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FOLIO DU BLANC-MESNIL
24 novembre 2017

CHARTE DE FONDATION DU MOUVEMENT M1717

PROPOSITION DE CHARTE DE FONDATION

 

DU MOUVEMENT DU 1ER JUILLET

 

Soumise à amendements jusqu’au 30 novembre,

Débattue et soumise au vote le 2 décembre lors de notre événement national au Mans

 

PREAMBULE

 

Nous sommes les héritiers d’un long combat. Notre mouvement et nos valeurs ne sont

pas nés miraculeusement au gré de contingences ou de quelques actes héroïques

d'une poignée d'insensés.

Nous ne sommes pas les enfants du hasard mais d'un idéal : le droit absolu et

irréductible des êtres humains à naître et à vivre libres, dignes et égaux.

 

Cet idéal est celui de la Révolution française et des Lumières. Plus de deux siècles plus

tard, notre résolution demeure intacte et nécessaire. L’Histoire nous enseigne que si

l’humanité avance, la possibilité du recul n’est jamais loin. Les yeux bien ouverts et le

cœur vigilant, nous savons que des injustices criantes demeurent, que des formes

nouvelles de domination émergent, que l’espèce humaine est menacée par une course

1absurde et destructrice au profit, que le principe même d’égalité entre les êtres est

contesté, qu'enfin nous sommes portés par le devoir à jamais actuel de réduire les

fractures incessantes entre l’idéal et le réel. Face aux tensions d’une époque, face aux

mutations d’un monde troublé, face aux atteintes toujours plus irréversibles aux

ressources naturelles, face aux peurs et à l’ampleur de la tâche, nous nous rassemblons

pour porter haut la perspective du progrès humain, c’est-à-dire l’aspiration simple à une

vie meilleure pour soi-même et les générations à venir.

 

Voilà la raison même de notre existence. Nous sommes les filles et les fils des

mouvements ouvriers dont les sacrifices, le sang, les chants et la force ont arraché

l’individu à la misère où l’avait placé le système capitaliste. Nous sommes les filles et les

fils du Front populaire et du programme du conseil national de la résistance qui

proclamèrent, en des « jours heureux », l’inviolabilité de nos droits fondamentaux,

politiques et sociaux. Nous sommes les descendants de tous les combats humanistes,

écologistes et progressistes, de l’abolition de l’esclavage à celle de la peine de mort, du

refus de toutes les oppressions et de la quête constante de l’émancipation individuelle,

nous croyons à la tempérance et à la nécessité de dépasser un système capitaliste qui

méprise le vivant et dévaste les forêts, les océans et la biodiversité animale et végétale.

Nous faisons nôtre la charte des Verts mondiaux qui fait de la préservation de notre

Terre et des générations futures la ligne centrale de toute politique éthique. Nous nous

inscrivons dans la tradition des combats ouverts à Porto Alegre en 1994 en faveur d’une

mondialisation bienveillante, opposée à la dictature du libre-échange et de la

financiarisation de l’économie. Nous croyons farouchement à la force supérieure de la

coopération sur la compétition.

 

Nous sommes enfin de tous ceux qui, en France et dans le monde, pensent, imaginent,

et agissent contre un système libéral qui accroît sans cesse la pauvreté, les inégalités et

génère la violence. A tous ceux qui s'entêtent à confisquer le pouvoir, à tous ceux qui

refusent obstinément de faire confiance aux citoyens parce que le monde serait devenu

trop complexe, à tous ceux qui rêvent d'un monde élitiste et aristocratique nous

rappelons qu'il n'est de souveraineté que dans le peuple et qu'il n'est pas de démocratie

sans lui.

 

Au moment où la révolution digitale accélère la métamorphose du travail, supprime des

millions d'emplois et permet à de grands consortiums privés de prendre possession de

nos vies par la propriété de nos données personnelles ne plus être mises au service du progrès humain, il est temps d'agir pour concilier l'innovation technologique et le progrès

humain.

 

Au moment où les grands intérêts privés accaparent la richesse au détriment de l’intérêt

général et de la préservation de l’environnement, où les citoyens se sentent dépossédés

de leur pouvoir et où l’individu se sent parfois invisible et méprisé, il est temps d’agir

pour que les peuples ne demeurent pas dans l'ignorance de leur propre force.

 

Notre volonté est immense. Nous savons qu'il n'est pas d'ordre établi, d'injustices

immuables, de misères qu'on ne peut détruire. Jamais sans doute, tant de citoyens n’ont

exprimé le besoin de vivre en harmonie avec leur environnement, le besoin vital de

créer des solidarités nouvelles, de dépasser enfin le consumérisme et le productivisme,

d’en finir avec la concurrence et le gain de quelques-uns pour aller vers la coopération

et la réussite de tous.

 

Pour toutes les générations présentes et futures, c’est ici notre responsabilité, notre

engagement et la société que nous voulons.

 

L'EGALITE

 

Les êtres humains sont égaux. Cette égalité est même le fondement premier de nos

valeurs politiques, de celle-ci découlent nos combats pour la démocratie, la justice

sociale et l’écologie.

