PLAN LOCAL D'URBANISME: il faut un débat sérieux, un débat digne, un débat utile pour les Blanc-Mesnilois.

La démagogie ambiante nous signale que la campagne pour les élections municipales s'accélère. Malheureusement cette accélération augure mal d'un nécessaire débat de qualité devant permettre à l'ensemble des Blanc-Mesnilois de choisir un véritable projet pour notre ville.

Comme vous le savez, nous sommes entrés dans une période importante pour l'avenir urbanistique, économique et sociale de notre commune. 2013 sera l'année de la révision totale du Plan Local d'Urbanisme. Après les vacances d'été sera ouverte une longue période d'enquête publique. Déjà, l'an passé se sont déroulées des réunions de quartier présentant les objectifs du futur PLU. Ces réunions pourtant très importantes ont réuni peu de citoyens. Il apparaît qu'une réunion récente dans le centre ville consacrée au budget 2013 a mobilisé autour du Plan Local d'Urbanisme.

Notre ville a une particularité, assez rare d'ailleurs, cette particularité c'est que le conseil municipal a voté à l'unanimité le PLU en vigueur. Unanimité voulant dire, ici, PCF, UMP, EELV, PS, Le Blanc-Mesnil C'est Vous, Le Blanc-Mesnil Pour Vous. Les modifications partielles de celui-ci ont été aussi votées à l'unanimité par le conseil municipal.

Voilà pourquoi, au début de cet article nous parlions de démagogie.

La question de l'urbanisme d'une ville, ne peut pas se réduire au simplisme. Notre ville est au cœur d'une métropole de plus de 11 millions d'habitants. Et chacun peut comprendre que les modifications en cours sont aussi le résultat d'une multitude d'interactions. Nous nous sommes mobilisés et le conseil municipal à là aussi voté à l'unanimité pour que notre commune et ses habitants aient accès à deux gares du réseau du Grand Paris Express, personne ne pouvait imaginer que ces accès utiles seraient sans conséquences pour la configuration future de notre commune. Ces deux gares ont été accompagnées de la mise en place d'un contrat de développement territorial qui lie plusieurs communes Le Bourget, Drancy et Blanc-Mesnil, deux villes de droites et une à gauche, dans ce contrat la question de l'augmentation de la démographie est une réalité. Il est donc particulièrement démagogique de faire croire que le changement de majorité au Blanc-Mesnil conduirait à faire une autre politique en matière d'urbanisme. Une telle attitude est dangereuse politiquement car elle conduit à toutes sortes d'aventures qui fragilisent encore un peu plus la démocratie.

Il est irresponsable de faire croire qu'il n'y a aucune interaction dans le débat en cours sur le Grand Paris et l'évolution de notre ville. Ce réveiller aujourd'hui c'est ignorer que de les quartiers pavillonnaires sont en évolution permanente. De plus, valoriser une vision passéiste de la situation est aussi une autre manière de masquer les dégradations successives qui amènent à des sur occupations et des habitats indignes. En clair, la dénonciation est aussi une bonne manière de cacher un manque de proposition précise, moyen commode pour éventuellement demain faire la meme chose en pire.

La Seine Saint Denis est le département de la petite couronne le plus pavillonnaire avec 26,8% d'habitat individuel. Une étude a été faite sur cette caractéristique, il serait utile quelle soit diffusée et serait utile pour avoir un débat public sur l'urbanisme que nous voulons pour demain.

Pour notre part, nous pensons qu'une évolution du cadre réglementaire au cas par cas est indispensable et qu'il y a urgence à la mise en place d'ingénierie de la médiation.

Par ailleurs, nous savons tous que l'accès à un logement de qualité est le problème numéro un de l'ensemble de nos concitoyens et donc des Blanc-Mesnilois. Résoudre cette question n'est pas simple, car c'est une équation à plusieurs inconnues qui sont, excusé l'anachronisme, parfaitement identifiées. Il faut préserver, les terres agricoles, réduire les distances travail/habitat, avoir du foncier disponible et assurer la mixité sociale. Dans le même temps il faut planifier les équipements de service public nécessaires, crèches, écoles,maisons de retraites etc, etc.

Parler de l'urbanisme c'est essayer de répondre quel type de ville souhaitons nous pour nos enfants, tout en répondant à l'ensemble des données de manière équilibrée.

Nous ne pouvons pas avoir une vision égoïste de la ville. Notre pays est un rare pays européen qui voit sa démographie augmentée, c'est une chance pour nous tous, donc nous devons nous mettre en position d'être en capacité de pérenniser cette chance.

Si nous voulons un débat de qualité sur le PLU, il faut donner à l'ensemble de nos concitoyens Blanc-Mesnilois tous les éléments qui leur permettront, dans la transparence la plus totale, d'exprimer le choix de la ville qu'ils souhaitent.

L'omerta, la manie d'envelopper l'essentiel de ce qui fait la vie d'une commune de ténèbres, permet tous les populismes. Il ne faut plus se payer de mots, se cacher derrière des chartes de la démocratie participative et la multiplication des instances dites de concertation qui ne rassemblent, dans la plupart des cas, celles et ceux qui ne sont sans aucun recul critique vis à vis de la municipalité, tout cela ne sert à rien. C'est une drogue douce qui masque la réalité et donne une impression de confort politique à celle et ceux qui se croient à l'abri derrière leurs certitudes.

La ville gronde, elle veut être entendue, elle veut être écoutée. Le déficit d'information, la politique du fait accompli, l'incapacité à construire un projet quel qu'il soit par la concertation mettent en danger le progrès, la solidarité et le développement durable nécessaire aux Blanc-Mesnilois