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FOLIO DU BLANC-MESNIL
4 novembre 2019

LA DEUXIEME MORT DE ROSE BLANC. MORTE A AUSCHWITZ , LE 15 MARS 1943, MATRICULE 31652 TATOUE SUR SON BRAS GAUCHE



 

blzu blanc rouge la corcarde

Rose Blanc est née le 24 septembre 1919, dans les Pyrénées Orientales fille de paysans modestes, elle obtient son certificat d'études et devient ouvrière, elle s'engage dans l'Union des Jeunes Filles de France en 1937, elle rejoint le PCF en 1940, elle devient résistante sous le nom d'Amélie Garrigue, arrêtée en 1943, elle est déportée le 24 janvier 1943, avec le convoi des 30 000 à Auschwitz, elle meurt du typhus 15 mars 1943. Sur son avant bras gauche était tatoué son matricule 31652.

Au Blanc-Mesnil la gauche a honoré sa mémoire, en donnant son nom à une école maternelle.L'école maternelle Rose Blanc merveilleux symbole d'espoir et de conquête de la liberté et de l'égalité , dans la fraternité.

Dans ce quartier des Carrières cette école est devenue un espace emblématique, celui qui conduit tous les enfants sur les chemins d'un avenir désirable, d'un avenir maîtrisé. Cette école maternelle Rose Blanc a été pendant des décennies un le porte flambeau et la fierté des habitants du quartier qui conjuguaient leurs désirs de maîtriser leur devenir avec des enseignantes et une directrice d'école qui portaient haut les valeurs de l'école de la République. Chacun se souvient des fêtes d'école de fin d'année qui rassemblaient toutes les familles pour célébrer la joie d'être ensemble pour vivre sur les chemins de l'émancipation.

Aujourd'hui ce merveilleux symbole va disparaître. Certes, un nouveau groupe scolaire va voir le jour, qui s'en plaindrait, une école maternelle et une école élémentaire. Évolution nécessaire face à l'accroissement démographique en cours. Pour autant est-il nécessaire de tenter de rayer de nos mémoires le nom de Rose Blanc. 

Décision qui en dit long, sur l'alliance de toutes les droites et sur sa volonté d'effacer ce qui fait la richesse historique et solidaire de notre ville. En tentant de rayer le nom de Rose Blanc, la municipalité de droite extrême, confirme son regret de la noire période de Vichy et de Pétain, confirmation qui n'a rien d'étonnant lorsque l'on sait que le directeur du cabinet du maire sortant est un fervent admirateur de Brasillach qui affirmait dans son journal collabo "Je suis Partout" qu'il fallait déporté tous les juifs y compris leurs enfants.

Cette décision est d'autant plus dégueulasse, que la nouvelle dénomination choisie est Le Chevalier de Saint George Guadeloupéen, musicien et figure de l'émancipation des esclaves. Oui dégueulasse parce ce choix est un choix démagogique, opportuniste, électoraliste qui a pour unique objet de faire oublier les promesses électorales de 2014 qui n'ont pas été tenues par le maire sortant envers nos concitoyens antillais. Proposition qui apparait pour ce qu'elle est, l'utilisation des moyens de la commune pour faire la campagne pour les élections de mars 2020.

Nous proposons à nos compatriotes antillais le soin d'analyser cette situation qui ne vise qu'à manipuler et à diviser les Blanc-Mesnilois. La déportation et l'esclavage sont le produit de la même idéologie celle qui est prête à tous les crimes contre l'humanité pour s'enrichir sans vergogne. Le Chevalier de Saint George et Rose Blanc ont mené les mêmes combats pour la liberté, l'égalité, la fraternité.

L'alliance de toutes les droites n'a pas de mémoire et donc son projet réactionnaire n'a pas d'avenir, voilà pourquoi elle est prête à toutes manoeuvres pour entourer de ténèbres tous ses mauvais coups.

La gauche a donné le nom d'Edouard Glissant très grand poète antillais à la médiathéque du Forum, je dédie ce poème d'Edourad Glissant, à toutes celles et tous ceux qui ont été assassinés par l'esclavage et la déportation.

 

 

IN MEMORIAN

 

 

Le vent, le froid, les drapeaux, la nuit,

Le froid, les balles, les drapeaux, la suie,

Crachats rapides entre les cris

 

On attend cette nuit dans les cours et les aires
La mort de la menace et la venue des fruits.


Tu sais — ceux qui chantaient quand la ville

[brûlait,
Ceux qui mangeaient de l'herbe aux rebords des

[fossés,
Ceux qui tombaient en tas en marchant vers les

[balles.


La fatigue est venue aux paupières des femmes.
Elles n'accoucheront avant la mort de l'aube

Que si le puits s'emplit des sueurs de l'étable,
Que si ta main presse ma hanche.


Mais, dans la nuit,

La marche interminable au bûcher.


Ton sang demande à s'épancher.

Je me souviens : dans le pré vert où tu marchais,

Le cri impitoyable du coucou

Me rappelait ton cou si chaud

Où le sang ne se plaisait plus.


Soleil mangeur de chair,

Rives criant de faim,

Cri des volailles égorgées,

Font se dresser les arbres aux bords des marécages

Où les poissons s'écaillent sur la vase assoiffée.

Edouard GLISSANT



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