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FOLIO DU BLANC-MESNIL
19 octobre 2011

RECORD DU "SANS MAITRES" POUR LA FRANCE -Le Canard encchaîné-

Pour recruter les enseignants, les recteurs et les chefs d’établissement en sont réduits à faire leurs courses à Pôle emploi, sur « leboncoin.fr » et dans les petites annonces de la presse régionale ou gratuite. Ils n’ont pas le choix. Leurs effectifs sont pleins de trous et, partout, les remplaçants manquent à l’appel.

Motif de cette pénurie : les coupes sauvages, qui, depuis la rentrée 2007, ont amputé l’Education de 65000 postes. Mais aussi une sérieuse désaffection pour le métier d’enseignant. Le 8 octobre, le ministère a communiqué les chiffres du derniers concours de professeur des écoles (ex-instituteur) : ils n’étaient que 18739  candidats pour 5000 postes à pouvoir en 2012. Il y a deux ans, le nombre de prétendants dépassait 37000. Et, Il y a cinq ans, 53000….

Au moins toutes les places disponibles seront-elles occupées par les mieux classés. Ce n’est pas le cas dans les collèges et lycées. A l’issue du capés de 2011, près d’un millier de postes sont restés vacants, faute de candidats d’un niveau suffisant. En lettres classiques, le nombre d’étudiants présents le jour du concours était inférieur à celui des emplois offerts.

En maths et en anglais, les admissibles étaient à peine plus nombreux que les postes à pouvoir. Mais, à l’issue des oraux, les notes des derniers qualifiés n’étant pas toujours à la hauteur, les jurys les ont refusés.  Du coup, il manque 131 anglicistes et 376 matheux. Pour ces derniers, la pénurie ne cesse de s’aggraver. Le nombre de postulants au concours a été divisé par trois en quinze ans.

PROFS RUSTINES.

C’est peu dire que la campagne de pub lancée à grands frais 1,35 millions d’euros par le ministre en juin, « L’Education nationale recrute », n’a pas été un triomphe. « Le métier attire de moins en moins », constate Daniel Robin, secrétaire général du Snes, premier syndicat enseignant du secondaire. « Les conditions de travail ne s’arrangent pas et la profession est sans cesse mise en cause au plus haut niveau (programmes, horaires de travail, pédagogie ».

Sans oublier les salaires, qui sont parmi les plus maigres d’Europe. Un prof débutant dans un lycée espagnol gagne 60% de plus qu’un Français. Un Allemand, le double. Après avoir relevé le niveau d’études nécessaire pour enseigner, le gouvernement n’a augmenté que de 157€ par mois le traitement d’un quart de la profession. Il faut maintenant cinq années d’études supérieures (trois auparavant) et le coût de ces deux ans supplémentaires dissuade les candidats issus des milieux modestes.

Ce « travailler plus pour gagner pas plus » n’attire pas davantage les plus aisés. Résultat, l’administration recourt au système D et aux solutions précaires. Exemple : l’académie de Créteil a recruté, selon-  Libération du 27/9, 500 contractuels pour assurer une rentrée sans drame. Celle de Paris envisage d’engager des recalés du concours de prof des écoles.

Et, quelques retraités désoeuvrés ?

Jean François Julliard ;

Canard Enchaîné du 19 octobre 2011.

 

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