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FOLIO DU BLANC-MESNIL
20 décembre 2009

LE BLANC-MESNIL:LA REUNION DU 18/12/09 AUX TILLEULS OUVRE LA JARRE DE PANDORE

La réunion, organisée par la ville, le 18 décembre 2009, dans le quartier des Tilleuls, a été très intéressante à plus d’un titre. C’est le résultat d’une mobilisation qui n’a pas cessé tout au long de l’année dans le quartier des Tilleuls, soulignant l’extrême gravité de la dégradation des conditions de vie des habitants.

Cette mobilisation a entraîné une participation nombreuse et une présence importante des responsables associatifs du quartier qui ont été les moteurs essentiels de ce moment important.

Le tableau qui a été dessiné, montre une claire conscience des habitants de ce quartier de la situation qui est la leur, insécurité, violence, chômage, baisse du pouvoir d’achat, régression des services publics, la poste, l’éducation, disparition des commerces de proximité et manque de logement

Dans le même temps apparaissent des femmes et des hommes déterminés à ne plus se laisser faire en commençant d’agir pour maîtriser leur devenir. Ils décrivent leur situation et dans le même temps ils présentent ce qu’ils font pour la modifier. Ainsi les parents d’élèves accompagnent des parents en situation difficile, et assurent une présence aux sorties des collèges, ou encore le président des parents d’élèves de Mandela qui recherche des solutions adaptées face aux exclusions disciplinaires et souhaite une présence d’agents de sécurité dans l’allée des droits de l’Homme. Cette préoccupation de la déscolarisation croise les objectifs d’une association nouvellement crée.

Cette ébullition d’initiatives citoyennes, solidaires, met aussi en exergue la question du logement  souligné par l’exemple d’une femme salariée seule avec deux enfants, expulsée de son logement. Elle s’interroge sur l’attitude des services publics,  y compris celui de la ville,et des bailleurs sur ce dossier, car celles qui protégent cette salariée, connaissent le quartier et listent une série de logements inoccupés.

Il y a aussi cet exemple, d’une femme inquiète du dérapage de son fils  qui a fait le choix d’un pensionnat privé à Clermont-Ferrand qui lui coûte 3000€. Et, qui recherche, à la veille des vacances scolaires, des solutions adaptées pour cette période.

Comment ne pas comprendre, ce militant qui souhaite plus de moyens en animateurs, en éducateurs. Mais face à cela quelle réponse à celles et ceux qui soulèvent l’angoisse des anciens qui ont peur et ne sortent plus faire leurs courses qu’entre 10h et 12h. Comment ne pas entendre ce militant de la lutte contre la toxicomanie qui s’interroge sur l’action depuis des lustres de la municipalité en direction de la jeunesse. D’autres contradictions sont évoquées, comme celle de l’implantation de la halle d’Auchan qui a entraîné la fermeture de Netto, de Franprix, et de demander la tenue d’un marché forain deux fois par semaine dans ce quartier

Dans ce cadre, la municipalité fait des réponses classiques. L’annonce de la reconstruction du gymnase, pour un investissement de 9 millions d’euros, la municipalisation de la voirie de la cité,l’ouverture de la rue Maurice Audin sur l’avenue Descartes, l’aménagement en aire de jeux et de sports des terrains compris entre l’autoroute et le collège Descartes, l’implantation d’entreprises sur les terrains disponibles le long de l’a1, la requalification de la façade du Blanc-Mesnil face à l’aéroport du Bourget, avec une amélioration des transports en commun par l’arrivée du métro.

Ces réponses sont accompagnées  par une dénégation de la responsabilité de la municipalité, dans la dégradation des conditions de vie des habitants. Pour le maire et ses camarades l’unique responsable est la droite et son gouvernement. Cette approche récurrente de la majorité du conseil municipal est un peu courte, voire caricaturale et amoindris ses arguments. Bien sur, les choix nationaux pèsent sur l’accroissement très important des difficultés sociales, éducatives, culturelles, économiques que subissent les Blanc-Mesnilois, mais ils n’expliquent pas toute la spécificité de la réalité de notre commune.

Pour cela nous ne pouvons pas faire l’impasse sur cette spécificité lors des événements de 2005 sur le territoire communal. Nous avons été une des villes les plus sinistrées plus de 10 millions d’euros de dégâts, avec une particularité supplémentaire, ici ce sont les équipements publics municipaux qui ont été visés.

Autre particularisme de cette ville, aucune analyse pluraliste de sa spécificité dans les événements de 2005 n’a été menée, là aussi, au prétexte de l’ampleur nationale de ceux-ci. Le refus d’une réflexion pluraliste, transparente, démocratique de la crise d’octobre/novembre 2005 avait pour objectif d’éviter d’ouvrir la boite de Pandore, dont l’ouverture n’en doutons pas, aurait largement écornée le caractère soit disant progressiste et de gauche de la politique de la municipalité à direction communiste d’alors.

