Thierry Meignen: son projet mettre la santé au service du business.

Au mois d’août 2013, sur Folio nous avions publié un article de Médiapart qui nous proposait un voyage vers le centre municipal de santé de la ville de Gennevilliers. Nous disions que ce texte était pour nous une contribution au débat des élections municipales de 2014. Nous indiquions clairement ainsi notre choix d'un renforcement des centres municipaux de santé pour notre ville. Nous considérons que le choix du développement et de la protection des centres municipaux de santé et de l’hôpital intercommunal Robert Ballanger est un axe prioritaire pour pérenniser l'accès à tous à une médecine de qualité. Notre choix est clair le service de santé public de notre ville doit être renforcé pour permettre un égal accès aux soins.

Comme nous sommes attentifs aux débats pour les élections municipales de 2014, nous soulignons depuis quelques jours, ici, sur Folio que la présence sur la liste de Meignen d'un responsable de l’Hôpital Privé de Seine Saint Denis indique que l'UMP local a fait le choix de la santé business.

Nous en avons la confirmation avec la lecture d'un article paru dans le journal « le Monde » Nous retiendrons cette phrase du directeur de cet établissement « je suis un chef d'entreprise qui travaille essentiellement sur les charges car j'ai peu de marge de manœuvres sur les produits » phrase pour le moins révélatrice de la part de cet ancien médecin militaire où il apparaît que la santé publique n'est pas sa priorité.

En 2012, l’hôpital privé a réalisé 30,1 millions d'euros de chiffre d'affaires qui proviennent à 87% de nos cotisations à la Sécurité Sociale et le reste 1,4 millions d'euros est le produit des chambres individuelles, du montant de la redevance payée par les praticiens (hors dépassements d'honoraires) et du loyer de leurs cabinets de consultation, en clair cela est aussi payé par nos cotisations sociales et mutualistes.

En 2012, malgré un chiffre d'affaires stable, la rentabilité a progressé, avec un excédent d'exploitation de 2,6 millions d'euros, de 47% en un an.

L’hôpital privé de la Seine Saint Denis reçoit de l Agence Régionale de Santé une subvention de 800000€, chiffre à mettre en parallèle avec l'excédent d'exploitation, dont elle représente près de 31%. Avec les ultra libéraux le double langage est la règle, ils n'ont pas de mots assez durs contre l'assistanat, les subventions et les cotisations sociales qu'ils appellent charges, mais ils acceptent que les dividendes qu'ils vont distribuer ne soient possibles que grâce à la Sécurité Sociale et aux subventions étatiques. Par ailleurs, ils vilipendent haut et fort la CMU, exclusivement pour des raisons idéologiques, mais admettent en privé que cela n'affecte pas la rentabilité. Voilà bien de curieux personnages qui ne manqueront pas pendant la campagne électorale, de dire le contraire de ce qu'ils constatent.

A l’hôpital privé de Seine Saint Denis, le personnel de l'accueil à une fonction essentiellement commerciale, leur premier objectif vérifier si vous avez une mutuelle qui rembourse bien ou très bien les frais de chambres individuelles. Dans ce cas il faut convaincre le patient de choisir une chambre « solo plus à 100 ou 110€ la nuit » ou « solo confort dont le supplément grimpe à 200€ » bref, ici l'hostellerie apparaît comme le plus important.

Le personnel de l'accueil touche des primes indexées sur les ventes des chambres solo. Malika explique « Lorsque nous apprenons que leur mutuelle est aux frais réels, nous expliquons aux patients qu'ils seront remboursés à 100%. dans ce cas, ils sont le plus souvent d'accord pour prendre la chambre la plus haut de gamme.

Bien entendu,ici, pas question de parler qu'il y a 1 infirmière pour 20 malades au lieu d'une pour 15 dans le secteur public. Pas question de dire que les sages-femmes, les infirmières et aides soignantes travaillent douze heures par jour. Le service ambulatoire peut tourner ainsi avec une équipe dans la journée plutôt que deux.

Comme vous le pressentez, la question essentielle n'est pas la santé, mais la rentabilité. Cette rentabilité se construit en utilisant sans scrupule vos cotisations sociales et mutualistes, en mettant en avant entre autres « la gratuité apparente » des services proposés. Mais nous le savons bien rien n'est gratuit, si vous ne payez pas à l’hôpital ce service vous le payez tous les mois par le prélèvement de vos cotisations, cette inflation des frais d'hospitalisation déstabilise les mutuelles et autres assurances complémentaires, cela se traduit par une augmentation très importante des tarifs des mutuelles et des complémentaires santé. Vous le verrez au mois de janvier 2014.

Bref, il y a une sorte de pillage du système de Sécurité Sociale, dans un seul objectif assurer la meilleur rentabilité aux actionnaires La Générale de Santé étant coté en Bourse.

Par ailleurs, n'est-il pas paradoxale de voir l'Agence de Santé Régionale donner 800000€ de subventions à la Générale de Santé et la voir entraver la modernisation de la Maternité des Lilas ou de refuser l'extension de plateaux techniques à l’hôpital public Avicenne, mais de les accorder à la Générale de Santé, alors que celle ci rogne sur l'accompagnement des malades une infirmière pour 20 lits au lieu de une pour 15 dans le service public.

Vous allez nous dire que nous sommes bien loin de la politique de santé municipale de monsieur Thierry Meignen et bien non, car en choisissant un responsable de cet hôpital privé pour animer son projet sur la santé, le responsable UMP local nous indique vers où va sa préférence C'EST LA SANTE BUSINESS . Vous avez aussi noté que le chiffre d'affaires de l’hôpital privé reste stable et vous savez aussi que les actionnaires n'ont qu'une seule et unique préoccupation l'augmentation régulière et forte des dividendes.

Dans ce cadre la présence d 'un responsable de l’hôpital privé sur la liste de monsieur Meignen est tout simplement de tout mettre en œuvre pour s'approprier les patients du service public de santé municipal et de l’hôpital intercommunal Robert Ballanger, pour assurer la rentabilité financière du secteur privé de la santé.

Il est nullement besoin d’être grand clair, pour deviner la stratégie de monsieur Meignen vis à vis des centres de santé municipaux, il organisera la déstabilisation des centres Rouqués, Lamaze et Albrecht, il parlera des coûts et il indiquera qu'ils deviennent trop lourds pour les finances locales et proposera ensuite DE STOPPER L'ACTIVITE MUNICIPALE DE SANTE PUBLIQUE POUR L'OFFRIR AU SECTEUR PRIVE.

IL EST CLAIR QUE CE PROJET EST CONTRAIRE AUX INTERETS DE LA POPULATION BLANC-MESNILOISE.

POUR LES ELUS LE BLANC-MESNIL C'EST VOUS, LE BLANC-MESNIL POUR VOUS

LA SANTE N'EST PAS UN BUSINESS, L'ACCES AUX SOINS POUR TOUS EST UN DROIT.

NOUS METTRONS TOUT EN OEUVRE POUR :

PROTEGER ET DEVELOPPER

LE SECTEUR PUBLIC DE LA SANTE

AU

BLANC-MESNIL .