Le Blanc-Mesnil, le conseil municipal 3/4: réflexions à partir du programme local d'habitat

Le conseil municipal a abordé une question très importante, le Programme Local de l’Habitat (PLH). Ce programme est celui allant de 2011 à 2016. C’est un dossier important qui fera l’objet ici d’un suivi très attentif et cela ne peut pas, bien entendu, rester l’affaire de quelques élus et de Folio. Voilà pourquoi nous appelons l’ensemble de nos concitoyens à se rassembler de toutes les manières qui leur paraîtraient  utiles et efficaces.

Les questions de l’habitat se conjuguent avec démographie, désenfication, urbanisme, service public : écoles, crèches, maisons de retraites, maisons de quartier ; Il est clair et pertinent  aujourd’hui que cet ensemble ne peut pas être traité, élaboré, conduit par une poignée d’élus, la transparence est une exigence et le contrôle citoyen une obligation.

Donc les études qui ont conduit au PLH, indiquent une ville entre 55 et 56000 habitants à l’orée 2016 ce qui signifie la production d’une offre de 2000 logements d’ici 2016 soit une moyenne de 340 par an.

L’axe essentiel des programmes de construction est l’accroissement de l’offre d’habitat privé. Cet accroissement est porteur d’un appui à l’accession sociale, moyen de faciliter l’accès à la propriété, pour les plus modestes, par des conditions d’accès sécurisées.

Le PLH de notre ville a la volonté de maintenir une part élevée de logement social à près de 40%. Ce choix exige la poursuite d’une production modérée d’habitat social, aux alentours de 30% des nouvelles constructions soit 102 logements par an.

Le PLH, comporte bien d’autres objectifs : sur l’évolution du logement social, les interventions sur l’habitat indigne, et en faveur du logement décent, des actions en direction du parc d’habitations privé,et répondre aux besoins spécifiques, actions en direction des habitants et la création d’outils d’analyse de l’habitat.

Le Blanc-Mesnil C’est Vous, Le Blanc-Mesnil Pour vous a émis un avis favorable sur ce document, qui devra faire à nouveau l’objet d’un vote dans le courant du dernier trimestre 2011, après son passage dans les services de l’Etat. Nous mettrons cette période à profit, pour une analyse approfondie. Notre vote définitif sera celui que nous exprimerons en octobre ou en décembre.

Cela est d’autant plus nécessaire, le PLH comporte 172 pages, et que les conseillers municipaux n’ont eu que 5 jours pour s’approprier cet important dossier. Le vote émis par Le Blanc-Mesnil C’est Vous, Le Blanc-Mesnil Pour Vous doit se comprendre comme une prise en compte des orientations proposées, son vote définitif sera à l’aune de la prise en compte des modifications qu’il pourrait y apporter.

Cette attitude doit se comprendre pour plusieurs raisons, ce PLH couvre une période 2011/2016 qui va être percutée par plusieurs échéances importantes.

 La première est, bien entendu, la mise en chantier du Grand Paris et du super métro, avec, pour notre commune, l’implantation de deux stations de celui-ci. Mais le dossier du Grand Paris c’est aussi le pôle de développement du Bourget et du contrat développement territorial qui doit lui donner les moyens de se structurer. Pour notre part, nous n’avons pas oublié les perspectives de la construction sur l’ensemble des villes concernées, de 25000 logements, dont près de 5000 sur notre commune. Cette donnée est évoquée dans le PLH, en quelques lignes à l’évidence cela n’est pas suffisant.

 La deuxième n’est pas moins importante, puisque vous l’avez remarqué entre 2011 et 2016, il y aura en 2014 une échéance électorale, les élections municipales. Comme vous vous en doutez en fins connaisseurs de la situation politique locale, nous n’avons pas manque de retrouver des morceaux de phrases dont l’utilité essentielle est de donner des gages aux conservateurs à gauche. Ils sont traversés, depuis 1989, par des débats internes, certes forts intéressants, mais leurs longueurs ont fait la joie de la spéculation immobilière dont les conséquences n’ont pas été pour rien dans les élections municipales de 2008.

