Usine de méthanisation du Blanc-Mesnil: a fait l'objet d'un débat à la commission déchets d'EELV, le texte

Le texte ci dessous provient d'un débat de la commission déchets EELV. Cette intervention a été faite Madame Lydia Morlot. Nous permettons de la transmettre car le débat concerne notre ville.

«  Bio-déchets+boues séchées? Ouh, ça craint! Attention une boue reste une boue même compostée= plan d'épandage; si on y mélange des bio-déchets, ils deviennent eux aussi des boues compostées qui n'auront jamais le qualificatif «  sortie de déchets » susceptible de devenir un produit.

Je ne sais pas ce qui est prévu au Blanc-Mesnil, si il y a ou non deux traitements séparés pour ces deux produits ( mais j'en doute, les boues sont peu méthanogènes et contiennent jusqu'à 50% de charges minérales) mais il faut vraiment faire gaffe, les industriels du déchets SE FICHENT du débouché, en général ils disent « on en fait notre affaire » pour que la collectivité ne pose plus de question, et après, une fois qu'ils ont fait ce qu'ils ont voulu sur l'usine, ils cherchent à le fourguer, quitte à payer un « rendu racine » pour cela, (cela signifie que le transport et l'épandage est à la charge de l'exploitant et pas l'agriculteur), c'est à dire si il est désirable, le dit produit! En fait on s'en débarrasse.

On ne peut pas se désintéresser du débouché quand on est écolo; notre demande de valorisation des déchets est liée au fait que nous pensons que c'est utile pour le type d'agriculture que nous défendons.

Or, je ne sais pas comment se situe EELV idf sur la question de l'agriculture de proximité, mais si vous poussez pour une agriculture vivrière susceptible d'alimenter la ville en produits frais de proximité, et créatrice d'emplois, la question de produire un compost de qualité bio devient essentielle; comme en plus en région parisienne j'imagine que plus on approche de la ville plus les surfaces agricoles sont faibles, le coté quantitatif n'est pas prioritaire par rapport au coté qualitatif; donc on peut vraiment pousser sur le compostage autonome ( de quartier, individuel, dans le cadre de la prévention) là ou il y a la place et sur le compostage des bio-déchets en plateforme en complément.

Il faut vraiment regarder le contexte avant de se lancer dans les propositions; il faut que tout soit cohérent avec notre projet.

Je voulais juste dire: si j'ai bien compris mon confrère de Tubingen, le deal en Allemagne entre écolo et les autres, ça a été: OK on généralise la collecte sélective des bios (elle est désormais obligatoire, comme chez nous les emballages), mais vous nous lâchez sur les incinérateurs. En fait il n'y a plus de bagarre anti incinération outre Rhin. Il faut noter aussi que les collectivités n'ont pas la charge des emballages, recyclables ou non, c'est le dual système qui les collecte, les traite, les valorise, les recycle, ( ce qui a eu pour effet de pousser les industriels à éviter les emballages emmerdants puisqu'ils financent tout de A à Z), et de laisser aux collectivités la possibilité d'organiser 2 poubelles, bio et résiduel.

20 ans après Topfer, serons capables de la même chose mais en allant plus loin, c'est à dire en réservant le thermique aux seuls CSR?

Amitiés Lydia.

Nota: j ajoute, voilà pourquoi dans la discussion que nous avons eu il y a 1 ou 2 mois sur le programme je poussais pour que l'on demande que toutes les REP soient opérationnelles, c'est à dire qu'elles prennent tout en charge, et non pas seulement contributives comme éco-emballages, qui verse des aides, mais qui vous laisse l'obligation de réussir pour vous les donner: les gens qui ne trient pas sont devenus le problème des collectivités au lieu d'être celui des industriels!