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FOLIO DU BLANC-MESNIL
1 octobre 2012

La SAUR et ses turpitudes dans la bonne ville de POUILLY-EN-AUXOIS

Waterfall

Nous publions cet article qui provient de l'ACME, animé par Jean Luc Touly.

Pourquoi?

La raison en est simple, la SAUR est l'entreprise privée qui distribue l'eau sur notre commune. Nous avons trouvé quelques similitudes avec la situation Blanc-Mesniloise. Nous n'en retiendrons qu'une l'ancienneté de notre réseau communal, près de 54% de celui-ci a plus de 62 ans.

Le 22 septembre 2012 dernier la SAUR, par le biais de la presse locale, faisait état d'un problème de « couleur brune » sur l'eau de la petite bourgade de Pouilly-en-Auxois en Cote d'Or. En effet, depuis quelques jours les habitants remarquaient que leur eau avait une couleur franchement marron. Comme ce problème semblait persister certains ont commencé à demander des explications auprès du délégataire. Les cadres de la SAUR ont d'abord confirmé «  la potabilité de l'eau ». Quant à sa couleur, ils ont invoqué le passage sur l'alimentation par l'eau du lac de Grosbois depuis quelques temps. Les cadres de la SAUR nous expliquent, à demi mots, que cette turbidité proviendrait de la piètre qualité de l'eau du lac de Grosbois. En effet, pendant la période hivernale la commune de Pouilly-en-Auxois est principalement alimentée par la source de « Bois brulés » à quelques kilomètre de la commune.

Comme il s'agit d'une source, l'eau est limpide, et ne nécessite aucun traitement sinon un peu de chlore. Et lorsque durant l'été cette source, comme toutes les autres, commence à devenir défaillante et ne fournit plus les 200 ou 250 mètres cubes par jour nécessaires à la population, alors la SAUR met en route le pompage du lac de Grosbois qui vient ainsi en complément de la source. Et en ce début d'automne la source serait même à sec.

Seulement comme l'eau provient désormais d'un lac, ce qui signifie la présence de vase et autres micro organismes, que l'on trouve d'ailleurs dans toutes les eaux de surface, il devient alors impératif de filtrer cette eau, et de la traiter afin de garantir une qualité minimale. C'est pourquoi l'eau de Grosbois est d'abord acheminée jusqu'à la source de « Bois Brulés où elle y est « traitée », puis ensuite mélangée à celle de la dite source avant d'être à nouveau pompée jusqu'au réservoir de tête qui alimente Pouilly-en-Auxois.

Mais alors me direz-vous, pourquoi ce phénomène « d'eau brune » ne se produit-il pas tout les étés? Eh bien il se pourrait qu'il y ait un autre phénomène sur le lequel la SAUR ne souhaiterait pas trop s'exprimer et qui viendrait en plus aggraver la situation: ce phénomène est l'état de la station de traitement de Grosbois...ou plus exactement sa vétusté.

Cette station est dans un état de délabrement à effrayer tous ceux qui boivent encore l'eau du robinet à Pouilly-en-Auxois. Tout d'abord les filtres: ce sont deux grosses cuves en tôle contenant du sable. C'est ce qui choque le plus quand on rentre. Ceux-ci ressemblent, depuis plusieurs années déjà, à une épave de bateau échoué, et sont tellement rouillés que la corrosion se détache toute seule et tombe régulièrement au sol. Pour leur bon fonctionnement ils doivent être régulièrement lavés. Sans rentrer dans les détails on dira simplement que cette opération se fait quand la station est à l'arrêt, on doit d'abord insuffler de l'air sous le sable pour décoller toutes les impuretés qui se sont agglutinées pendant la filtration, puis on effectue un rinçage à l'eau claire pendant quelques minutes. Cette eau sale est évacuée tout simplement devant la station directement dans le talus. Premier hic, si l'eau « propre » est déjà chargée c'est qu'il doit déjà y avoir un problème au niveau de la filtration qui n'est pas suffisante, en raison par exemple d'un mauvais ou d'un manque de lavage des filtres. On ne s'étendra pas sur le compresseur d'air qui donne depuis longtemps de gros signe de fatigue. Et qui aurait besoin d'une grosse maintenance.

Deuxième hic: si vous remplissez quotidiennement un réservoir avec de l'eau qui sent la vase ( le terme n'est pas exagéré), ce réservoir à son tour s'encrasse petit à petit, et même lorsque la qualité de l'eau s'améliore celui-ci vous sert toujours de « l'eau brune » à votre robinet. La situation se complique d'ailleurs lorsque sur le trajet, comme c'est le cas à Pouilly-en-Auxois, il y a un petit réservoir intermédiaire.

