Intervention de Jean-Yves Souben lors du conseil municipal du 2 avril 2015, à propos des bacs pour les déchets ménagers

À propos des déchets, du SEAPFA, des ordures ménagères je souhaiterai rectifier un certain
nombre de contre-vérités que l'on a vu fleurir ici et là ou qui relève de l'imagerie populaire tenace
mais dénuées de fondements.

Vous l'avez bien compris, nous sommes pour les sacs et non pour les bacs et je vais argumenter mon
propos. Je vous serai reconnaissant de bien vouloir faire la même chose c'est à dire de comparer
point par point : les Blanc-Mesnilois ont le droit de savoir car c'est eux qui payent.

*Moins cher : FAUX

Pour cela il suffit de chiffrer le nombre de sacs distribués par rapport aux prix des conteneurs,
sachant que la durée de vie moyenne du conteneur est de quatre ans et que vous parlez
d'amortissement au bout de cinq ans !?! À cela il faut ajouter le coût des tournées supplémentaires :
le rajout est d'au moins une benne sur la ville pour assurer le même ramassage. Tout le monde
comprend qu'il est plus long d'accrocher un conteneur au camion que de lancer un sac. C'est sans
parler du samedi matin où un ripper regroupait tous les sacs jaunes au bout d'une rue pour que le
camion ne fasse qu'un seul arrêt. Ce coût supplémentaire les Blanc-Mesnilois pourront le voir sur la
ligne « intercommunalité », l'honneur sera sauf et vous pourrez affirmer sans mentir que vous
n'augmentez pas les impôts ! Mais je poursuis car il n'y a pas que le prix : la particularité de notre
réseau routier, ce sont des linéaires longs et étroits avec des trottoirs également étroits voire pour
certains très étroits !

Les automobilistes qui resteront derrière une benne le matin en allant au travail apprécieront la
différence entre le ramassage en conteneur par rapport aux sacs ! Ce n'est pas ce qui me préoccupe
le plus : avec le ramassage en sacs nous avions mis dans le cahier des charges le ramassage avant 8h
pour les rues menant aux écoles. Les trottoirs étaient donc dégagés pour le passage des écoliers, des
mamans avec les poussettes qui se rendaient aux écoles du Blanc-Mesnil. Avec le système
MEIGNEN les trottoirs seront encombrés (plus par des vides car ils sont souvent couchés). Avec les
sacs, une fois la benne passée, il ne reste rien sur le trottoir alors que pour les conteneurs, pleins ou
vides, ils restent sur le trottoir jusqu'à ce que les usagers rentrent du travail. Les gens disponibles
pour rentrer les conteneurs après passage ne sont pas nombreux ou alors dans le collectif mais
c'était déjà le cas auparavant.

« oui Madame Lemarchand le sac gêne sur le trottoir autant que le conteneur plein ! Mais le conteneur
vide gêne autant ,voire plus s'il est couché, le sac lui est parti à la benne »

Le mal de dos chez les rippers nous dit-on dans le journal : J'engage tous les Blanc-Mesnilois à
regarder attentivement une tournée de camion benne. J'ai suivi de nombreuses tournées sur tout le
territoire du SEAPFA pour comparer : à part pour les 240litres, les rippers soulèvent les conteneurs
et le poids amplifie le mal de dos par rapport aux sacs qui eux sont plus légers, accélèrent les
tournées donc nécessitent moins de camion et donc coûtent moins chers, CQFD ! (les rippers que je
connais bien pour les avoir côtoyés pendant des années et écoutés préfèrent les sacs eux ! Pour le
« fini-parti » )

Une Blanc-Mesniloise m'a fait remarquer, mais ce n'était pas Marinette!, ce qu'elle a constaté : les
conteneurs ne passent pas entre les voitures garées, il faut donc aller jusqu'aux « bateaux » ou
« entrée cochères ». Cela implique donc beaucoup plus de manipulations et donc beaucoup plus de
temps ! Elle a eu également le temps de constater que les rippers soulevaient les conteneurs à la
main pour un passage entre les voitures stationnées ! Elle a eu le temps d'observer de sa voiture
derrière la benne et elle a attendu longtemps pour arriver au bout de la rue !

*Plus hygiénique : Faux, archi FAUX c'est le sac le plus hygiénique !

J'en veux pour preuve que dans les conteneurs les usagers rajoutent des sacs pour ne pas avoir à
laver les conteneurs !

Donc le système MEIGNEN c'est : les sacs + les conteneurs mais cette fois-ci ce sont les Blanc-
Mesnilois qui paient les sacs avec leur porte-monnaie et les conteneurs avec la TOM (taxe sur les
ordures ménagères). S'ils ne mettent pas de sacs dans les conteneurs, il faut faire passer un camion
-karcher 1 fois par mois et là cela coûte une fortune : le coût du camion et de la main-d’oeuvre. Le
SEAPFA l'avait chiffré, il y a longtemps et compte tenu du coût il avait vite, très vite abandonné
cette fausse bonne idée !

Chez l'habitant le sac est plus facile à caser. Pour les conteneurs il faut avoir la place pour le
stockage mais aussi le chemin pour le faire rouler : pas d'obstacle, ni d'escalier, pas toujours
possible dans les petits pavillons.

