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FOLIO DU BLANC-MESNIL
5 juin 2022

Ma lettre à Monsieur Emmanuel Macron Président de la République

 

blzu blanc rouge la corcarde

Monsieur le Président de la République ,

Je ne fait pas partie des gens qui se réjouissent des difficultés de leur pays et moins encore de son échec. Je n'aime guère non plus le sectarisme dans un monde complexe qui a moins besoin de slogans simplistes que de véritables solutions guidées par la raison , la science et un sens élevé de l'intérêt général.

C'est pourquoi, aujourd'hui, je soutiens les candidatures de Soumya Bourouaha et Marie George Bufftet aux législatives pour éviter qu'à la fin du mois vous ne disposiez d'une majorité absolue.

Pendant ces cinq dernières années vous en avez fait en effet un bien mauvais usage. Les élus locaux et les collectivités locales ont été méprisés, les services publics affaiblis et désorganisés , les organisations syndicales mises de côté et vous avez fait de l'Assemblée Nationale une simple chambre d'enregistrement des décisions de votre administration. Je dis bien administration car vos gouvernements successifs n'ont servi qu'à communiquer et surement pas à décider de quoi que ce soit. L'exercice de ce pouvoir personnel s'appuyant sur la seule haute fonction publique vous a coupé de la sensibilité du pays et de ses attentes. Vous avez gouverné avec des chiffres et des tableaux mais notre pays n'est pas une entreprise et son gouvernement n'est pas un conseil d'administration du CAC 40.

Vous vous prévalez de grands résultats. J'aimerais que ce soit vrai mais quels sont-ils ? L'Europe dont vous vous prévalez tant n'a connu aucune avancée majeure sous votre quinquennat et nous sommes bien loin de l'époque Mitterrand Delors. En matière diplomatique la France a été peu écoutée et, parfois même, humiliée comme dans l'affaire des sous marins australiens.

Notre démocratie, vous aviez promis de changer la politique, va plus mal qu'en 2017 . Le Pen a obtenu un résultat jamais vu à l'occasion d'une présidentielle et l'abstention devient endémique. Comment s'en étonner lorsque le chef de l'Etat entretient la confusion politique permanente au nom du en même temps et une ambiguïté délétère en "parlant à gauche mais en agissant à droite".

Dans cette campagne encore vous avez refusé et fuit le débat sur les vrais sujets et entretenu avec vos amis de pseudo-débats de société visant à hystériser la vie politique là ou notre pays aurait besoin de calme et de clarté.

Vous n'avez en rien pris la mesure du péril écologique qui nous menace tous et systématiquement arbitré au profit des lobbys comme l'affaire, honteuse du glyphosate et des perturbateurs endocriniens, l'a montré. Au moment ou tous les grands pays s'engagent dans la transition des énergies renouvelables vous faites le choix d'un programme nucléaire renforcé avec les "mini-epr" malgré le désastre de Flammanville.

Sur le plan social votre proposition d'une retraite à 65 ans montre que les choix que vous faites depuis 5 ans seront confirmés et aggravés : exonérer les entreprises et les hauts revenus de tout effort et faire payer les plus modestes qui n'en peuvent déjà plus. Tout ceci est porteur de désordres sociaux qui divisent gravement notre pays, l'affaiblissent et font le lit de l'extrême droite. Vous comptez sur la répression, brutale des mouvements sociaux, pour continuer dans la même voie malgré l'opposition d'une large majorité de Français à cette politique injuste.

Vous auriez pu rassembler après une élection qui a vu une grande majorité d'électeurs et d'électrices de gauche voter pour vous au second tour de la présidentielle contre l'extrême droite. Vous avez choisi le passage en force et le cynisme. C'est votre choix. Il met notre pays et sa cohésion sociale en danger. C'est pourquoi je souhaite ardemment une cohabitation pour rééquilibrer les pouvoirs dans notre pays et le voir s'engager sur la seule voie qui permettra de le rassembler : celle de la justice sociale, du respect de nos institutions et des corps intermédiaires , et d'une véritable lutte contre le changement climatique.

Je vous pris d'agréer, Monsieur le Président de la République l'expression de mes salutations citoyennes.

 

PS d’après la presse vous aimez la philosophie. Je vous conseille de relire Camus : « … il n’y a pas d’ordre sans équilibre et sans accord. Pour l’ordre social, ce sera un équilibre entre le gouvernement et les gouvernés. Et cet accord doit se faire au nom d’un principe supérieur. Ce principe, pour nous, est la justice. Il n’y a pas d’ordre sans justice et l’ordre idéal des peuples réside dans leur bonheur.

Le résultat, c’est qu’on ne peut invoquer la nécessité de l’ordre pour imposer ses volontés. Car on prend ainsi le problème à l’envers. Il ne faut pas seulement exiger l’ordre pour bien gouverner, il faut bien gouverner pour réaliser le seul ordre qui ait du sens. Ce n’est pas l’ordre qui renforce la justice, c’est la justice qui donne sa certitude à l’ordre. »

 



 

 

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