DSK: révélateur d'une crise morale et politique. Nos exigeances pour 2012

Voilà donc presque une semaine que la déferlante DSK sature l’espace médiatique. Les sites d’information continue pour capter de l’audience synonyme d’accroissement de rentrée des mannes publicitaires, nous abreuvent,en boucle, d’informations factuelles et identiques quelques soit le médias.

Ici, nous voulons d’abord exprimer notre solidarité à cette femme, salariée. Nous partageons à Folio les prises de position fortes et pertinentes des organisations féministes qui protestent, à juste raison, sur les prises de positions pour le moins ambiguës à propos du viol qui est, rappelons le, un crime et sur le traitement, pour le moins inégalitaire des conséquences du drame du Sofitel. Oui à la présomption d’innocence, non au hit parade des beauferies machistes et de ces puissants qui se protègent entre eux, tout cela apparaît bien comme un choix de classe.

Nous n’oublions pas que 75000 femmes se font violer en France chaque année.

Toujours, pour noyer le poisson, il se développe dans les médias un vaste débat sur la responsabilité des journalistes, à propos du comportement de DSK. Il se répand « tout le monde savait », alors pourquoi n’avoir rien dit. Il ne faut pas se tromper de cible et poser les bonnes questions et en particulier à qui ce silence médiatique était le plus profitable et se poser par la même occasion celle du contrôle capitaliste des médias dans notre pays.

Comme nous l’évoquions dans notre article du 15 mai 2011, l’important pour l’oligarchie financière qui dirige, de fait notre pays, face à la fragilité du président sortant, il est utile de mettre en situation et de se choisir un candidat du camp d’en face le plus compatible avec la défense de ses intérêts, tout en faisant en sorte qu’il soit le plus docile possible, pour l’oligarchie DSK était le meilleur candidat. Elle le propulse au FMI et active ses médias pour mettre en place un scénario nous racontant une belle histoire, des reportages, des documentaires, le soutien à quelques magazines et journaux à gauche, la multiplication des sondages et la sauce prend et voilà leur candidat en situation et la démocratie est réduite aux acquêts.

L’omerta des médias sur les comportements inacceptables de DSK, n’était en rien un véritable problème déontologique, c’était ni plus ni moins l’expression de médias entièrement dominé par l’oligarchie financière. Lancer le débat sur la responsabilité des journalistes a surtout pour objectif d’éviter un débat sur la liberté et l’autonomie de la presse vis-à-vis des forces financières qui les maîtrisent pour en faire des outils dociles au service de ses intérêts. Pour cela il suffit de lire la liste des actionnaires de la presse écrite, des radios et des télévisions.

Le coup de tonnerre du 15 mai 2011, arrive après un autre coup de tonnerre sur la sociale démocratie, le texte de Terra Nova paru quelques jours auparavant, Il ne faudrait pas, que l’évènement de New York fasse disparaître ou enterre le débat qu’exige à gauche le texte de Terra Nova qui conceptualise la stratégie du renoncement à une alternative de transformation sociale et écologique.

Certes, cette stratégie vient de perdre son leader, il n’en reste pas moins qu’elle possède, au sien du PS, de puissants relais et nul ne pourra nous faire croire que les responsables du pacte de Marrakech (Aubry et Fabius) étaient sur une autre perspective. Il apparaît donc nécessaire qu’une clarification se fasse.

D’autant plus que dans la presse libérée du magistère DSK, fleurissent ici et là des articles de fond  sur la sociologie du salariat soulignant, entre autre, le poids déterminant, au sein de celui-ci, des employés et des ouvriers, mettant en exergue l’erreur de l’analyse de Terra Nova sur cette question.

Ici, au Blanc-Mesnil,  nous avions été en 2002 quelques socialistes à tirer la sonnette d’alarme sur la distanciation, de plus en plus forte, entre l’appareil socialiste et les employés ouvriers, résultat de l’incompréhension  des modifications intervenues par les responsables du PS au sien du groupe le plus important du salariat, incompréhension de la nature des rapports de production dans le secteur privé. Incompréhension résultat de l’incapacité du PS d’intégrer dans sa structure des adhérents provenant de ce secteur. L’appréhension du salariat passant pratiquement uniquement par le prisme de la fonction publique.

Cette analyse, datant de 2002, des socialistes Blanc-Mesnilois avait été remarquée et publiée dans les documents des états généraux du moment, mais aussitôt remisée dans le haut des étagères. Bref, dix ans perdus et le pire quelques têtes pensantes alimentées par les instituts de conseil marketing politique hors sol proposent que le PS tourne le dos à la défense des intérêts de la classe ouvrière en niant sa réalité.

L’avenir de notre pays, de l’Europe, ne peut pas se construire contre ceux qui produisent. L’avenir a besoin d’un nouveau partage des gains de productivité, d’un nouveau partage des profits, résultat du travail salarié. L’avenir a besoin d’une amélioration des conditions de vie. L’avenir a besoin d’un système éducatif qui permet à chacun de maîtriser sa destinée. L’avenir a besoin d’une réduction drastique des inégalités, économiques, sociales, écologiques, éducatives et culturelles.

A l’évidence cela ne peut se faire qu’avec l’appui du groupe le plus important du salariat, les employés et les ouvriers, il y a donc urgence à retisser des liens avec eux si nous voulons construire un avenir durable.

Le drame privé de DSK, le drame subit par la salariée du Sofitel, lèvent une hypothèque  à gauche et ont réduit de manière importante l’impact de l’oligarchie dans le choix du candidat(e) de la gauche pour 2012. Il n’en reste pas moins urgent de construire une alternative de transformation sociale et écologique, pour stopper les dégâts subis depuis la marche en avant de l’ultra libéralisme et reconstruire les bases d’un nouveau contrat social républicain.