Dans ce contexte, le trait le plus significatif de la réunion d’hier tient en un mot et il a été porté par l’adjointe au maire déléguée à la jeunesse qui s’est livrée en creux à une condamnation sévère de la politique menée pendant 20 ans par Daniel Feurtet, en expliquant qu’elle se livrait actuellement à une réévaluation de celle-ci.

Cette démonstration a été accompagnée par l’annonce du doublement du nombre d’animateurs du service jeunesse, ils sont maintenant  une quinzaine.Démonstration  confirmée par la faiblesse des moyens accordés au Grajar qui  travaille aujourd’hui avec 4 éducateurs.

Nous ne pouvons que nous satisfaire de cette évolution, qui semble conduire à la mise en œuvre d’une politique prenant en compte les besoins et qui admet une responsabilité de la municipalité « à gauche » certes en la renvoyant sur l’équipe précédente dont le maire actuel était un pilier et le dauphin désigné par celui sur qui aujourd’hui on renvoie la responsabilité.

Mais l’expérience nous conduit à la prudence, nous nous souvenons qu’il y a 20 ans le maire précédant avait commencé son mandat en décembre 1989, par une tournée inaugurale au cœur de la cité des Tilleuls. Hier soir les communistes locaux, en présence de la secrétaire nationale du Pcf , ont enterré ce cycle dans le restaurant scolaire Maurice Audin, tout un symbole.

Nous sommes un certain nombre a avoir tiré ce bilan et nous l’avons fait devant l’ensemble des Blanc-Mesnilois en présentant une liste de gauche aux élections municipales qui a recueilli 13% des suffrages exprimés et 25% de l’électorat de gauche de notre commune. Ce qui nous vivons aujourd’hui confirme la validité et la solidité de nos analyses et de nos propositions.

Dans ce cadre, la municipalité actuelle serait bien inspirée d’élargir son horizon si elle souhaite effectivement mettre en œuvre une politique capable de faire changer durablement et en mieux la vie de l’ensemble de nos concitoyens.

Dans cette ville la gauche est majoritaire, mais la municipalité « à gauche » ne l’est pas.Et, nous savons tous aujourd’hui que pour mettre en œuvre une politique et pour qu’elle réussisse, il faut qu’elle s’appuie sur une très large majorité de citoyens.

Pour, construire une politique novatrice en direction de la jeunesse, permettre à chaque citoyen de vivre dignement et dans la tranquillité, il faut ici construire une réelle politique municipale de progrès et cela ne peut pas se faire derrière les portes closes des bureaux de la municipalité. La transparence est une obligation.

Folio du Blanc-Mesnil et le groupe d’élus du conseil municipal qu’il soutient indiquent que le conseil municipal est l’espace de la construction transparente d’une politique nouvelle pour Blanc-Mesnil. C’est pourquoi nous avons demandé la tenue d’un conseil municipal extraordinaire sur la sécurité et la prévention de la délinquance. Pour notre part nous n’opposons pas sécurité et prévention. Nous affirmons même quelles sont indissociables.

Pour cela nous demandons :

La création d’une police municipale

Le doublement du nombre d’animateurs du service jeunesse

Le doublement du nombre d’éducateur du Grajar

La création d’un équipement dédié à la jeunesse qui serait ouvert de 12h à 1h dont l’animation serait confiée aux animateurs du Grajar, qui serait un espace de convivialité,d’échanges , de rencontres,de loisirs

La réaffectation au Blanc-Mesnil des fonctionnaires de police qui lui ont été enlevé depuis septembre 2002.

La mise en œuvre des choix d’une politique se concrétise dans l’élaboration du budget de la ville, le budget 2010 sera voté le 25 mars 2010 et les orientations budgétaires seront débattues le 11 février 2010. C’est à ce moment là que chaque citoyen pourra vérifier la volonté d’améliorer les conditions de vie et voir si cela se traduit par des choix budgétaires.

C’est à ce moment là que nous verrons si la volonté de réévaluer  et d’infléchir dans un sens plus progressiste la politique municipale qui c’est exprimé au cours de la réunion du 18 décembre 2009 dans le restaurant Maurice Audin est une réalité ou un simple effet de tribune pour ne pas assumer ses responsabilités.

Pour notre part nous ne manquerons pas d’exercer notre rôle d’élu, afin que la parole donnée se transforme en acte.

Le 18 décembre 2009, au Blanc-Mesnil la jarre de Pandore a été ouverte. Si nous voulons que le mince espoir quelle contient devienne réalité, il faudra bien et avant tout accepter de traiter, sans tabou, tous les thèmes qui depuis trop longtemps dans cette ville sont interdits

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