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FOLIO DU BLANC-MESNIL
3 juin 2011

Réflexions vagabondes au Pays d'Ans

Le pays d'Ans est un territoire aux confins du Périgord Noir, dans le canton d'Hautefort, Folio y est en reportage. Je suis arrivé hier soir, le vent est au nord, c'est un vent sec, il fait frisquet, mais je   me réjouis à l'avance des ballades à venir.

Départ difficile ce matin, la source du bas du hameau est basse, les chemins humides de cet hiver sont secs et se crevassent. Dans le ciel, une buse, à la taille cela doit être un mâle, dans quelques semaines, les petits prendront leur envol, une couvée est de 2 ou 4 petits, le femelle et le mâle nourrissent les jeunes. J'ai l'impression qu'il me suit, illusion, il tournoie sur le vaste espace de son territoire.

Ici, les chemins sont bordés de chênes et de petits murets de pierre ocre. Celui qui me conduit de Fonbigou à Fougeyrollas est encore empierré, il indique une présence de l'homme dès la période gallo romaine. Chemin faisant, j'arrive à Fougeyrollas, alors que je traverse ce hameau depuis près de cinq ans je croise pour la première fois l'agriculteur qui y réside.

Le secteur agricole du pays d'Ans se consacre à l'élevage de la vache limousine, à la production de lait, de noix. L'agriculteur que je croise est un producteur de lait. Dès que les salutations sont faites, il me parle immédiatement de la sécheresse. Il n'a pas véritablement plu depuis le début du mois d'avril, la situation sera plus grave qu'en 1976 où celle-ci avait été plus tardive. Ce matin, il n'avait en réserve que trois mois de foin pour nourrir son troupeau.

Il ne peut pas vendre pour réguler et tenir plus longtemps, les abattoirs sont pleins et les prix s'effondrent (vérifier si cette baisse des prix aux producteurs se répercute dans votre hyper habituel). Alors chacun regarde vers les jachères, dans le bourg à coté il y a près d'une centaine d'hectares dans cette situation, à l'évidence il y a là une piste à travailler. Faucher les jachères, nécessite des décisions au moins préfectorales, espérons quelles seront prises rapidement.

Le désespoir est ici une réalité, les agriculteurs n'avaient pas besoin de cet accident climatique, confrontés déjà aux difficultés des prix du lait et de la viande.

Je poursuis mon chemin, les mares sont sèches, les ruisseaux ne sont plus que de minces filets d'eau, ils ne chantent plus. Après le Maine, je remonte sur Lavivier, le jaune sur le sol est la couleur dominante. Près du château d'eau de Temple Laguyon, je marche sur les traces d'Eugène Le Roy l'auteur du roman Jacquou le Croquant.

Eugène Le Roy est le 29 novembre 1836 à Hautefort, son père un breton était le régisseur du comte de Damas. Ce hasard de sa naissance dans un château, le conduira à préférer les chaumières, c'est la vie rude des paysans périgourdins qu'il décrira le plus souvent, il ira jusqu'à la révolte, quand il s'agira de défendre les faibles et les opprimés. Les chemins du pays d'Ans, nous les retrouvons dans ses romans, les Gens d'Auberoque et dans Nicette et Milou.

Voilà, en haut de Granges d'Ans, en bas la très grande église romane, au sud le château de Redon, mais nous ne prendrons pas le plus court, direction Gros Perrier et là se découvre un horizon vallonné dominé par le château de Hautefort, celui de Badefols d'Ans et tout fond le bourg de Génis barré par le bâtiment construit dans les années folles pour accueillir ceux qui avaient été gazés pendantla Première Guerremondiale.

Descente abrupte vers la mairie, depuis Gros Perrier des champs et des champs de noyers. Le Périgord est un des tous premiers producteurs de noix de notre pays. La route de la noix serpente au travers du pays d'Ans, la noix ici se transforme essentiellement en huile. Au cœur du bourg, le monument aux Morts, 20 noms sont gravés sur le marbre. Dans les treize communes du pays d'Ans partout le sacrifice pour la patrie a été important. Des métiers et des savoirs faire ont été perdus à jamais, souvenons nous il y a 97 ans nous étions à la veille de la première guerre mondiale. Le premier mort s'appelait Jean Jaurès.

Encore deux petits raidillons, au bout du premier le toit pointu de la ferme de Bussac, très vieille ferme fortifiée du 15° siècle, aujourd'hui on y élève des reproducteurs d'une race particulière de moutons. Avant de piquer sur Lachaud, une petite vigne, ce n'est pas la seule sur ce territoire elles produisent un petit vin aigrelet, bien agréable à boire, avec modération bien sur. Le bergeracois n'est pas loin, il produit de merveilleux rosé et vin blanc le fameux montbazillac. Il faut savoir qu'ici au début des années 1900, la production de vin était extrêmement importante, le vignoble a été détruit par le phylloxéra. De nombreux vignerons périgourdins après cette catastrophe se sont expatriés et ils ont construit un grand vignoble en Argentine.

Le travail de la vigne est perpétué avec bonheur à Lachaud, par mon ami Roland et un artisan du bourg de Hautefort entretient aussi avec bonheur cette tradition d'élevage de la vigne.

La retenue d'eau de Fonbigou a perdu un quart de son eau, les hérons cendrés auront leur Mac Do préféré un peu sinistré cette année. Je croise à nouveau des couples de buse qui tournoient très, très haut. Le château de Redon, poursuit ses transformations. Ses activités touristiques apporteront de l'animation, encore quelques hectomètres et la randonnée se terminera, voilà le travail, c'est le nom donné à l'appentis où l'on ferrait les bœufs, la glycine et la boucle est terminée.11 kilomètresen trois heures, petite remise en train.

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