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FOLIO DU BLANC-MESNIL
16 juin 2014

La réforme de la SNCF, la gare de triage, l'autoroute ferroviaire, qui dirige ce pays la finance mondialisée ou le gouvernement?

réseau à bout de souflle

La question des transports est au cœur de l'actualité depuis quelques jours. Nous allons ici, essayer d'apporter notre contribution pour tenter de conduire à une meilleure compréhension de la situation et des enjeux.

Nous sommes dans un pays où la culture de la négociation, de la transparence et du respect du citoyen n' a plus de réalité. Il ne suffit pas de proclamer pendant le conflit que les portes du dialogue sont ouvertes, car il est déjà trop tard et c'est l'ensemble de la population et des usagers qui en subissent les conséquences.

Dans ce cadre qu'il nous soit permis de faire le point sur la situation vécue par les riverains de la gare de triage. Le 22 avril 2013, un porter à connaissance est imposé aux habitants de 3 villes, Drancy, Le Bourget, Le Blanc-Mesnil, il ne s'agit ni plus ni moins du oukase qui informe sur les potentialités du danger de la gare de triage qui organise la remise en cause du patrimoine individuel et collectif, sans prendre ou proposer des solutions pour réduire les dangers qu'il dénonce.

Voilà maintenant un an que les riverains organisés exigent: l’arrêt du transit et du stationnement des wagons transportant des matières dangereuses et toxiques sur le site de la gare de triage.

Depuis un an, il ne se passe pas de mois, voire de semaines, sans que des initiatives soient prises. Bien sur quelques résultats ont été obtenus, mais sur le fond du problème il n'y a guère d'évolution. La SNCF et REFF n'ont encore jamais fait de propositions tendant à résoudre le problème c'est à dire éradiquer les potentialités de danger que représentent la présence annuelle de 400 wagons de chlore et de 300 wagons de déchets nucléaires au cœur d'une zone urbaine dense. Cerise sur le gâteau, ils veulent nous imposer le passage d'une autoroute ferroviaire.

Dans ce cadre il est symptomatique de constater, qu'alors que depuis septembre 2013, la SNCF et REFF avaient passé un accord, sur la question de l'autoroute ferroviaire, ces deux entités s'étaient bien gardées d'informer les riverains et les villes concernées. Pourtant une structure de concertation, le Comité d'Information et d’Échange, mise en place pour le dossier de la gare de triage réunie le 14 février 2014 n'avait pas été informée de ce dossier qui devait faire, quelques semaines plus tard, l'objet d'une enquête d'utilité publique.

Ce dossier est malheureusement exemplaire de la manière dont sont traités les habitants, les usagers et les salariés. Nous sommes aujourd'hui dans un pays où la technocratie et la haute administration n'ont qu'un profond mépris des citoyens et de leurs élus. Pour eux la concertation, la négociation ne sont qu'une perte de temps, mais surtout une perte d'argent. Ils refusent l'intelligence collective des citoyens et sa capacité à construire des alternatives à leurs projets résultats de leurs tractations avec les puissances financières.

Alors ensuite, ils sont surpris, lorsque face à leur autisme, ils doivent faire face à un mouvement social et citoyen. Fort des moyens de communication dont ils disposent, ils organisent l'affrontement entre les victimes de leurs décisions qui sont de plus en plus souvent iniques et contraire à l’intérêt général. Il y a plus d'une décennie, pour répondre aux exigences ultra libérales de Bruxelles, les technocrates et la haute administration imposaient aux élus et aux citoyens la division de la SNCF en deux entités distinctes. Aujourd'hui devant un bilan dont personne ne parle ( mais pour notre part nous n'avons pas oublié la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge) une nouvelle usine à gaz est «mise sur rail». Elle aura pour conséquence la première, offrir quelques gras pantouflages à quelques hauts fonctionnaires grâce à la multiplication des établissements. Mais surtout de complexifier la gestion du transport ferroviaire dans notre pays, d’accroître l'éloignement des centres de décisions pour permettre d'envelopper de ténèbres toutes sortes de spéculations au détriment des finances publiques, des usagers, des citoyens et des salariés.

Le dossier de la gare de triage, la manière dont il est traité par l'administration est exemplaire du blocage de la démocratie dans notre pays. Il montre aussi que les élus et les ministres ne sont plus les vrais décideurs. La finance a pris le pouvoir partout, elle maîtrise les technocrates qui fréquentent les salons feutrés de la haute finance où, en définitive, se construisent les projets, pour elle la démocratie représentative n'a que pour objet de faire avaliser ses décisions et d'imposer «l'ordre démocratique» lorsque ses choix sont contestés.

