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FOLIO DU BLANC-MESNIL
5 juin 2019

OUVRONS LE DEBAT: L'ECOLOGIE APOLITIQUE N'EXISTE PAS. LA TRANSITION ECOLOGIQUE DOIT ETRE DESIRABLE ET DEMOCRATIQUE

 

G point

L'humanité est face à un choix historique qui déterminera son avenir. Changer profondément de mode de production, de consommation, de vie; ou (sur) vivre de rente d'une société industrielle qui détruit inéluctablement l'envionnement et les humains.

L'écologie est un choix, politique au premier sens du terme. défendre une écologie au delà des clivages gauche/droite est un postulat qui ne repose sur rien. Le fameux "bon sens" de la protection de l'environnement ou les "petits gestes" du quotidien, comme le Grand Soir, n'y suffisent pas.

L'écologie apolitique est un ventre mou idéologique, inopérant face aux injustices sans cesse aggravées par le dérèglement des écosystèmes: le climat se réchauffe à une vitesse inimaginée, les catastrophes s'enchaîent, les maladies chroniques ont explosé, le tonnage de déchets n'a jamais été aussi élevé. Et les réfugiés climatiques, les précaires, les pauvres sont de plus en plus nombreux.

Cinquante ans après Réné Dumont, vingt ans après Al Gore, où en sommes nous?

Nous sommes aujourd'hui en colère. Colère contre ceux qui ont joué de cette écologie apolitique pour mieux justifier leur inaction. Colère conte ceux qui savent détruire nos vies et ne font rien, au nom de leur profit ou de leur rente. Colère contre les idéologues de l'accompagnement qui ont repoussé, adouci et même refusé ls choix qui devaient être faits.

Il y a incompatibilité entre la société de consommation et des conditions de vies durables pour tou.tes. Nous devons sortir de l'illusion et aborder frontalement la question du partage des richesses; Toute ambition est vouée à l'échec si n'a pas pour projet résolu de remplacer le système libéral productiviste et de porter l'écologie comme un progrès social.

C'est possible.

Nous devons réussir avec et par une écologie de combat, sûre de ses valeurs d'humenisme, de partage, d'équité, de justice et de paix.

Notre première responsabilité est de reconnaître l'ampleur du changement à opérer. L'écologie est incompatible avec le modèle de production et de consommation qui fonde sa raison d'être sur l'accumulation infinie des richesses. Notre écologie n'est pas celle qui consiste à verdir un modèle de développement par nature anti-écologique. Qui peut encore croire que le nucléaire protège quand personne ne sait gérer ses millions de tonnes de déchets pour des millénaires?

La perspective du déclin écologique met au jour les errements profonds des mouvements politiques traditionnels. Aveuglés par des mécanismes de marché qui n'ont jamais intégré la finitude des ressources, les néo libéraux courent sans cesse après un nouveau modèle de croissance qui ne vient pas. Les productivistes sont eux terrifies à l'idée de perdre tout ressort de redistribution des richesses- qui importe si le système qui es produit est la cause m^me de la crise sociale et environnementale.

Les mêmes symptômes guettent les mouvements collectivistes qui ne croient qu'en un système de production centralisé et planifié incompatible avec l'économie des ressources. Il ne s'agit plus de savoir comment produire à tout prix des richesses pour les redistribuer plus ou moins. Il s'agit de changer fondamentalement de logiciel, de s'interroger sur la notion même de richesse, qui n'est plus aujourd'hui l'accès illimité au "confort matériel" mais à un air respirable, une eau buvable, des aliments comestibles, une terre cultivable,une santé préservée, une vie possible.

Alors que le vieux monde tarde à mourir et que le nouveau peine à naître, pour paraphraser Antonio Gramsci, la tentation existe de se replier sur ses combats, de se résigner. Convaincus que l'effondrement irrémédiable a déjà commencé, certains n'ont plus que pour seul horizon que l'adaption aux changements.Devant le péril irrémédiable, les adeptes du survivalisme démissionnent de la lutte écologique. Ils ne se demandent plus comment changer la société pour vivre mieux, mais comment survivre. Cette vision de l'avenir est une dérive qui signe la fin de l'écologie comme projet de société. Elle renvoie chacun à sa propre condition: les mieux lotis s'adapteront, les plus fragiles seront laissés pour compte. Elle valorise les multiples initiatives locales mais ne trace plus de sens collectif.

Oui il y a urgence!

L'écologie n'a de sens que dans un projet de rupture avec le système libéral productiviste. Mais, il n'y a pas d'écologie sans vision positive de l'avenir. Certains disent qu'il est déjà trop tard, nous affirmons qu'il n'y a pas de victoire sans combat. En cela, nous refusons que l'écologie alimente le réflexe du repli égoïste caractéristique de notre temps. Le même réflexe qui, attisé par la peur, amène les"monstres" à prendre le pouvoir.

Car le catastrophisme nous expose au danger d'une dérive autoritaire. certains n'hésitent pas à clamer qu'il ne serait possible d'agir qu'au prix de restrictions des libertés, d'un contournement de la démocratie. L'urgence environnementale commanderait de passer outre l'assentiment des peuples, incapables de se gouverner eux mêmes. S'il est absolument certain que la dégradation de l'environnement multiplie les risques de conflit, l'écologie ne peut devenir l'alibi de nouveaux despotes éclairés.

L'avènement de la société écologiste repose tout à l'inverse sur une exigence démocratique qui s'oppoe aux schémas libéraux, dans lesquels les plus fragiles sont rendus coupables de leur condition et de leur mode de consommation. La transition écologique doit être désirable et démocratique.

Nous combattons l'écologie des cyniques. Ceux qui s'accrochent autant que possible à leur rente. Mais également ceux qui, sous prétexte de tout faire pour éviter le désastre climatique abandonnent la bataille pour la justice sociale et la démocratie. Nous affirmons avec force que ces combats ne font qu'un.

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