A propos des théories de notre prix Nobel et de ses amis, la loi travail c'est toujours non merci!

Article de Mathieu Pouydesseau

A propos des théories de notre prix Nobel et de ses amis, relayés par les lois Travail, celles de Khomry et Penicaud, je voudrais rappeler, loin des cadres théoriques, un resultat de l'expérience.
Dans un ensemble economique, monétaire et linguistique homogène, l'Allemagne, la législation du travail est différente selon que l'on travaille en ex-Allemagne communiste et en Allemagne de l'Ouest.
Il y a 25 ans, la théorie des Tirole, Cahuc, Zylberberg fut appliquée : pour relancer investissements et emplois, favoriser l'innovation, on allait allonger la durée légale du temps de travail dans ces régions, réduire les limitations au Travail le dimanche, créer des mécanismes réduisant les salaires, les cotisations.

Aujourd'hui, les salariés d'Allemagne de l'Est travaillent légalement deux semaines de plus que ceux de l'Ouest. Leurs salaires sont en moyenne de 10% plus faibles qu'à l'Ouest.

Devinez où sont les industries exportatrices, où sont les investissements privés, et où sont les plus fort taux de chômage?

Et oui, l'Est, qui, desindustrialisé en trois ans entre 1990 et 1993, ne s'en est jamais remis, et qui, malgré la remise à niveau des infrastructures, n'a pas vu de délocalisations ni de créations nettes d'entreprises innovantes en mesure de compenser cette désindustrialisation, est encore en chômage de masse au delà de 10%, avec un exode constant vers l'Ouest, et des taux de pauvreté ruraux proches de la Roumanie.

L'Allemagne illustre à la fois l'échec théorique et la faillite sociale des théories à la mode en science économique française.

Les idéologues les plus aveugles aux faits, les moins pragmatiques de l'Histoire de France - et la version à peine modérée de la catastrophe conceptuelle Aghion n'est pas mieux, lui qui confonds social-démocratie à la Nordique et Thatcherisme - sont au pouvoir.

En se revendiquant "réalistes et pragmatiques".