LE BETON: L'ARGENT QUI RUISSELLE, L'ARGENT QUI CORROMPT
Le béton aggrave lourdement l'empreinte carbone, augmente lourdement la démographie, sature la voirie et rend le stationnement apocalyptique. Cette situation est le résultat d'un véritable déni démocratique.
Mais, nous oublions de débattre sur l'argent qui ruisselle et sur l'argent qui corrompt. Certes, nous stigmatisons la production effrénée des dividendes, mais, cela est rhétorique. Nous devons de donner une vision concrète de ce fric qui ruisselle et corrompt.
La promotion immobilière vend les appartements en moyenne au prix de 200 000€, avec, par exemple 9000 logements sur le marché, le chiffre d'affaires est de 1,800 milliards d'euros, l'équivalent de 10 années budgétaires d'une ville de 57 000 habitants. Un institut proche de la promotion immobilière (Wiseed) indique que le taux de rentabilité peut-être estimé entre 8 et 12%.
Si nous prenons la moyenne de 10%, nous arrivons 180 millions d'euros de profits.
Donc,le béton est une véritable poule aux oeufs pour la spéculation immobilière. La masse de fric que cela génère est un puissant levier pour influencer les décideurs locaux. Celles et ceux qui sont idéologiquement favorables au libre marché y sont d'autant plus sensibles, car pour eux les intérêts personnels et individuels priment sur l'intérêt général.
Dès, que ces zélateurs du marché libre et sans contrainte sont en position de décideurs, ils modifient le Plan Local d'Urbanisme, pour muliplier la rentabilité des mètres carrés du foncier, en augmentant la possibilité du nombre d'étages et en autorisant l'occupation du béton sur 100% des parcelles. Ensuite, ils bradent le patrimoine foncier communal, y compris des mètres carrés d'un parc urbain par exemple. Le mot brader est le terme adéquat puisque l'on vend les mètres carrés du patrimoine communal à des prix inférieurs aux estimations de France Domaines. Parfois, ces décideurs rachètent au promoteur immobilier des mètres carrés de locaux, au prix ou l'on a vendu le foncier. Sans oublier, les aides apportées à la spéculation immobilière, pour faire pression sur des les propriètaires qui ne veulent pas de vendre leur pavillon.
Il arrive parfois que des mobilisations citoyennes obtiennent l'annulation du Permis de Construire, par le Tribunal Administratif. Mais, cela est un véritable parcours du combat et il faut des citoyens ayant l'intérêt général chevillé au corps. En effet, le fric qui ruisselle peut permettre à la promotion immobilière de proposer beaucoup d'argent à ces citoyens. Dans une affaire récente la spéculation immobilière aurait proposé 300 000€ aux habitants mobilisés pour qu'ils retirent leur plainte. Ils ont refusé et le permis de construire a été annulé par le Tribunal Administratif.
Cette proposition indécente doit nous amène à réfléchir. si la spéculation immobilière est en capacité de proposer plusieurs centaines de milliers d'euros pour faire retirer une plainte, nous devons nous interroger sur la masse de fric, qu'elle est capable de mettre sous la table pour convaincre les décideurs locaux.
Les citoyens doivent avoir une réflexion sur cette situation, qui est, n'ayons pas peur des mots de la corruption. Il existe dans notre pays des outils d'Etat qui luttent contre les commissions occultes, les prises illégales d'intérêts, la fraude fiscale. Parfois des décideurs locaux comme les Balkany sont condamnés.
Notre devoir de citoyen est d'user de notre droit d'alerte et de solliciter ces Institutions.