Au moins 600.000 allocataires potentiels au RSA n'en font pas la demande
Le RSA n’est toujours perçu, à ce jour, que par 70% de ceux qui peuvent y prétendre (65% selon le baromètre de Mes-allocs.fr), soit plus de 600.000 allocataires potentiels qui n'en font pas la demande. Quelques données relatives au RSA :
– La France compte 2,1 millions d’allocataires fin 2020 – en hausse de 8% sur un an notamment en raison de la crise sanitaire – pour des dépenses estimées à 12 milliards d’euros.
– 16% des bénéficiaires du RSA sont en situation de « grande pauvreté », soit moins de 40% du revenu médian (733 euros mensuels).
– Les deux tiers des bénéficiaires du RSA sont en situation de pauvreté tout court, c’est-à-dire sous les 60% du revenu médian (1.060 euros par mois). Rien d’étonnant à cela : avec un montant fixé à 565 euros mensuels pour une personne seule et sans emploi, le RSA n’est en aucune manière conçu pour sortir ses bénéficiaires de la pauvreté.
– Les causes de ces 30% de non-recours sont globalement connues – « manque d’information, complexité des conditions d’accès et des règles de gestion, stigmatisation sociale » – et n’ont pas évoluées depuis dix ans, faute de mesures prises pour endiguer le phénomène. La Cour des comptes demande ainsi aux pouvoirs publics d’entamer « une démarche de simplification, de clarté, de publicité de l’allocation et d’engagement envers les allocataires potentiels ».
– La Cour des comptes écarte en revanche l’idée d’une automatisation de l’inscription au RSA : certes, celle-ci permettrait à tous les ayants droit de toucher un revenu, mais elle se heurterait au fait que le dispositif est fondé sur leur engagement dans un « parcours d’accompagnement ».
– Or, justement, cet accompagnement social et professionnel montre aujourd’hui de sérieuses limites puisque « 60% des bénéficiaires ne disposent pas de contrat d’accompagnement valide et seuls 8 allocataires sur 10 sont effectivement orientés vers un organisme d’accompagnement », selon la Cour des comptes.
– Pour une majorité de bénéficiaires, l’accès à l’emploi ne demeure qu’une promesse lointaine. En effet, au bout de sept années au RSA, seul un tiers des allocataires est en emploi, et ils ne sont qu’un sur dix à avoir un emploi stable. Signe que le RSA est souvent loin d’être transitoire : 15% de ses bénéficiaires sont dans le dispositif depuis plus de dix ans.
Source et infographie : « Le revenu de solidarité active (RSA) », Cour des comptes, publié le 13/01/2022. URL du rapport (.pdf): https://www.ccomptes.fr/.../20220113-rapport-RSA_0.pdf