Les différences ne fondent aucune hiérarchie dans le domaine politique, économique et

7social, dans ce qui relève de la « chose publique », de la République.

Cette égalité fonde la liberté de chacun, bornée par celle des autres et par là, le respect

de la Loi est impératif tant que sont respectés ces principes d’égalité et de liberté.

Nous faisons nôtre l’enseignement majeur du Mouvement Ouvrier et de celui de Jaurès

et combattons pour une égalité et une liberté réelles.

Notre mouvement affirme l'objectif principal de la suppression des dominations sociales

fondées sur la propriété des moyens de production, de consommation et d’échange, les

inégalités sociales à la naissance, les hiérarchies fondées sur le genre, sur la classe

sociale, l’origine géographique ou culturelle

Cette émancipation collective et individuelle ne peut se fonder sur la compétition et la

concurrence en tant que valeurs, masques usés pour défendre l’inégalité réelle au nom

d’une chimérique égalité des chances.

Voilà pourquoi le Mouvement se bat pour une société basée sur le principe de

coopération entre égales et égaux, où, pour tout ce qui relève de l’activité collective,

l’égalité de droits et devoirs entre citoyens-ne-s doit être entière.

 

L’ECOLOGIE

 

La dette écologique ne se rembourse pas à la différence de la dette financière. La

première ne peut pas être subordonnée au remboursement de la seconde. Le

capitalisme ne se contente pas d’exploiter le travail des hommes, en soumettant le

destin du monde à la recherche et à la maximisation des profits à court terme, il exploite

sans limite les ressources naturelles, il mutile la nature et remet en question l'équilibre

des écosystèmes de la Terre. Notre conscience écologique implique une critique

radicale du système capitaliste. Du « socialisme jardinier » de Fourier à la vision

d’Elisée Reclus d’une ville «verte» imaginée comme le lieu même de la vie

démocratique, nous croyons aux progrès de la science et à la conquête du bien-être

1universel – dès lors que ces avancées s’effectuent dans la connaissance et le respect

de la nature. Nous rejetons la religion de la croissance matérielle comme indicateur

exclusif du bien être universel. Nous lui opposons des indicateurs de développement et

d’émancipation qui s’affranchissent de la mesure du PIB pour intégrer l’exigence de la

transition écologique, de la transition énergétique pour de la « bonne santé » des

hommes et du monde vivant, de la biosphère, de l’éducation et de la culture. Nous

défendons la reconnaissance par la France, l’Europe et la communauté internationale

des « communs », l’eau, l’air, la forêt, les océans, la biodiversité, patrimoine qu’il faut

protéger et restaurer pour permettre à l’humanité de retrouver l’harmonie avec son

1milieu. Nous savons la valeur de la terre et des sols naturels dont la consommation par

l'urbanisation spéculative et l'imperméabilisation galopante altèrent les capacités

d'absorption de CO2 et le potentiel agricole. Loin d'une agriculture industrialisée et

financiarisée dont la rentabilité repose sur l'emploi exponentiel de pesticides aux effets

délétères sur notre santé, et celle des générations à venir, nous soutenons une

agriculture paysanne et bio permettant la relocalisation d'une production alimentaire

saine.

 

La société humaine dépend des ressources écologiques de la planète. Nous

défendons donc un modèle de développement tempérant qui implique la conversion

écologique de l’économie, la rupture avec le productivisme, le consumérisme et la

religion de la croissance. Nous devons garantir l’intégrité des écosystèmes et préserver

la biodiversité. Le libre échange généralisé accélère le réchauffement climatique et le

gaspillage des ressources, la dégradation l’environnement. Nous voulons lui opposer

des échanges économiques sobres en carbone, favorisant les circuits courts, les

productions locales et l’économie circulaire. Nous voulons promouvoir l’économie

sociale et solidaire et toutes les formes d’entreprises et d’entrepreneuriat qui intègrent

des principes démocratiques, limitent la lucrativité et améliorent les externalités

environnementales et sociales de leurs activités.

 

LA DEMOCRATIE

 

L’égalité des droits et des devoirs, la liberté personnelle et collective d’opinion. Voilà ce

qui fonde la démocratie comme principe supérieur d’organisation sociale.

Dans le domaine des institutions, nous promouvons un équilibre entre démocratie

représentative et participation directe des citoyens, la coopération entre pouvoirs

législatif et exécutif et non la prééminence de ce dernier. Nous croyons en une

République véritablement régie par la devise d’Abraham Lincoln : le gouvernement du

peuple par le peuple et pour le peuple. Nous croyons en l’intelligence collective et

refusons toutes les formes de démocratie amoindries qui subordonnent le destin de

notre pays au « génie » d’un seul. Nous voulons une 6ème république démocratique et

participative, écologique et sociale, laïque et décentralisée.

