'incapacité d'imposer à Urbaser ses engagements environnementaux. Voici la déclaration effectuée par Dominique Labrouche Directeur Général des Services du Syctom le 30 novembre 2011: «  Nous mettons en demeure Urbaser de nous apporter toutes les garanties nécessaires, les engagements environnementaux n'étant pas à ce jour respectés. »

Bref en un mot Urbaser pour gagner l'appel d'offres a rogné sur les investissements protecteurs des conditions de travail et de l'environnement et une fois le marché enlevé, il ne respecte plus ou mal les conditions nécessaires à la protection de la santé et de la sécurité publique. Situation d'autant plus scandaleuse que des expertises diligentées à la demande des populations concernées soulignent que les aspects de sécurité ont été sous-estimées. Voilà ce qu'exprimait un participant au comité de pilotage sur le dossier de Romainville lors de la réunion organisée par le CORIVUM le 27 novembre 2012 au Blanc- Mesnil.

La première initiative du CORIVUM a été un succès important, toutes les chaises disponibles ont été occupées, les  participants ont exprimé leur volonté de participer aux actions à venir. Il faut dire que les questions que soulève l'éventuelle installation d'une usine de méthanisation au Blanc-Mesnil sont d'une extrême importance pour la préservation de la santé et de la sécurité publique.

Les malheureuses situations vécues par l'ensemble des riverains de ces usines de méthanisation, réduisent à néant la confiance que l'on pourrait avoir vis à vis des promoteurs de ces projets. L'expérience vécue par des centaines de milliers de riverains nous convint de l'urgence de tout mettre en œuvre pour s'opposer à l'implantation d'une telle usine à gaz au cœur d'un territoire très urbanisé.

Nous souhaitons que le mouvement et la mobilisation qui se lève au Blanc-Mesnil et Aulnay aboutissent à l'arrêt de ce projet inutile, dangereux et couteux.

Nous souhaitons aussi vous donner quelques informations plus précises sur ce dossier. Nous avions écrit au maire du Blanc-Mesnil, le 26 octobre 2012, nous venons d'obtenir une réponse.

« Vous m'interrogez sur les éléments nouveaux qui auraient pu intervenir depuis le 3 juillet dernier. Je vous invite à solliciter directement le Syctom et Président Monsieur Dagnaud. »

Voilà un projet de 65 millions d'euros qui doit s'implanter sur le territoire du Blanc-Mesnil et pour toute réponse on nous renvoie vers au Syctom. Il nous semble que cette situation en dit long sur la maitrise de ce dossier par la municipalité.

« Je ne peux pour part que vous confirmez que le projet est actuellement en dialogue compétitif et que l'enquête publique devrait être organisée par le Syctom au cours du second semestre 2014.

Nous savons ce que signifie dialogue compétitif dans le cadre des appels d'offres, compétitif est synonyme de baisse des investissements concernant les aspects de santé, de sécurité et de conditions de travail, pour obtenir le marché, nous vous renvoyons aux déclarations de Dominique Labrouche de novembre 2011. Par ailleurs, nous continuons d'affirmer qu'il est parfaitement scandaleux et anti démocratique de diligenter une enquête d'utilité publique après avoir choisi le constructeur et l'exploitant. Sur ce dossier, il y a un scandale supplémentaire à organiser une enquête d'utilité publique juste après les élections municipales. Ce dernier choix souligne le caractère scandaleux de ce dossier, il faut que les choses soient claires face à cette tactique qui est un déni de démocratie, les promoteurs et les soutiens de ce projet n'éviteront pas le débat lors des élections municipales de mars 2014.

Dans ce courrier, le maire nous rappelle que le projet du Blanc-Mesnil n'est pas identique à celui de Romainville. Nous le soulignons dans chacune de nos interventions. Il n'en reste pas moins que les méthodes pour tenter de l'imposer aux populations sont similaires.

« J'approuve la démarche qui consiste à réduire le volume des déchets produits à la source et de se fixer des objectifs en matière de tri sélectif. Il n'en reste pas moins que les besoins de traitement des eaux usées et des déchets ménagers restent et resteront posés »

Ils resteront d'autant plus posés que le choix de la méthanisation par les industriels du traitement des déchets a pour objectif de freiner les objectifs fixés par le Grenelle de l'Environnement en matière de tri sélectif. De plus, le mélange du traitement des boues provenant de la station d'épuration avec les déchets organiques sont incompatibles avec la commercialisation du compost produit.

Ensuite, il réaffirme la nécessité de réduire l'incinération et l'enfouissement, objectif que nous partageons totalement. Dans ce cadre, nous rappelons que l'Adenca association qui lutte contre l'enfouissement dans la région de Claye Souilly, participe activement aux actions que nous menons contre la méthanisation.

Comme d'habitude, le courrier du maire transfert la responsabilité de ce dossier vers le Syctom et il prend date au cas où l'usine de méthansition si, par malheur pour les Blanc-Mesnilois, venait à s'installer et qu'elle pose les problèmes que nous soulevons.

METHANISATION QUID?

La méthanisation est la dégradation de matière organique en l'absence d'oxygène, sous l'action combinée de plusieurs micro organismes. Une suite de réactions biologiques conduit à la formation de CO2 et de méthane et d'un digestat. Cette réaction a lieu dans un digesteur fermé.

DEFINITION DES INSTALLATIONS CLASSEES.

Sont considérées comme installations classées pour la protection de l'environnement ICPE, les installations exploitées ou détenues par toute personne physique ou morale, publique ou privée qui peuvent présenter des dangers ou des inconvénients soit pour :

La commodité du voisinage.

La santé, la sécurité, la salubrité publique.

L'agriculture. La protection de la nature. L'environnement et les paysages. L'utilisation rationnelle de l'énergie. La conservation des sites et des monuments.

NOUS VOUS RAPPELONS QUE L'USINE DE METHANISATION PREVUE AU BLANC-MESNIL EST UN ETABLISSEMENT CLASSE.

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