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FOLIO DU BLANC-MESNIL
10 octobre 2011

Pour protèger et développer le cinéma Louis Daquin, agissons contre la grande distribution

Nous le répétons, ici, depuis de longs mois, l’expansion continue de la grande distribution porte en elle une très importante crise du commerce. La crise que nous subissons, résultat de la spéculation financière, s’appuyant sur la dérégulation du système bancaire, ne tenant aucun compte de l’économie productive, continue ses ravages sur les capacités productives, l’emploi, le pouvoir d’achat  et la croissance.

Cette analyse, qui s’appuie sur les réalités constatées sur le terrain, est aujourd’hui corroborée, par des spécialistes du commerce si l’on en croit un article paru dans la revue de l’Adef n°151 Mai, juin 2011, sous la plume du directeur de l’institut pour la ville et le commerce, « Le commerce est entré dans sa bulle ». Le titre suggère qu’après la bulle financière nous sommes maintenant dans celle du commerce.

En effet, depuis près de quinze ans, les surfaces de vente de la grande distribution se développent à un rythme plus rapide que celui de la consommation. Ce parc a progressé de 48 millions à 70 millions de m², plus 44%, alors que la consommation des ménages ne progressait que de 14%, sur la même période.  Vous ne manquerez pas de noter que nous sommes là dans un schéma similaire a celui qui a conduit à la crise financière.

Le commerce est un secteur de plus en plus concentré, puisque 85% de l’activité sont réalisés, par des réseaux de la grande distribution. Concentré comme outil puisque 9% des établissements sont des grandes surfaces qui représentent, à elles seules, plus de 60% du chiffre d’affaires global du commerce. 60% de l’activité sont réalisés dans des pôles commerciaux de périphérie. Aujourd’hui les investisseurs recherchent des effets de taille.

Mais il apparaît que cette logique ne résout en rien les capacités de plus en plus restreintes des consommateurs. Le comble est que face à ces difficultés et, en particulier, la chute des ventes, ils réagissent en accélérant le rythme d’ouverture des points de ventes.

Cette stratégie permet à certains distributeurs de gagner des parts de marché sur la concurrence. Nous avons tous constaté que l’arrivée de la halle d’Auchan avait entraîné la disparition d’un Franprix , d’un Netto et déstabilisé définitivement le centre commercial des Tilleuls.

Nous devrons être attentif aux effets que ne va pas manquer de se produire, l’ouverture du centre commercial Leclerc le 5 octobre. Il faut rappeler que cet espace commercial est à moins de deux kilomètres du centre ville et qu’il comportera une cinquantaine de boutiques. Ce qu’il faut savoir c’est que les grands groupes de la distribution sont aussi des promoteurs immobiliers. Centre Plein Air, qui s’est s’ouvert au Blanc-Mesnil comporte 50 boutiques qui sont louées en majorité par le grand distributeur Leclerc et la société Frey. Ces locations ont des loyers et charges importantes et des conditions de bail très contraignantes.

Cette pratique est un outil important de la grande distribution. Cette pratique valorise leur patrimoine immobilier, et sert aux investisseurs à garantir de nouveaux appels de fonds. Dans ce cadre plus ils pratiquent des loyers élevés, plus ils valorisent leurs murs. C’est ainsi que ses promoteurs accompagnent, de manière active, la tendance spéculative à la hausse des valeurs locatives, c’est aussi pour cela que nous assistons à une surproduction des surfaces de ventes.

Cette surproduction des surfaces est aussi le résultat des politiques opportunistes des collectivités territoriales et qui quel en soit le prix se sont engagées dans une compétition territoriale dramatique, comme le souligne les projets tels que Aéroville ou Europa City.

Nous sommes dans une période d’instabilité forte, avec un niveau de chômage rarement atteint. Dans ce cadre illusionner par les mirages de l’ultra libéralisme et le discours sur les possibilités individualistes, beaucoup de ceux qui se lancent dans les franchises ou la création d’une petite entreprise, le font aujourd’hui dans les plus mauvaises conditions, baisse de la croissance et du pouvoir d’achat. Pour cela ils se sont lourdement endettés, dans le contexte actuel le réveil risque d’être douloureux et les faillites nombreuses.

Une nouvelle fois se sont les plus fragiles qui vont payer la facture de cette explosion des surfaces de ventes.

Vous souvenez vous du départ en fanfare du Millénaire chez nos voisins d’Aubervilliers, il aura suffit de quelques mois, pour constater la fermeture récurrente des boutiques et la réouverture d’autres qui se ferment quelques semaine plus tard, ce projet  apparaît déjà comme un échec, voire un fiasco. Nous regardons avec attention la situation de la galerie marchande O’Parinor, qui a mis en œuvre une extension de 60 boutiques, la rotation des enseignes dans ce secteur souligne un manque de clientèle et met en exergue les difficultés que produit la prolifération de ce type d’offre commerciale.

Voila pourquoi, les dirigeants de O’Parinor ont décidé d’implanter dans ce secteur de leur galerie un complexe de 14 cinémas, en espérant drainer 750000 spectateurs, qui pourront ainsi être tentés de faire quelques achats.

Cette situation souligne que l’accroissement des surfaces de ventes est une vis sans fin qu’il faut sans cesse accroître, pour rentabiliser les capitaux investis.

Comme vous le voyez, l’accroissement de la bulle commerciale porte en elle le risque de voir apparaître des friches commerciales, et les déserts culturels après avoir tuer les commerces de proximité et désertifier les centres villes.

Dans cette perspective, la création de 14 cinémas à O’Parinor, va mettre en péril le cinéma municipal Louis Daquin, d’autant plus fragilisé que la perspective de l’immeuble république n’apporte pas toutes les garanties de préservations de l’intérêt public et général. Il va de soi que nous devons agir pour préserver l’avenir et la qualité de notre cinéma municipal. Dans ce cadre il parait cohérent, avec nos positions, de nous opposer par tous les moyens légaux à la création des 14 cinémas dans la galerie O’Parinor.

 Dans ce combat il faut être cohérent, on ne peut pas à la fois faciliter la politique de concentration de la grande distribution et lutter ensuite contre une conséquence de celle-ci. Les positions prises par trois élus communistes du Blanc-Mesnil, pour défendre le cinéma Louis Daquin, soulignent de fait que la gestion de notre ville ne se construit pas dans le long terme et  empêche dans les faits de défendre le service public de la culture.

La position de Folio du Blanc-Mesnil a l’avantage de la cohérence, Défendre le cinéma Louis Daquin, passe par une action vigoureuse contre l’extension des surfaces de la grande distribution.

Cette situation confirme le bien fondé de nos positions vis-à-vis de la grande distribution et c’est la raison de la publication de nombreux articles sur ce dossier. Nous continuons de penser que l’implantation d’un centre Leclerc sur notre territoire n’est pas opportune et que les risques d’un fiasco son réel, mais surtout pour notre commune et celles et ceux qui auront tentés l’aventure dans cette galerie marchande.

Bien entendu, nous espérons nous tromper, mais très objectivement nous avons toutes les raisons d’être inquiet. C’est parce que nous sommes responsables et défenseurs des intérêts de notre ville et de sa population que nous opposons à l’implantation dans le triangle de Gonesse à l’implantation de 450000  mètres carrés de surface commerciale et que nous battons pour empêcher la fermeture de l’usine PSA Citroën à Aulnay.

Nous sommes aussi convaincu que nous arrivons à la fin d’un cycle économique et qu’il est de la responsabilité d’une collectivité territoriale, comme la notre, de participer au développement d’une économie coopérative durable.    

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