BULLETIN D'INFORMATION DE GENERATION-S LE MOUVEMENT

FAKE EUROPEANS

Depuis la campagne présidentielle de 2017, Emmanuel Macron prononce régulilèrement de grands discours sur l'Europe à l'instar de celui de ce 17 avril au Parlement européen. Mais le rutilant carrosse du Président s'est bel et bien changé en citrouille. Car pour sauver l'Europe, il faudrait faire à peu près le contraire de ce qu'il fait : transformer l'Union européenne en instrument à l'écoute et en soutien des peuples, inverser cette spirale infernale de la concurrence entre travailleurs, stopper les politiques économiques d'austérité imposées par le semestre européen qui détruisent les services publics et les retraites, refuser les accords de libre échange qui anéantissent la réglementation écologique et sociale…

Mais le rutilant carrosse du Président s'est bel et bien changé en citrouille.

Car pour sauver l'Europe, il faudrait faire à peu près le contraire de ce qu'il fait.

Les choix d'Emmanuel Macron en France et en Europe traduisent en effet un double discours qui, derrière les grandes envolées lyriques sur les valeurs fondamentales de l'UE, dévoile des contradictions majeures : on parle démocratie et on affaiblit le Parlement français, on parle libertés publiques et on s'attaque aux migrants, on parle avenir de la jeunesse et on asphyxie les universités. On dit aimer l'Europe, mais comme beaucoup d'autres avant, on se cache derrière pour ne pas assumer ses choix comme sur la réforme de la SNCF.

Face à cette stratégie qui condamne une nouvelle fois l'Union européenne à l'impuissance, il faut une alternative et c'est à cet objectif que Génération.s s'attelle avec une double dynamique : celle du rassemblement des forces européennes de progrès et la construction d'un projet politique avec l'ensemble des membres de notre mouvement.
Nous sommes conscients que la France seule n'est pas la solution aux maux de l'Europe et qu'il faut construire une alliance à l'échelle européenne. C'est dans cette perspective que nous avons lancé l'appel de Naples avec des partenaires comme Diem25 ou le parti polonais Razem. A la base de ce rassemblement, non pas une croyance mais une analyse partagée : l'Europe est un outil pertinent pour relever les grands défis du climat, de l'évasion fiscale, de la protection des données personnelles, de la lutte contre le dumping et de la démocratie, au sens de la reprise en main de notre destin de citoyen.

ll faut commencer le processus de refondation démocratique de l'Europe.

C'est pour cela que nous ne préparons pas de plan B de sortie comme le propose Jean-Luc Mélenchon et son parti. Cette option est d'ailleurs tellement problématique que le parti espagnol Podemos refuse de la voir invoquer dans leur plateforme commune pour les élections européennes.

Génération.s et tous ceux qui se reconnaitront dans l'appel de Naples veulent construire un rapport de force qui n'est pas prisonnier de cette menace du « tout ou rien ». Il faut commencer le processus de refondation démocratique de l'Europe tout en appliquant un plan d'urgence qui ne saurait souffrir le temps d'une renégociation pourtant nécessaire des traités.

C'est une voie exigeante mais la seule qui combine une ambition à la hauteur de l'outil que peut être l'Europe et une stratégie cohérente reposant sur l'alliance de tous les citoyens progressistes européens.

Nous sommes convaincus que ce chemin est celui que de nombreux Européens veulent emprunter en construisant ensemble une Europe ambitieuse pour la dignité, le bonheur et l'émancipation de l'ensemble de ses habitants.