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FOLIO DU BLANC-MESNIL
21 novembre 2020

La tribune libre de la majorité municipale parue dans le n°132 du Béton Mesnilois sombre dans l'ignominie.

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Texte publié, le 20 novembre 2020, par Alain Mignot sur Facebook;
En cette journée internationale des droits de l’enfant, j’ai été extrêmement choqué par la tribune de M. Gabriel Galiotto au nom de la majorité municipale dans le numéro 132 du bulletin municipal.
En premier, on voit que ce texte est rédigé en réponse à la tribune de Didier envoyé au journal la semaine précédente. La majorité municipale reste donc toujours sur la défensive, et va chercher une argumentation pour contrer son opposant.
Le choc vient justement dans cette argumentation. Là où j’ai vu une mère et ses deux enfants jetés sur le trottoir par la propriétaire marchande de sommeil pendant qu’ils étaient à l’école ou au travail, l’adjoint de service voit « une famille malienne (une mère et sa fille majeure) », sans mentionner l’enfant handicapé de 11 ans qui partage leur vie, et qui était également à la rue.
Que vient faire le qualificatif de « malienne » utilisé dans cette argumentation, sinon attiser le racisme et la xénophobie de ses électeurs d’extrême-droite qui lisent cet article ?
Ensuite, il est dit dans le texte que cette famille est « hébergée », ce qui tend à montrer tacitement le grand cœur de la logeuse. Or la mère, aide-soignante, seule avec ses deux enfants payait son loyer de 700 euros pour deux chambres dans le pavillon, insalubre, sans chauffage, avec une cuisine et des sanitaires partagés avec une autre famille de cinq personnes qui eux payent 1000 euros de loyer.
A lire ce texte, on a pourtant l’impression que cette famille squattait le logement. En réalité, elle était en attente d’un logement social, par le 1% patronal, qui leur avait été attribué à partir de la mi-novembre. En raison de l’insalubrité du logement, elle avait été reconnue prioritaire DALO.
Dans le texte, ensuite, il n’est question pour l’adjoint au maire que de défendre le droit de propriété de la marchande de sommeil et de stigmatiser la famille « coupable de violence contre le fils mineur de la propriétaire », et de justifier la violence utilisée.
Dans ce texte, il est fait état de « plaintes du voisinage ». Comment expliquer alors, que ce voisinage se soit autant mobilisé pour venir en aide à la famille jetée à la rue ? Les voisines que j'ai interrogées ont appelé la mairie, sans réponse, essayé de contacter les élus, sans succès, donné de la nourriture. L'aînée des enfants, élève en Terminale au lycée Mozart, a pu contacter l'assistante sociale du lycée. Il n'y a plus de permanence des services sociaux de la ville, et c'est donc la police municipale qui est intervenue pour leur demander de dégager le trottoir.Les enfants ont pu être hébergés pour la nuit, mais la maman a préféré dormir sur le trottoir pour ne pas abandonner ses effets personnels.
Cela s’est passé le 15 octobre. La propriétaire a vidé leur logement et mis les effets personnels de la famille, chaises, matelas, draps, vêtements, ustensiles de cuisine, livres et fournitures scolaires, dans des sacs poubelles sur le trottoir, pendant que les enfants étaient à l’école. La clé du portail a été changée, les fenêtres ont été dégondées. Des hommes avaient pris place pour faire des travaux dans le logement.
Le lendemain vendredi, en passant dans cette rue, j’ai vu la jeune lycéenne et son frère sur le trottoir, avec les sacs, entourés de leurs bienveillantes et solidaires voisines pendant que leur mère était allée porter plainte. Le Café associatif Le Tillia a pu fournir un repas chaud. Avec Hervé Bramy, que j’ai pu prévenir, nous avons aussitôt alerté Marie-George Buffet, qui sans délai, a demandé au préfet de reloger cette famille. Grâce à l’intervention de l’élue communiste, le soir même, la famille a pu trouver un hébergement en hôtel à Aulnay, pas trop loin du lycée Mozart ou du collège Descartes où sont scolarisés les enfants.Si cette famille avait été en tort, le préfet aurait-il agit ainsi ?
Parmi les droits fondamentaux des enfants, il y a celui d’être protégé, et de ne pas être jeté à la rue. Et l’intérêt de l’enfant est constitutionnellement supérieur au « bon droit » de la propriétaire, n’en déplaise à l’auteur de cette tribune qui est aussi l’adjoint au maire en charge de la sécurité.
Au Blanc-Mesnil, les droits de l’enfant, on ne les connait plus.

 

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