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FOLIO DU BLANC-MESNIL
1 août 2014

Il y a 100 ans: Jean Jaurès, des millions d'hommes ont rémisé leurs charrues, leurs outils, ils partaient à la guerre

 

Le restaurant du croissant

Le 31 juillet 2014, 100 ans après l'assassinat de Jean Jaurès, j'ai fait une grande balade solitaire au travers du pays d'Ans, dans le Périgord, 8 heures de marche sous le soleil. Mon parcours a traversé, plusieurs villages, Granges d'Ans, Temple Laguyon, Saint Orse, Chourgnac d'Ans, sainte Eulalie d'Ans autant de lieu avec en leur cœur un monument aux morts qui rend hommage à près de cent citoyens partis le 1 août 1914. Parmi eux Louis Golfier de Granges d'Ans, il n'avait plus que 18 jours à vivre, il est tombé pour la patrie le 19 août 1914 à Hersbac en Alsace. Dans ces villages le tocsin avait sonné à 19h14. Je n'oublie pas que sur le monument aux morts du Blanc-Mesnil plus de 200 noms sont gravés et que notre ville a été victime d'un obus tombé sur l'église Notre Dame le dimanche des Rameaux en 1918.

Jean Jaurès est mort assassiné il y a 100 ans, le premier de nos compatriotes mort pour cette guerre qui allait en dénombrer en France, plus de 1 400 000. Son assassin allait passer les 4 années de cette guerre en prison, pour être acquitté en 1919. Comme souvent les va en guerre, conduisent leur combat avec la peau des autres.

La France a mené cette guerre au nom du patriotisme pour reconquérir l'Alsace et la Lorraine, sans doute, mais qui peut ignorer les causes réelles qui ont pour base les raisons économiques, impérialistes et la réduction de la montée en puissance du mouvement socialiste. Relisez, comme vous êtes nombreux à le faire sur Folio, le dernier discours de Jean Jaurès du 25 juillet 1914 tout est dit sur ce qui a conduit à ce cauchemar pour l'Europe.

 

première guerre n°1

Oui, hier une grande ballade dans le silence d'un très beau pays qui est le notre, grande ballade dans le silence et la beauté des espaces, le long de ces champs de blé qui, sous le soleil, exhalent cette odeur douce amère des épis à maturité. Il y cent ans des milliers d'hommes, ici, ont remisé la charrue et sont montés dans leur uniforme avec le pantalon rouge, vers les frontières de l'est, pour une guerre que chacun pensait courte et qui allait durée 51 mois.

Les morts pour la France ont permis à cette dernière de sortir militairement victorieuse, mais ruinée, ruinée par les coûts de la guerre, ruinée et meurtrie par les millions d'hommes sacrifiés, ruinée par les savoirs faire à jamais disparus avec les morts de la Marne, de la Somme, de Verdun et du chemin des Dames. Notre pays ne s'est jamais remis de ce bain de sang qui devait être le dernier et pourtant portait en lui tous les ingrédients de la seconde guerre mondiale.

Aujourd'hui il est de bon ton d'honorer Jean Jaurès, mais dans le même temps chacun oublie de tirer l'essentiel de ses analyses et de ses discours, comment se taire sur le martyr du peuple palestinien, victime des mêmes raisons qui sont le sous bassement de toutes les guerres. Le temps est aux citations permettez moi de mettre en exergue celle-ci:«L'affirmation de la Paix est le plus grand des combats. L’Humanité est maudite si, pour faire preuve de courage elle est condamnée à tuer éternellement. Jean Jaurès.»

"Jaures" - Zebda - 2009

Mais au delà, nous devons individuellement prendre notre part de responsabilité dans la situation où est le monde aujourd'hui. Certes les forces de l'argent ont d'immenses moyens, pour circonvenir la pensée, pour nous renfermer sur notre petit moi et sur l’égoïsme qui distille son poison nous faisant croire que nous pouvons nous en sortir seul et si possible en écrasant plus faible que nous, ce qui nous maintien dans cette chimère individualiste. Nous sommes dans une période où collectivement nous sommes à veille d'un cauchemar sans nom, si nous ne prenons pas la décision de recréer les liens nécessaires pour construire ensemble une autre manière de vivre ensemble.Car il est de plus en plus insupportable que le travail des femmes et des hommes ne conduise pas à un nouveau partage conforme à la devise des Lumières Liberté, Égalité Fraternité.

 

Potrait de Jaurès

« Le courage, c'est de surveiller exactement sa machine à filer ou à tisser, pour qu'aucun fil ne se casse, et de préparer cependant un ordre social plus vaste, plus fraternel où la machine sera la servante commune des travailleurs libérés. » Jean Jaurés le 30 juillet 1903, à Albi.

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