Aujourd’hui encore le poids pris par la spéculation immobilière, sur le territoire de notre commune, et les liens qui se tissent encore continuent de peser sur les décisions municipales. Dans ce cadre, l’immeuble République est emblématique des ambiguïtés municipales. Dans le document programme d’actions du PLH à la page 7 nous lisons que le promoteur de cet immeuble est  CPIH et la page 38 cela devient la sci République. Depuis des mois on nous parle de 140 studios pour des étudiants et dans ce document à la page 23 on indique que cette résidence étudiante pourrait servir de logement temporaire pour de jeunes actifs et cela est confirmé à la page 12 du document d’orientations du PLH.

Depuis le début Folio s’interroge sur les véritables motivations des promoteurs de l’immeuble République, opération soutenue à la hauteur de 7 millions d’euros par vos impôts locaux. Nous nous interrogeons d’autant plus que les capacités financières de la sci République, ne nous semblent pas être à la hauteur du projet. Interrogations accrues par le fait que les terrains ne sont toujours pas acquits par les promoteurs. Comme nous nous interrogeons sur la compatibilité de ce projet avec le PLU a-t-il assez de places parkings par exemple, ce manque de place de parking peut-être compensé par le paiement de 15000€ par parking manquant ? Dans ce projet les parkings sont à la charge de la ville va-t-elle être dans l’obligation de payer les pénalités qu’elle a elle-même décidées ? Comme vous le voyez de multiples questions restent en suspens.

Tout cela est d’autant plus curieux que, sur ce dossier à une question posée en mars dernier par les élus Le Blanc-Mesnil C’est Vous, Le Blanc-Mesnil Pour Vous, la réponse faite par le maire, lors du conseil municipal du 28 mars, a disparu du compte-rendu.

A propos du terrain de la sci de l’Impasse, la construction de 11 logements apparaît toujours dans les projets de construction, alors que depuis 2010, les délais de mise en construction sont dépassés et que la question du prix du terrain n’est toujours pas,  à notre connaissance, réglé.

En ce qui concerne le terrain de 1078m², 73-75 avenue de la république, nous serions demandeurs d’informations sur l’acquéreur auprès de la ville de ce terrain.

Pour conclure sur le projet « OPPORTUNIA » dont le maître d’ouvrage est Bouygues Immobilier à qui nous avons vendu une parcelle de 3128m² à un prix défiant toute concurrence et ensuite augmenter le nombre de logements à construire, voilà que pour la gestion des 30 logements locatifs sociaux nous avons attribué au bailleur « Moulin Vert », lors du dernier conseil municipal 193881,17€ de subvention pour surcharge foncière.

Oui, la question immobilière est très importante. Importante parce le manque de logement est récurrent, importante parce que les choix qui s’accélèrent depuis une dizaine d’année, sur notre territoire vont le structurer pour une très longue période, importante car elle va être au cœur du projet du Grand Paris, importante car elle doit être accompagnée par des équipements du service public obligatoires, importante car les masses financières en cause peuvent saccager les valeurs républicaines et les valeurs de gauche.

Voilà pourquoi, la transparence la plus totale sur ce dossier doit être exigée par les citoyens. Comme le disait Edwy Plenel, lors de son intervention aux Ateliers du Forum, il n’y a pas de démocratie sans transparence. Nous avions été nombreux ce soir là à partager son propos. Ici et maintenant, il nous faut le conjuguer au présent.

Pour vous faire partager cette nécessité et cette exigence de la transparence, il faut vous donner un élément de réflexion. En 2010, la commune a dépensé 122000€ pour les fournitures scolaires de 6500 élèves, soit 18,77€ par enfant. Aujourd’hui, en 2011, la ville vient d’attribuer 193000€ à une société immobilière pour atténuer une surcharge foncière.

Comme vous le voyez, l’argent va à l’argent. Comme quoi, pour construire une alternative de transformation sociale et écologique, si les mots sont importants, il y a urgence à les mettre en concordance avec des actes.