Les sacs sont recyclés, les conteneurs aussi mais c'est plus compliqué et donc plus cher !
Lorsque le sac n’était pas plein, il n'était pas sorti; le conteneur même à moitié vide est mis sur le
trottoir car lorsqu'il est plein on ne sait plus que faire des ordures ménagères. En sac, si une semaine
on en a plus à sortir on met un sac de plus ou 2 et le tour est joué. Si il y a des odeurs on peut les
mettre dans les bornes enterrées disponibles partout en ville.

En cas de grève même si c'est assez rare on ne sort pas les sacs ou on va les mettre dans les bornes,
pour les conteneurs quand ils sont pleins il faut un camion et des rippers.

Ce qui arrive plus souvent, les conteneurs sont utilisés, dans les manifestations de collégiens ou de
lycéens, c'est un domaine que je connais assez bien, mais aussi dans certains quartiers dits sensibles,
comme barricades enflammées parfois.

Le seul inconvénient des sacs ce sont les chats ou animaux sauvages (fouines, hérissons, goéland
parfois) qui déchirent les sacs gris, pas les jaunes qui contiennent uniquement du sec. Le conteneur
a aussi cet inconvénient, plus rarement c'est vrai, avec les chiens errants.

*Le recyclage

Ce problème échappe aux usagers mais qui va leur coûter très cher : ce sont les bennes qui vont être
déclassées en arrivant à l'usine de traitement. Lorsqu'il y a dans le conteneur de recyclé un objet qui
ne doit pas s'y trouver comme une bouteille en verre par exemple, c'est lorsque le bac se vide dans
la benne que le ripper le constate mais dans 99% c'est trop tard car on ne peut pas reprendre dans la
benne. Cette benne sera déclassée à son arrivée au Syctom. En résumé, si toute une rue trient bien
leurs déchets à l’exception d'un ou deux conteneurs non conformes, ce sont tous les efforts anéantis
et une benne déclassée qui fait augmenter le coût. Dans le cas des sacs, si un sac contient une ou
deux bouteilles de verre, les rippers le reconnaissent à la vue, au bruit, à la manutention et ils ne
mettaient pas le sac dans la benne ce qui évitait le déclassement de toute une benne pour un seul
mauvais trieur et cela faisait faire des économies aux Blanc-Mesnilois.

Comme vous pouvez le constater, je suis prêt à faire un comparatif du pour ou du contre, les sacs ou
les bacs. Mais faisons le sérieusement pour les Blanc-Mesnilois, ici ou ailleurs, encore une fois je
rappelle que nous sommes à la disposition des usagers.

Si nous maintenions les sacs, que par ailleurs nous avions modernisés (les gris plus fins et
recyclables, les jaunes translucides et recyclables, les sacs papier compostables) ce n'est pas parce
que nous ne savions pas que les conteneurs existaient mais parce que contrairement à une idée reçue
et tenace lorsqu'on analyse le pour et le contre, l'avenir de la collecte ce sont les sacs et non les bacs.
J'en veux pour preuve que face à une grave crise de collecte des ordures ménagères, la ville de
New-York a abandonné le système bacs pour celui des sacs.

Je suis désolé si mon propos a été un peu long mais il fallait que les Blanc-Mesnilois sachent que
sans y réfléchir plus que cela, vous allez mettre en place un système désuet en augmentant la
redevance. J'attends votre réponse ou celle d'un de vos adjoints représentant la ville au SEAPFA
pour les Blanc-Mesnilois

Comments

[JP QUINET]

Voici le message que j'avais fait parvenir au maire dès que j'avais appris le passage au bacs:

Monsieur le Maire,



Je viens de lire avec satisfaction que vous vous attachez, avec le SEAPFA, à l'amélioration de la collecte des ordures ménagères en zone pavillonnaire. En effet l'utilisation des sacs plastiques déposés en vrac au droit de chaque pavillon conduit à des problèmes d'hygiènes que vous évoquez parfaitement dans Le Journal.



Mais le SEAPFA a-t-il été informé par vos services de la spécificité des impasses que sont les Villas aux noms bucoliques. Le problème résidera dans le fait que, les camions de collecte ne pouvant pas pénétrer dans ces voies, les bacs devront être regroupés au débouché de ces Villas, Or ces voies sont bordées en moyenne d'environ près d'une dizaine de résidences ( 7 dans le cas de la Villa des Aubépines où je réside ),



En conséquence ce sera une vingtaine de bacs qui devront être regroupés autour des débouchés de chacune de ces impasses et ils ne seront repris par leur allocataire que quand ce dernier rentrera de son travail soit environ 24 heures après avoir été déposé.



De plus les trottoirs étroits et souvent bordés d'arbres aux racines sortant du bitume rendront difficile le rangement correct de ces bacs.



Je pense que mon exposé aura retenu toute votre attention et qu'une adaptation spécifique au cas des impasses sera trouvée.



Bien cordialement



QUINET Jean-Pierre

5 Villa des Aubépines

Le Blanc-Mesnil

06 07 68 25 69

[gedoni]

tout à fait d'accord, une fausse bonne idée qui coutera chère à tout point de vue.