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FOLIO DU BLANC-MESNIL
3 octobre 2015

Intervention d'Anne-Marie Delmas sur le PLU lors du conseil municipal du Blanc-Mesnil du 16 juillet 2015.

Blanc_Mesnil_au_coeur

Intervention d'Anne Marie Delmas à propos du PLU, conseil municipal du 16 juillet 2015.

« Je vais commencer par un satisfecit. Une commission a lieu, elle a permis de poser toutes les questions vues à ce moment là. Nous avons pu également transmettre un certain nombre de suggestions qui ont pu ou pourront être prises en compte lors de la version finale.

Mon intervention non exhaustive concernera seulement quelques points essentiellement sur les espaces dits nous-mêmes et la pression des naturels, un peu de décryptages et quelques commentaires.

Un PLU est fait pour dessiner la ville de demain, voire d'après demain, mais aussi pour nous protéger, contre nous-mêmes et la pression des promoteurs. C'est pourquoi, les règles totalement supprimées pour les constructions du Grand Paris sont très dangereuses, car aucun texte ne permettra de s'opposer à leurs décisions ; rien pour limiter quoi que ce soit, ni pourcentage de pleine terre, ni hauteur, ni règles de pannelages.

Un PLU projette des intentions. Si dans l'ancien PLU le Centre Technique Municipal était classé en zone N (en zone naturelle), c'était pour indiqué la volonté de rendre au parc cet espace dès que le CTM serait installé ailleurs.

Aujourd'hui, ce même CTM est classé en zone UAB. Je vais préciser un peu ce qu'est la zone UAB pour le public qui n'aurait eu le plaisir de lire les documents. Il s'agit d'une zone où l'emprise au sol n'est pas réglementé et où la hauteur au faîtage est de 22 mètre, soit du R+6 environ, sans compter qu'un signal architectural peut faire monter le tout 6 mètres de mieux et pourrait donc voir jusqu'à du R+9.

La coulée verte, mentionnée avec un gros trait, peut faire illusion auprès de celles et de ceux qui ne savent que le trait inscrit n'est pas à l'échelle. Une double rangée d'arbres peut suffire pour respecter le PLU proposé.

La Société de Grand Paris a déjà demandé et obtenu le déclassement de la zone N et d'une partie de l'espace boisé. Les élus Europe Écologie Les verts ont voté contre car d'autres solutions étaient possibles.

L'amputation du parc pour la Société de Grand Paris et par la restitution du CTM conduisait à annoncer une diminution de l'espace naturel de la ville. Ceci avait d'ailleurs été annoncé en réunion publique.

Cette réalité, contraire aux discours d'une ville verte et bleue, a conduit à remettre l'ouvrage sur le métier et d'autres espaces plus petits furent classés en N afin de maintenir le chiffre au même niveau. J'ai toujours milité pour classer en N des parcelles supplémentaires, ou parties de parcelles.

Par exemple, celles boisées de très beaux sujets sur la parcelle HP, le square Jacques Decour qui se trouve entre la bibliothèque Jacques Prévert et l'ancien Foyer Maurice Thorez, la Pièce Pointue à Sémard, l'entrée de la ville avenue Paul Vaillant- Couturier avec le CA sud. Félicitations à l'administration communale qui a trouvé des espaces supplémentaires pour atteindre le chiffre.

Il faut préciser que pour certain d'entre eux le classement en N ne change rien, comme le square Stalingrad, qui était protégé par le classement en espace classé boisé. Ici, on gagne des mètres carrés à moindre coût pour rattraper les mètres carrés perdus dans le parc.

Classer en N la rue Olympe de Gouges et la place minérale légèrement ombragée qui la borde devant les quatre tours relève pour moi de l'escroquerie intellectuelle. Cette rue, pour être redue à l'état naturel, nécessitera une réorganisation complète du quartier, y compris des réseaux en sous-sol. Donc, c'est impossible à l'échelle du PLU, et même de plusieurs, à moins qu'un accident- que ne souhaite pas-ait lieu à la gare de triage.

Pourtant le quartier des Quatre Tours, il existe une parcelle à l'état naturel, juste à côté. Mais là, on ne classe pas N, au contraire, elle est classée C : opération d'intérêt, el général. Je ne sais ce qui se cache derrière, mais pour Europe Écologie Les Verts, l'intérêt général est de la laisser en l'état, en la protégeant, donc en la classant N et dans ce cas, oui, on rachète quelques mètres carrés perdus dans le parc.

Quant à la parcelle HP, elle est classée UAC, qui autorise jusqu'à 80% de l'utilisation de l'emprise au sol et seulement 15% de l'espace vert de pleine terre.

Un mot sur l'alignement de voiries ou emplacements réservés. L'histoire nous montre qu'il s'agit d'un temps très long, de l'ordre du siècle, il est donc urgent de commencer aujourd'hui afin de pouvoir donner demain à nos arrières petits enfants plus de place pour les piétons, les circulations douces, les arbres bordant les rues pour les ballades familiales à l'ombre.

