Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
FOLIO DU BLANC-MESNIL
13 mai 2019

L'AFFAIRE BALKANY EST UN SCANDALE PERMANENT QUE TOUT LE MONDE A LAISSE FAIRE. Jean Christophe Picard président d'Anticor

banques fn

L'affaire Balkany est un scandale permanent que tout le monde a laissé faire

Patrick et Isabelle Balkany comparaissent enfin devant le tribunal correctionnel de Paris ce lundi 13 mai. La question que tout le monde se pose est: pourquoi seulement maintenant?

Patrick Balkany comparaît –enfin!– devant le tribunal correctionnel de Paris, aux côtés notamment de sa femme et de son fils, pour fraude fiscale, corruption, prise illégales d’intérêts et déclaration mensongère de situation patrimoniale.

La question que tout le monde se pose est: pourquoi seulement maintenant? Qui est responsable de ce scandale permanent? La réponse est simple: tout le monde…

La Justice, tout d’abord, ne s’est pas montrée très diligente. Pourquoi Patrick Balkany n’a pas été inquiété dans l’affaire Cogedim, dès 1990, malgré les révélations du Canard Enchaîné sur l’achat de son appartement de 512 m2 à la moitié du prix du marché? Pourquoi n’a-t-il pas été condamné dans l’affaire de l’office HLM des Hauts-de-Seine, en 2005, alors qu’il en était le président? Pourquoi a-t-il fallu attendre la déposition de Didier Schuller, le 23 octobre 2013, pour que la Justice s’intéresse aux documents dont elle disposait… depuis 15 ans?

De même, les services préfectoraux n’ont, semble-t-il, pas toujours été très vigilants. Ainsi, dans son rapport annuel rendu public le 8 février 2017, la Cour des comptes, qui s’intéresse à Levallois-Perret, relève que “la surveillance des services de l’État sur les dérives de cette gestion municipale a sans doute été trop intermittente et les mises en garde formulées, trop rares, et peu suivies de rappels plus fermes à la légalité.” Qu’en termes galants ces choses-là sont mises!

Force est de constater que les présidents de la République successifs ont également épargné Patrick et Isabelle Balkany qui sont pourtant, aussi, des agents de l’État. C’est d’ailleurs en vertu de cette qualité que “le maire et les adjoints […] peuvent être révoqués […] par décret motivé pris en conseil des ministres”. Une telle mesure peut être notamment prise en cas de perte de l’autorité morale. Le Conseil d’État a ainsi considéré qu’il était possible de révoquer un maire condamné, voire simplement mis en examen lorsque la matérialité des faits est avérée. Or, non seulement les Balkany sont mis en examen depuis 2014, mais ils ont fini par reconnaître une partie de la fraude fiscale le 21 mai 2014 puis le 5 octobre 2016. C’est dans ce contexte que j’avais écrit, en ma qualité de président d’Anticor, à François Hollande, le 3 septembre 2015, puis à Emmanuel Macron, le 28 juillet 2018, pour demander la révocation du maire et de la première adjointe de Levallois-Perret. Je n’ai jamais eu de réponse.

Le parti Les Républicains n’a, lui non plus, pas toujours pris ses responsabilités. Pourquoi, le 21 mai 2016, la Commission d’investiture de LR, alors présidée par Christian Estrosi, a proposé, à l’unanimité, la candidature de Patrick Balkany aux élections législatives? C’est finalement le mis en examen lui-même qui a fini par renoncer au regard de l’émoi que cette stupéfiante décision avait provoqué dans l’opinion publique.

Quant aux “courageux” conseillers municipaux de Levallois-Perret, ils ont choisi de faire l’autruche. Pourquoi ont-ils continué à soutenir aveuglément Patrick Balkany malgré les différents rapports calamiteux de la Cour des comptes ou de ses chambres régionales? Il convient de rappeler qu’une élection municipale partielle peut être provoquée “si le conseil municipal a perdu le tiers de ses membres”. En l’espèce, il était donc nécessaire que 17 des 49 conseillers municipaux démissionnent pour renverser le maire. Sachant qu’il y a déjà 10 élus d’opposition, il suffisait que 7 élus de la majorité se désolidarisent du mis en examen.

Enfin et surtout, les électeurs de Levallois-Perret n’ont pas toujours été très regardants. Pourquoi ont-ils réélu Patrick Balkany, depuis 2001, alors même que ce dernier avait été définitivement condamné pour prise illégale d’intérêts le 7 mai 1998, à 15 mois d’emprisonnement avec sursis, 200.000 francs d’amende et deux ans d’inéligibilité?

Publicité
Publicité
Commentaires
FOLIO DU BLANC-MESNIL
Publicité
Archives
Newsletter
FOLIO DU BLANC-MESNIL
Publicité