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FOLIO DU BLANC-MESNIL
15 janvier 2010

LA GAUCHE TOMBE DANS TOUS LES PIEGES TENDUS PAR LA DROITE

Ce n’est pas un hasard, si par touches successives nous découvrons l’ampleur de la casse du contrat social républicain qui fonde le vivre ensemble dans notre pays.

Il ne se passe pas de jour sans que des éléments constitutifs de l’identité nationale ne soient battus en brèche. Hier, la droite a mis en route le processus de privatisation de la poste. L’avis militant de plus de 2 millions de nos concitoyens est nié et caricaturé. Pour l’équipe actuelle qui occupe le pouvoir d’Etat seul compte les décisions qui permettent à la spéculation financière de continuer de jouer au casino royal.

Après la démagogie du temps de crise et les promesses d’une nouvelle régulation de l’économie, Sarkozy et les siens continuent de redistribuer à l’oligarchie financière une part de plus en plus grande de la valeur ajoutée, résultat du travail de ceux qui se lèvent tôt. Il est intéressant de savoir que 98 personnes détiennent 43% des droits de vote des sociétés du CAC 40. Quatre dirigeants de BN Paribas sont, par exemple, présents dans douze des entreprises phare de la bourse de Paris

Pendant ce temps là, décision après décision on rend de moins en moins performant le système de soins, la sécurité sociale joue de moins en moins son rôle de solidarité. Tout cela s’inscrit dans un objectif précis donner aux compagnies d’assurances privées la manne que représente la masse énorme des cotisations sociales qui, dans ce cadre, ne seront plus des charges pour les entreprises, car elles seront, enfin, disponibles pour le renforcement de la spéculation financière.

Ne nous y trompons pas, les réductions massives de déremboursements des médicaments, les augmentations des forfaits et autre fiscalisation des indemnités accidents du travail, n’ont pas pour objectif la baisse des déficits des comptes de la sécurité sociale. Il s’agit pour l’Ump de faire la démonstration de l’inutilité du service public de la solidarité, pour ensuite mieux faire l’apologie de sa privatisation. Les compagnie d’assurances privées sont exigeantes. Elles veulent le maximum de cotisations et le minimum de remboursement.

Nous y arrivons. Si l’on croit Didier Tabuteau, responsable de la chaire santé de science po, qui vient de publier, dans la revue Droit Social, un article qui souligne la métamorphose silencieuse de l’assurance maladie. Ou il estime que pour les soins courants, l’assurance-maladie ne rembourse plus qu’un euro sur deux. Nous percevons bien qu’au travers d’analyses présentées par des personnes qui sont loin d’être d’affreux gauchistes, que pour les soins courants nous sommes déjà dans la privatisation de la protection sociale.

La stratégie est identique pour l’école de la nation. Les réductions massives des postes enseignants n’ont rien à voir avec la réduction des déficits abyssaux de l’Etat, il s’agit tout simplement de déstabiliser l’Education Nationale, d’accroître ses faiblesses pour renforcer la marchandisation de la transmission des savoirs. Nous savions que l’école est inégalitaire, mais par ces choix le gouvernement fait exploser les discriminations par l’argent.

Autre secteur dans le collimateur de l’oligarchie financière nationale, EDF, après la privatisation de GDF. Nous savons ce que valent les engagements de Sarkozy. En quelques semaines les Blanc-Mesnilois viennent de subir deux interruptions de courant. Elles ont été brèves pour la dernière 25 minutes. Cette situation est révélatrice d’une régression du service. Au-delà de ces vivissitudes locales, nous ne devons pas ignorer les discours distillés sur d’éventuelles coupures de plus grandes ampleurs, dont seraient bien entendus responsables les usagers par ces temps de froid en hiver.

Comme vous le savez une partie du capital d’EDF a été livrée, elle aussi, à la spéculation. Cela n’est pas sans conséquence sur la stratégie de l’entreprise il faut faire du cash pour rétribuer les actionnaires. Résultat tout cela se fait au détriment des investissements d’entretien des réseaux et des centrales de production, 11 centrales sur 58 étaient à l’arrêt à la mis décembre. Autre difficulté, les centrales nucléaires à la différence d’un barrage ou d’une centrale au gaz, a une production constante et ne permet donc pas de répondre à un pic de la demande et notre pays est dans l’obligation d’importer.

Pour cause de course à la rentabilité, EDF sous investit dans la maintenance. Le taux du parc de production est de 78% contre 90% par exemple en Belgique. Nous avions déjà pointé cette situation lors de la dernière catastrophe dans le sud-ouest à propos du retard très important pris dans l’enfouissement des réseaux.

Le choix de Proglio comme nouveau président de cette société nationale indique que le choix de la rentabilisation va s’amplifier au détriment de l’investissement productif, de la recherche et du service rendu aux usagers.

Comment face cet ensemble de faits, qui souligne une volonté de remettre en cause l’ensemble du système économique et social de notre pays, ne pas être scandalisé par l’attitude de l’ensemble de la gauche qui consacre la majorité de son énergie à protéger son appareil politique et à débattre des thèmes sociétaux que lui offre en pâture la droite, afin de pouvoir tranquillement mettre en œuvre sa politique régressive.

Affligeant.

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