De plus, si les voies ne sont pas élargies et les immeubles qui les bordent font R+6, voire R+9, je pense que cela sera très sombre et oppressant.

Je veux aussi vous parler de la protection du patrimoine bâti. Je milite pour que soient conservées et protégées certaines traces d'une époque plus ou moins ancienne. Je pense à la cité Pierre Sémard, ensemble remarquable de la créativité architecturale, comme le furent en leur temps les salines d'Arc et Senans par Nicolas Ledoux aux milieu du XVII° siècle, la Cité radieuse à Marseille par le Corbusier. Je pense également à la maison située rue Edouard Renault, derrière l'usine du SIAPP, qui en plus de la très belle construction originale en meulière possède un jardin remarquable qui mériterait lui aussi son classement.

Depuis le vote à l'unanimité de la Charte de l'arbre, la ville possède un outil pour ce genre d'opération, il faut l'utiliser. Je sais les regrets de plusieurs d'entre nous concernant certains arbres abattus qui n'ont pu être protégés du fait de leur présence sur un terrain privé et de l'absence de textes permettant d'intervenir. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Encore faut-il recenser les sujets et les classer officiellement.

En aparté, je notre que la décision 170 prise par le Maire de passer un marché adapté qui vise non pas à planter des arbres mais a en abattre et à dévitaliser sur les voies écoles et parc urbains....

intervention de nouveau interrompu par le maire.

.Je reviens au PLU, il est mentionné : «  Pour tout abattage d'arbres à hautes tiges rendu nécessaire par l'édification d'une construction, il doit être envisagé, sous réserve que les contraintes physiques du terrain le permettent, une plantation équivalente en nombre de sujets, de façon à contribuer au maintien du patrimoine arboré de la ville ». Je tiens à préciser que dans le cas de replantation, qui n'est pas automatique, certes on garde le même nombre de sujets, mais on diminue considérablement et pour des années la capacité de dépollution du patrimoine arboré.

Un détail étonnant : en zone UA, il est imposé des clôtures en fer forgé. Ce sont les nombreux ferronniers du Blanc-Mesnil et de Seine Saint Denis qui vont être contents.

Je ne peux terminer mon propos sans parler un peu du développement durable.

Les opérations de démolition/reconstruction sont énormément consommatrices de ressources et pourvoyeuses de déchets. Cela sert surtout les finances les entreprises du BTP. Il existe aujourd'hui des rénovations intégrant l'efficacité énergétique. Cette hypothèse ne semble pas être connue.

Pour conclure, un peu de décodage de communication. Les schémas d'orientation d'aménagement et de programmation font la part belle à l'utilisation de la couleur verte, mais il ne s'agit pas d'espaces verts. De même, les couleurs pastel se veulent apaisante et douces mais elles ne changent rien à la hauteur des immeubles, à l'étroitesse des rues qui ne pourra permettre ni l'évacuation des populations, ni l'arrivée des secours, si un accident majeur se produit sur la gare de triage.

Il est vrai que nous avons connu le 5 juillet le troisième déraillement en moins de deux ans. A ce sujet une question essentielle : comment va être gérée la nécessaire loyauté indispensable indiquée publiquement par M. le Préfet en ce qui concerne le périmètre de la gare de triage ?

Le mot « coeur de village » renvoie collectivement à l'avant, à l'enfance, période souvent perçue comme heureuse, surtout dans nos souvenirs, mais ici, les cœurs de village se trouvent en zone UAB. Je rappelle qu'il s'agit d'une zone où l'emprise au sol n'est pas réglementée, les constructions peuvent occuper toute la parcelle, et dans ce cas la règle annonçant qu'une proposition au moins égale à 20% du total des surfaces non bâties en superstructure devra être aménage en espace vert de pleine terre devient inopérante puisque 20% de 0 m2 restant font 0m2 de pleine terre. Je rappelle que la hauteur de faîtage est de 22 mètres R°6, le signal architectural qui peut faire monter le tout à R+9 ; on est très loin de la place de village de mon enfance, et de la vôtre aussi sans doute.

Les éléments de langage que l'on voit fleurir tant à l'écrit qu'à l'oral : La zone pavillonnaire sera préservée et agrandie »

« Des bâtiments pas très hauts, 3 ou 4 étages » comme si dire « pas très haut » suffisait à faire baisser la hauteur.

« Des bâtiments magnifiques » « classiques », « de belles factures », « de qualité », sont les mots utilisés au choix et répétés à l'envi. Il conditionnent les esprits, affaiblissent le sens critiques.

M. le Maire, vous avez dit « manipulation » à Europa City, je dis ; bien vu, mais ici, je dis aussi qu'il y a manipulation, avec les mêmes techniques que vous maîtrisez à merveille, j'en conviens. »

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