ROTOS 93: pour une solution de gauche, création d'une coopérative ouvrière

Après avoir retardé les plans de licenciements, pour raisons électorales, le patronat lâche les vannes en les présentant maintenant. Voilà qui en dit long sur l'oligarchie financière, elle qui parle tant de liberté pour ses profits, elle souligne son profond mépris pour la démocratie, elle organise son déni pour favoriser les dérives autoritaires et populistes, comme nous le voyons avec les changements observés à la tête du journal le Figaro où les amis de Buisson prennent la direction de la rédaction.

Tout cela pour dire que les mois et les années qui viennent ne seront pas pavées de roses. Dans cette période il n'y aura pas de petit combat. Il s'agit de remettre au cœur de la République le contrat social qui fonde le vivre ensemble.

Nous disons pas de petit combat, nous n'oublions pas la situation de la suppression des 8000 emplois directs décidée par la famille Peugeot, nous n'oublions pas la fermeture du site d'Aulnay sous Bois.

Mais nous souhaitons mettre le projecteur sur le combat des salariés de ROTOS 93, qui depuis bientôt deux mois occupent leur imprimerie. Leur entreprise, par leur travail, produisait un produit de qualité. Pour d'obscures raisons, mais motivées essentiellement par une recherche de profits rapides, elle a été mise dans l'impossibilité de poursuivre sa production.

Dès le début, nous avons soutenu ce combat, nous sommes intervenus auprès d'Arnaud Montebourg, qui a immédiatement donné une piste pour construire une nouvelle manière de travailler, en ouvrant celle de l'économie sociale et solidaire.

Pour notre part nous sommes très favorable à la mise en place d'une coopérative ouvrière, pour faire travailler et vivre les salariés de ROTOS 93. Bien entendu le choix de leur avenir est et doit rester uniquement entre les mains des travailleurs.

Ce choix dans la période, et pour le cas qui nous occupe, est celui qui donne le plus de garanties immédiates aux salariés, qui maintient sur place l'outil de production et qui est le plus capable de pérenniser ce type d'activité. Pourquoi?

D'abord les parts sociales d'une Scoop, sont figées à leur valeur d'acquisition. Aucune plus value n'est possible lors du remboursement des parts. Ce principe correspond à l'esprit des Scoop constituées non pour rentabiliser le capital, mais pour exercer en commun un métier.

La répartition des bénéfices; les Scoop sont soumises à un régime spécifique. Au minimum 16% et en pratique 45% des bénéfices sont transformés en réserves impartageables, propriété de l'entreprise et non des associés. Ces réserves sont affectées au développement et aux investissements, mais sont aussi là pour les conjonctures difficiles. Au maximum 33% et en pratique 10% des bénéfices sont versés sous formes de dividendes aux associés. Ces dividendes sont facultatifs et relèvent du droit commun. Le reste, au minimum 25% et en pratique 45%, est transformé en part travail ou participation à tous les salariés associés ou non. Facultative dans les entreprises de moins de 50 salariés, scoop y compris, la participation est présente dans une très large majorité des scoops.

Comme vous le voyez l'intérêt de la structure coopérative est qu'elle privilégie l'investissement et les salariés et cela est rendu possible par la non rétribution du capital. La coopérative ouvrière de production valorise le travail et l'outil de travail, car elle n'est pas soumise à la rente et à la spéculation financière.

Dans ces temps ou la rente et la spéculation financière se gavent sur le travail et les salariés, la période qui s'ouvre doit être le moment de favoriser l'économie sociale et solidaire.

Pour notre part, nous appuierons toutes les démarches et initiatives qui favoriserons le développement de coopératives ouvrières de production et ce quelque soit le secteur choisi.