Dans ce cadre les riverains de la gare de triage devront-ils pour être écoutés et entendus, s'engager dans une forme d'action plus radicale que celles qu'ils ont conduites jusqu'à maintenant pour obtenir satisfaction pour assurer la sécurité publique et sanitaire et protéger le patrimoine individuel et collectif dans les communes concernées.

La situation actuelle, la manière dont est gérée le dossier de la gare de triage, soulignent la gravité du moment et cela n'est pas une gravité ponctuelle.Nous sommes bien à la fin d'un cycle politique, nous sommes bien à un moment où l'on veut nous imposer le fait qu'il n'y a pas d'autres choix que ceux voulus par la finance mondialisée. Nous sommes à un moment où ceux qui sont les seuls producteurs de richesse les ouvriers, les employés, les agents de maîtrise, les cadres sont oubliés, méprisés et sacrifiés, cela n'est plus tolérable, cela n'est plus acceptable.

La déliquescence des deux partis de l'alternance, l'UMP et le PS, ne doit rien au hasard. En effet, comment mobiliser des structures partisanes et organiser des débats qui donnent à réfléchir et à faire des choix, alors que l'UMP et le PS sont tous les deux annihilés par les décisions de la finance mondialisée.

Dans cette situation, ils ne sont que le champs clôt de querelles picrocholines, pour tenter de s'approprier une machine à se partager les investitures où les adhérents n'ont que l'apparence du choix. Aujourd'hui, l'UMP est engluée dans l'affaire Bygmalion, Karachi et autres financements douteux des campagnes présidentielles de 2007, 2012, voir 1995. Le PS est un astre mort, qui ne survie que par les tentatives de débat organisées «par son aile gauche». Mais débat qui ne porte que sur les aménagements de la politique en cours. Nous sommes loin du discours du Congrès d'Epinay du 11 au 13 juin 1971 où il fallait parait-il pour être socialiste «être pour la rupture avec le capitalisme». Il avait fallu près de 15 années pour sortir des errements de la SFIO, pour que la gauche redonne une perspective.

Tout cela donne du grain à moudre au FN, mais ceux qui suivent attentivement le débat, savent que ce parti qui n' a rien avoir avec la démocratie a un président «d'honneur» qui ne manque jamais de rappeler la réalité de ses valeurs profondes, le racisme, l'antisémitisme, l'islamophobie et la haine de la République. Le FN n'est qu'un outil pour permettre, par l'orchestration de la peur de son éventuelle arrivée au pouvoir, d'imposer aux partis républicains la stratégie de la politique unique. Pour faire en sorte que le débat se porte sur la morale, pour le combattre, en oubliant de s'interroger sur la provenance de la fortune des Le Pen, sur les fraudes fiscales et sur le fait que ce parti est celui qui compte dans ses rangs le plus grand nombre de condamnés de toutes natures.

Le débat sur la morale est une autre manière d'éviter le débat sur la place essentiel des ouvriers dans la production de la richesse, sur l'augmentation du pouvoir d'achat, sur la création d'emploi, sur le devenir de la Sécurité Sociale.

Oui, nous sommes bien à la fin d'un cycle politique ouvert en 1958, oui la gauche est un astre avec un encéphalogramme plat, oui la gauche est hors sol, oui la gauche doit revenir sur ces fondamentaux, oui la gauche doit se reconstruire en partant de la réalité sociale, économique, éducative et culturelle du salariat et, plus particulièrement les ouvriers et les employés qui en sont la majorité.

Pour cela, il n'y a qu'une seule solution l'organisation d' États Généraux.

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Commentaires
M
Bonjour<br /> <br /> :<br /> <br /> Il y deux faits, un technique et un politique à mettre en toile de fond:<br /> <br /> 1) la containeirisation qui fera abandonner les triages au profit des "hub", énormes<br /> <br /> dont 3 au moins sont en construction: le havre, marseille, conflens, grosses<br /> <br /> perpectives de gains immobiliers, gros profits pour le rail privatisé en perspective<br /> <br /> car le cout de la rupture de charge est très faible maintenant.<br /> <br /> 2) le transfert aux "grandes régions" des compétences de l'etat, ferroviaires en particulier: privatisation facilitée...<br /> <br /> La "feuille de route" de l'UE est en marche: EDORA, Traité Transatlantique, 4eme paquet ferroviaire...<br /> <br /> note finale: les déchets radioactifs sont le moindre des problèmes, car <br /> <br /> il n'y a guère de risque d'explosion, et il y une enceinte de protection. En cas <br /> <br /> d'explosion, "fukushima like" (il faudrait des conditions qui n'existent pas dans un wagon) c'est toute l'ile de France qui serait en danger). Le chore est beaucoup, beaucoup plus dangereux, avec effet immédiat et local.
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