JUDO, le mercato, quelle place pour les enfants du Blanc-Mesnil et qui va payer?

Levallois, la débandade !

Toutes les filles du club sont parties

C'est Blanc-Mesnil qui récupère la mise. La mise ? Une équipe féminine quasiment au complet (même si à l'heure où nous écrivons, Madeleine Malonga et Margaux Pinot n'ont pas encore fait leur demande de licence), celle du fameux LSC, Levallois Sports Club, la grosse structure de ces dernières années, qui compte encore dans ses rangs le double champion olympique Teddy Riner.
Que se passe-t-il ? Pour des "différends financiers" selon Le Parisien, toute l'équipe féminine dont les deux soeurs Gneto, Priscilla (sélectionnée olympique 2016) et sa soeur Astride - lesquelles ont déjà signé à l'ES Blanc Mesnil - Margaux Pinot et Madeleine Malonga, quittent le club de Levallois. Une fuite des talents qui manifestement ne dérange pas trop Levallois Omnisport, en quête de sortie de secours pour "dégraisser" du côté des dépenses. C'est même une solution très opportune que propose l'ES Blanc Mesnil, qui permet de garder - a-priori - l'équipe complète. Ça ressemble d'ailleurs plus à une transplantation qu'à une explosion et les contacts de Roger Vachon (qui n'a "plus de responsabilité" dans les structures de Levallois) avec le Maire de Blanc-Mesnil n'y sont peut-être pas étrangers.

L'ombre du Maeda
L'Etoile Sportive Blanc-Mesnil, porté par l'ancien international Laurent Jouanneau, c'est "l'autre club" héritier du défunt Maeda, club désomais mythique de Blanc-Mesnil. Moins connu aujourd'hui que le Blanc-Mesnil Sport Judo des frères Benabdelmoumène et de la championne Annabelle Euranie, il bénéficie largement dans cette affaire de la guerre déclarée entre le nouveau Maire "Les Républicains" de la ville, le batailleur Thierry Meignen, et le Président du BMSJ, Mohamed Cherif. L'ESBM se retrouve désormais avec une grosse équipe féminine, mais aussi deux piliers pour une équipe masculine naissante de premier plan, le -81 Jonathan Allardon, sur le départ de l'AC Boulogne-Billancourt, et un autre transfuge de Levallois, le -66 kg Alexandre Mariac. De son côté, le le Blanc-Mesnil Sport Judo enregistre la venue de Sofiane Milous, qui quitte l'Escales Argenteuil, un club qui ne peut plus assumer sa section de haut-niveau. Décidément la scission en deux clans du Maeda en 2001 n'est pas près de s'estomper.

Teddy Riner, tout seul
Du côté de Levallois, ne reste donc plus en piste que les "Olympiens" Pierre Duprat - qui ne restera sans doute pas - Et Teddy Riner, en contrat direct avec la ville de Levallois jusqu'en 2017. Une situation que, selon la rumeur, le champion français a appris tardivement ce qui ne le satisfait pas du tout, lui qui a su donner sans réticence à son club en participant aux événements nationaux. Le président de la section judo du LSC, Jean-Marie Coustal, a déclaré au Parisien : « J’ai peur pour la suite du haut niveau à Levallois après la fin du contrat de Riner en 2017 ». C'est frappé au coin du bon sens. On peut d'ores et déjà l'annoncer, après le départ de l'entraîneur de référence Christian Chaumont vers le judo marocain dont il est devenu le Directeur Technique, et ce nouvel épisode, Levallois se débarasse méthodiquement (et efficacement) de sa section judo.
Même si on avait vu venir la bourrasque, c'est quand même un sacré coup de tonnerre qui déchire le ciel du judo français. Levallois SC, qui avait commencé à faire parler de lui au début des années 90 et entamé un long règne sur le judo national féminin (six victoires de rang dans le championnat de France par équipes féminines) à partir de 1993, qui avait arraché au Lagardère l'emblème Teddy Riner il y a quelques années et a obtenu en mars à Lyon sa onzième finale en douze ans au championnat de France par équipes masculines (pour huit titres), Levallois se retire du jeu. Somme toute, une mauvaise nouvelle pour la dynamique du judo de compétition en France.