 

Dans le champ économique et social, nous nous inscrivons dans le combat et la

promesse socialistes qui ne concevaient pas d’émancipation possible si la démocratie

était interdite de franchir les portes de l’atelier. La démocratie n’est pas une oasis qui se

limiterait à l’exercice intermittent du droit de vote pour élire des représentants. Le peuple

n’est pas un lobby parmi d’autres, comparable aux experts, marchés financiers et

entreprises. Notre projet est plus que jamais la démocratie jusqu’au bout, la démocratie

continue et notre souverain exclusif demeure le peuple. Nous refusons le seul pouvoir

des grands actionnaires privés et promouvons l’entreprise avec ses déclinaisons

plurielles, non comme une propriété mais comme une co-existence d’acteurs, où les

salariés co-décident. En ce sens, nous promouvons l’économie sociale et solidaire

comme le modèle d’avenir des relations de production et d’échange.

 

LA JUSTICE SOCIALE

 

Nos sociétés restent structurées par des rapports de domination et d’exploitation. Les

conflits d’intérêt entre classes sociales subsistent et se sont même accentués depuis

l’essor de la révolution néolibérale des années 80 et la mondialisation financière.

L’individualisation du travail et la crise de la société salariale ont altéré la conscience de

classe mais pas la réalité des processus de soumission des classes productives aux

intérêts d’une infime minorité qui possède l’essentiel des richesses mondiales. Nous

pensons que l’augmentation exponentielle de la richesse créée grâce au

réinvestissement des profits financiers et à la spéculation au détriment de la richesse

productive est responsable d’un accroissement insupportable des inégalités entre le

sommet de la pyramide sociale et l’immense majorité de l’humanité. Nous voulons donc

la justice par la redistribution des richesses, par la mise en œuvre de transferts de

richesse à l’échelle nationale, européenne et internationale des minorités les plus riches

vers le reste de la population par les services publics, l’éducation, les politiques de

santé, l’augmentation des salaires, la réduction du temps de travail, le Revenu Universel

d’Existence, les péréquations entre territoires et la solidarité internationale.

 

Vouloir la justice sociale ne se réduit pas à une meilleure redistribution des richesses. Il

ne peut y avoir de République réalisée sans la certitude pour chacun d’échapper à

toutes les formes de domination. En premier lieu, nous combattons pour l’égalité entre

les femmes et les hommes dans le droit et les faits. Nous reprenons à notre compte

l’engagement d’Aimé Césaire qui rappelait que le combat commun des travailleurs

n’effaçait pas la persistance des discriminations fondées sur la couleur de peau. Cela

est tout aussi vrai pour toutes les autres discriminations fondées sur la culture, la

croyance ou l’orientation sexuelle. Notre combat pour la justice embrasse la lutte contre

tous les processus de domination culturelle qui, à force de stéréotypes dégradants,

refusent aux personnes discriminées la jouissance d'une citoyenneté pleine et entière.

Voilà pourquoi nous prônons la laïcité telle qu’elle fut réalisée en 1905 qui ne sépare

jamais l’égalité, l’émancipation et le respect de croire ou de ne pas croire.

 

L’éducation, contre l’ignorance et tous les obscurantismes est la clé de l’émancipation et

de l’épanouissement des individus. Nous voulons une éducation humaniste, capable

d’ouvrir pour chaque élève des perspectives pour se réaliser comme citoyen et individu

tout au long de la vie et pas seulement préparer l’insertion professionnelle immédiate.

Nous défendons le vieux rêve de Victor Hugo de l’éradication de la pauvreté, un

impératif moral, social et économique. Chaque citoyen doit voir ses droits fondamentaux

– se loger, se nourrir, se cultiver, se soigner et s’éduquer – assurés tout au long de sa

vie. Un nouveau pilier de la Sécurité sociale doit être créé pour garantir des revenus

décents, redonner de l’autonomie à chacun et transformer le travail : le revenu universel

d’existence. Nous reprendrons sous des formes variées la réduction du temps de travail.

 

L’INTERNATIONALISME

 

Nous sommes européens et voulons poursuivre le processus de rapprochement des

peuples européens et la réalisation d'une Europe fédérale. Le projet européen, pensé

comme un antidote à la guerre doit désormais redevenir un projet émancipateur pour les

européens. Cette promesse s’est évanouie dans les politiques néolibérales austéritaires

mises en œuvre par l’Union européenne depuis Maastricht. Le néolibéralisme a placé

l’Europe dans une impasse qui menace sa propre existence. Le rebond n’est pas dans

le repli souverainiste et nationaliste. Nous défendons un agenda progressiste,

européen, transnational comme seule alternative à la double impasse du néo-

libéralisme et du nationalisme.

 

Nous voulons retrouver la ferveur des engagements internationalistes des pères

fondateurs de la gauche moderne. Le seul niveau pertinent pour inverser la courbe du

réchauffement, lutter contre l’évasion fiscale, proposer la relocalisation des économies

face au libre-échange, est l’échelle internationale. Nous nous engagerons dans la

réalisation d’une alliance internationale des progressistes pour reconstruire les liens

entre les peuples autour de la promotion des biens communs face à la dégradation de

l’environnement, de la défense des services publics, de droits fondamentaux semblables

par-delà les frontières, dont la neutralité du Net face à la financiarisation de l’économie,

de la solidarité internationale face aux à la grande pauvreté et aux déplacements de

population, de la défense de la démocratie et du droit à l’autodétermination des peuples  

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