Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
FOLIO DU BLANC-MESNIL
12 septembre 2013

LES RETRAITES: LEUR MEPRIS ET LEUR CONDESCENDANCE SONT DE PLUS EN PLUS INSUPPORTABLES

Ceux qui luttent B

La mobilisation, pour proposer un véritable plan de pérennisation de notre système de retraite par répartition, n'a pas rencontré le succès espéré. Pour notre part, nous étions avec les Blanc-Mesnilois qui ont défilé de la République à la place de la Nation, derrière une banderole « le Blanc-Mesnil pour la retraite à 60 ans ».

Comme nous le disions hier, dans notre dernier article sur Folio, la construction d'un rapport de force à la hauteur des enjeux sera un travail de très longue haleine, nous allons,ici, essayer d'y participer avec les moyens qui sont les nôtres c'est à dire notre plume en nous appuyant sur l'expérience de militant syndical.

Nous évoquions hier le fait que les puissances financières mondialisées maîtrisaient la presse et l'ensemble des moyens audiovisuels, faisant de ceux-ci des outils de propagande, en ne présentant que les informations ou plutôt les désinformations nécessaires à la déstabilisation de notre système de protection sociale la Sécurité Sociale. Hier soir, les médias dans leur ensemble ont continué d'occulter l'existence d'autres points vue sur ce dossier.

Ce qui se passe sur les retraites et la déstabilisation de la Sécurité Sociale vient de loin. C'est la Banque Mondiale qui dès 1994 théorise sur la nécessité de la destruction des systèmes de retraites par répartition. Elle propose ainsi de développer trois piliers pour la retraite, un système public obligatoire minimal, ayant pour objectif de réduire mais pas trop la pauvreté des personnes âgées. Un système d'épargne obligatoire géré de façon privée, l'épargne volontaire et individuelle, qui constituera l'essentiel du système.

En 1997, le FMI déclarait qu'il fallait réduire tous les dispositifs publics de retraite qui ne génère pas d'épargne afin « de forcer les gens à épargner pour leur retraite en orientant les fonds de manière stable et permanente les investissements dans le secteur privé »Le FMI ajoutait « qu'un système de retraite en répartition peut déprimer l'épargne nationale parce qu'il crée de la sécurité dans le corps social. ». En effet, grâce à la Sécurité Sociale, les retraités, en moyenne, ont vu leur sécurité financière s'améliorer pendant plusieurs décennies. Nous comprenons aussi, pourquoi de plus en plus les médias développent des informations dont le caractère a pour objectif de créer un climat d'insécurité.

Ce discours cynique a au moins l'avantage de la clarté, pour cet outil de la spéculation financière mondialisée, les opérations contre notre système de retraite n'ont qu'un objectif s'approprier les cotisations sociales de la retraite par la répartition, pour que cette masse financière intègre le circuit de la finance spéculative, avec le succès que l'on sait. Imaginer un seul instant ce que serait devenu les retraites, dans ce système spéculatif, avec le crack financier de 2008 où les bourses en quelques secondes ont vu leurs valeurs divisées par deux. La spéculation financière non contente aujourd'hui de briser l'économie productive souhaite s'approprier les cotisations sociales qui font parties intégrantes du salaire, pour alimenter leur économie de casino. Ce qui se produit aujourd'hui la crise dans laquelle ces soi disant experts ont conduit le monde et l'humanité, les disqualifient pour donner des leçons de gestions aux salariés qui sont eux les seuls créateurs de richesse. Par ailleurs, comment valider leur analyse sur les problèmes que feraient peser sur l'épargne la retraite par répartition lorsque l'on connaît le niveau de l'épargne dans notre pays.

Comme vous le voyez il y a matière à débat, mais de cela jamais vous n'entendez parler dans les médias et pour cause,ils sont à 100% entre les mains des financiers mondialisés. D'autant que bien entendu il y a silence absolu sur les ravages que produit le chômage de masse sur les comptes sociaux, les déficits ne sont pas provoqués par les évolutions démographiques. Avec 100000 chômeurs de moins, le financement de la Sécurité Sociale gagnerait 1,3 milliards d'euros. Avec une augmentation de la masse salariale de 1%, ce seraient 2,5 milliards d'euros pour la Sécu. Le problème ce n'est pas le coût du travail, mais le coût du capital.

La question de l'équilibre des comptes de la Sécurité Sociale pose obligatoirement la question de l'emploi. La persistance d'un chômage de masse, la précarité, l'alternance entre chômage et emploi, l'allongement des études, l'expulsion des seniors des entreprises et le haut niveau du chômage des moins de 25 ans va provoquer une catastrophe sociale.

Le jeune qui commencera à travailler à 25 ans devra cotiser jusqu'à 68 ans pour bénéficier d'un taux plein. En outre, seuls les 30-50 ans parviennent à se maintenir dans l'emploi. Ils occupent 80% des emplois, alors qu'ils ne représentent que 40% de la population. Les moins de 30 ans et les plus de 55 ans sont dans une situation intenable. Les 30-55 ans, qui supportent l'effort, ne pourront plus accepter un système par répartition puisque l'horizon de leur propre retraite s'éloigne.Dans ce cadre le système des fonds de pensions trouve un terreau fertile pour se développer. Depuis 1993, voilà l'objectif que poursuivent les réformes de notre système de retraite c'est bien d'obliger les citoyens à cotiser à des fonds de pensions individuels. Mais cela ne concernera que ceux qui en auront les moyens et les autres seront plongés dans l'insécurité. Comme vous le voyez les enjeux sont grandissimes, il ne s'agit ni plus ni moins de l'avenir de la Sécurité Sociale.

Pour conclure nous invitons à décoder les discours de la pensée unique, ils n'ont pas de mots assez durs pour condamner les cotisations sociales qu'ils appellent d'ailleurs charges sociales, mais dans le même temps ils appellent à cotiser à des fonds de pensions spéculatifs et alors miracle ces cotisations deviennent la panacée universelle. Bref, ils nous méprise, ils se moquent de nous, leur condescendance est insupportable.

Pour finir pour bien comprendre ce qui est en jeu, nous invitons à réfléchir et à imaginer quel serait votre niveau de vie si vos retraites étaient par capitalisation, après une crise financière du niveau de celle de 2008, Votre retraite actuelle serait divisée par 2.

Comme vous le voyez, se mobiliser pour défendre notre système de Sécurité Sociale n'est pas du luxe c'est une obligation.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
FOLIO DU BLANC-MESNIL
Publicité
Archives
Newsletter
FOLIO DU BLANC-MESNIL
Publicité