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FOLIO DU BLANC-MESNIL
27 mars 2018

LA SCOLARISATION OBLIGATOIRE DES 3 ANS EN MATERNELLE UNE BONNE NOUVELLE MAIS.....

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COMMENTAIRE DE PHILIPPE FREMEAUX

Le président de la République va annoncer aujourd'hui l'extension de la scolarité obligatoire à trois ans, une annonce largement symbolique, mais qui marque la reconnaissance par nos gouvernants de l'importance majeure de l'école maternelle dans la réussite des enfants, notamment par sa contribution au développement des capacités d'expression des enfants et de leur maîtrise du langage. Cette affirmation est symbolique dans la mesure où la quasi-totalité des enfants est aujourd'hui scolarisée en maternelle, il n'en demeure pas moins que , sur certains territoires de la République, et notamment dans les DOM, des progrès importants vont devoir être faits pour assurer l'accueil de tous les enfants . Autre élément positif, le ministre de l'Education semble avoir bien compris que le débat entre une maternelle orientée "ludique" ou une maternelle orientée "préapprentissage" et "préparation du CP" est dépassé. De fait, à trois ans (et sans doute bien plus tard aussi...), c'est aussi par le jeu et les activités créatives qu'on apprend le mieux... D'ailleurs, le ministre n'envisage pas de modifier les programmes actuels qui s'inscrivent dans cette perspective. Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes. Pas tout à fait cependant et pour deux raisons. Un premier problème tient à la lourdeur des effectifs en maternelle. En dépit des efforts fournis par les professeurs des écoles et des Atsem qui les accompagnent, il n'est pas facile d'être attentif à chaque enfant quand les effectifs des classes sont trop élevés. Au-delà, on ne peut s'en tenir à la seule généralisation de la maternelle à trois ans si l'on veut que tous les enfants puissent réussir. La petite enfance est un tout, de la naissance à six ans. Et, dans notre pays, c'est moins sur la maternelle qu'il faut agir que sur la période de zéro à trois ans en développant un véritable service public national de la petite enfance proposant des modes de garde adaptés à tous les enfants. Il faut savoir qu'en France aujourd'hui, les modes de garde collectifs les plus favorables au développement des capacités langagières des enfants sont bien plus fréquentés par les enfants issus de familles favorisées que par les enfants issus de familles défavorisées, ceux qui en auraient le plus besoin. L'accueil des enfants en maternelle avant trois ans, a pu être une forme de substitut - par forcément idéal dans tous les cas -, mais on sait qu'afin de supprimer des postes d'enseignants, il a quasiment disparu depuis dix ans. Bref, encore un effort, monsieur le président, si vous voulez que votre discours en faveur de l'égalité des chances de tous les enfants ne soit pas qu'une affirmation creuse visant à légitimer une société de compétition toujours plus inégalitaire.

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