Alors en dépit des analyses qui confirmaient qu'il « n'y a aucun risque sanitaire », certains, comme les responsables du collège, ont préféré distribuer de l'eau en bouteille à la cantine. Cette réponse de la part des pontes de la SAUR me fait penser à un ingénieur en traitement des eaux qui travaillait justement à la SAUR. Celui-ci sur la fin de sa carrière était devenu formateur au siège à Lyon, d'où dépendent d'ailleurs les personnes qui travaillent en Cote d'Or. A chacune de ses formations il aimait souvent dire à ses stagiaires avec son accent ardéchois «  si vous chlorez de la merde, vous obtiendrez de la merde chlorée! ». C'est par cette lapalissade qu'il entendait démontrer que la désinfection de l'eau ne faisait pas tout. Encore faut-il avoir au départ une eau de qualité, et si possible limpide. Et si l'eau est très chargée le chlore n'arrange absolument rien. Certains cadres, et surtout ceux qui assurent la communication, feraient bien d'aller faire un stage de remise à niveau à Lyon.

Enfin troisième hic: Les stations équipées de filtres à sable comme celles de Grosbois sont très nombreuses en France, seulement elles sont quasiment toutes automatiques depuis longtemps, avec des contrôles de colmatage des filtres, des temps de lavage de filtres définis, des contrôles de la turbidité de l'eau en sortie, un contrôle automatique du bon fonctionnement du chloromètre, et autres appareils qui injectent des adjuvants nécessaires au traitement. A Grosbois rien de tout cela. Tout se fait à l'ancienne comme en 1950, mais avec des normes sanitaires du XXI° siècle. Le lavage des filtres se fait par un opérateur qui manœuvre des vannes selon un ordre logique. Il lui appartient de respecter le temps de lavage selon sa conscience professionnelle et surtout selon le temps qu'on lui accorde. C'est lui qui détermine aussi la fin du rinçage selon l'aspect visuel de l'eau. Pour le contrôle du chlore par exemple c'est à peu près la même chose. Partout ailleurs qu'à Grobois les stations qui désinfectent au chlore gazeux sont équipées de deux bouteilles. Lorsqu'une est vide un inverseur automatique le détecte et bascule la chloration à partir de la seconde. A Grosbois, c'est à l'agent d'anticiper le remplacement de la bouteille, ce qui évidemment rend un peu aléatoire la continuité de la chloration.

Alors évidemment il ne s'agit pas là de remettre en cause la compétence des agents qui travaillent à la SAUR, mais plutôt la politique d'exploitation, d'entretien et de renouvellement des ouvrages qui lui sont confiés. Il s'agit là d'un débat sur lequel les élus de la collectivité locale feraient bien de se pencher. Faut-il rappeler que sur leur facture les usagers payent un pourcentage de leur consommation qui doit servir au renouvellement des équipements, des infrastructures, des ouvrages? Apparemment ces sommes n'ont jamais été utilisées pour la station de traitements de Grosbois. Même l'armoire électrique de commande est à l'image de son installation hydraulique. Avec son appareillage d'une technologie d'après guerre et ces câbles électriques dont la gaine isolante des fils est parfois encore en tissus, il serait intéressant de savoir combien de fois cette station, maintes fois rafistolée, a occasionné des manques d'eau, des défauts de chlore, de traitement.

Pour remédier à cette couleur peu engageante, la SAUR a décidé d'augmenter considérablement la fréquence des lavages. Cette opération ingrate est habituellement réservée aux fontainiers du coin. Selon certains témoins même le responsable du secteur a été réquisitionné un dimanche, ce qui ne s'était encore jamais vu, surtout un dimanche où les filtres ne sont habituellement jamais lavés. Au moins on ne peut reprocher à ce cadre de ne pas prendre les problèmes à cœur....Seulement voilà, même l'implication n'est pas toujours payante, et en dépit des efforts déployés la couleur de l'eau semblait persister après une semaine. La SAUR a alors décidé de mettre en œuvre son plan B, et annonce dans un deuxième article de presse du 26/09/2012 qu'elle va désormais alimenter Pouilly-en-Auxois entièrement par l'eau de la station du lac de Chamboux. Comme ça, en attendant que l'eau veuille bien revenir à la source de Bois Brulés les élus de Pouilly-en Auxois pourront profiter pour aller visiter à loisir le traitement de Grosbois, et par exemple pourquoi pas, consulter le carnet de bord de la station sur lequel normalement tout est consigné, et sur lequel ils ont droit de regard. Qui sait, peut-être auront-ils plus envie de s'impliquer de leur eau?

Tout cela n'empêchera pas la SAUR d'être présente à la journée de l'environnement du 06 octobre 2012 à la Ferme Notre Dame. Il est vrai aussi que la SAUR soutient, par la publicité, le journal municipal. Publicité qu'elle paie avec nos factures.

Dans le même temps, vos élus Le Blanc-Mesnil C'est Vous, Le Blanc-Mesnil Pour Vous, eux, sont privés de stand, et que cette journée est financée par vos impôts locaux.

 

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