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FOLIO DU BLANC-MESNIL
22 mars 2021

Occupons, Occupons, soutenons les salariés qui occupent les théâtres et les espaces culturels, par la Cie Jolie Môme

 

lutter c'est vivre

Jean Viard, le sociologue LREM de France Info, n’a décidément rien compris aux revendications portées par nos 2 camarades qui se sont déplacés pour intervenir à la cérémonie fantomatique et burlesque des César 2021. Dans sa chronique du 14 mars, il nous dit qu’il comprend la souffrance des artistes mais que quand même il faut qu’ils arrêtent de se regarder le nombril parce que son pote patron de bar aussi il souffre, il n’y a qu’à attendre 2-3 mois et ça ira mieux.

 

Réponse de la Compagnie Jolie Môme

S’il avait fait une petite enquête sociologique, il se serait renseigné sur les revendications de ceux qui occupent l’Odéon depuis le 4 mars, et presque cinquante salles de spectacle maintenant dans toute la France. Ces revendications, il est très facile de les trouver sur la page Facebook « Occupation Odéon 2021 » (mais vous les trouverez ci-dessous).

N’en déplaise à M. Viard, nous, qui occupons en ce moment tous ces lieux, ne sommes pas des artistes pleurnichant sur leur nombril et quémandant une réouverture des salles en pleine épidémie. Non, nous sommes des intermittents du spectacle (techniciens et artistes), des travailleurs de l’hôtellerie et de la restauration, des guides-conférenciers, des précaires, qui luttons pour nos droits sociaux.

Nous ne sommes pas en souffrance, nous sommes en colère.

En colère parce que 40 années de destruction de l’hôpital public nous ont amené à voir mourir des milliers de gens parce qu’on n’est plus capables de les soigner. Non, M. Viard, nous n’acceptons pas 300 morts par jour !

En colère parce que le gouvernement actuel n’a rien fait depuis un an pour corriger le tir et donner plus de moyens aux soignants. Au contraire, il continue à fermer des lits et à supprimer des postes.

En colère parce que le gouvernement n’assume pas ses choix : quand on ne permet pas aux gens de travailler il faut les indemniser. Depuis le 1er confinement, la prolongation des droits au chômage aurait dû être attribuée à tout le monde et pas aux seuls intermittents du spectacle.

En colère parce qu’il n’est pas acceptable que même « une petite partie de la société » comme dit M. Viard « tombe dans la grande pauvreté » alors que des actionnaires s’enrichissent. Si M. Viard trouve acceptable que des personnes perdent leur logement à cause de la crise, il devrait essayer de dormir dans sa voiture les « 2-3 mois » qu’il reste « à tenir », après tout « le printemps va bientôt arriver ! »

C’est pourquoi, nous, occupants des lieux de spectacle, revendiquons :

  • le retrait pur et simple de la réforme abjecte de l’assurance-chômage qui va plonger dans la pauvreté les 6 millions de chômeurs inscrits à Pôle Emploi ;
  • Une prolongation de l’année blanche, son élargissement à tous les travailleurs précaires, et des aides immédiates pour tous les travailleurs intermittents privés d’emploi depuis le début de cette pandémie, oubliés par le gouvernement car ne rentrant pas dans les bonnes cases ;
  • Une baisse du seuil d’heures minimum d’accès à l’indemnisation chômage pour les primo-entrants ou intermittents en rupture de droits ;
  • De toute urgence, des mesures pour garantir l’accès à toutes les travailleuses et travailleurs à emploi discontinu et autrices et auteurs au congés maternité et maladie indemnisés ;
  • Un financement du secteur culturel passant par un plan massif de soutien à l’emploi en concertation avec les organisations représentatives des salariés de la culture ;
  • Des moyens pour garantir les droits sociaux – retraite, formation, médecine du travail, congés payés, etc. – dont les caisses sont menacées par l’arrêt des cotisations.
  • Pour porter ces revendications, nous exigeons, dans les plus bref délais, une réunion du CNPS (Conseil National des Professionnels du Spectacle) avec le Premier Ministre.

Non, M. Viard nous ne sommes pas dans une « fin de conflit », ce n’est que le début.

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