La Saur, Véolia, Plein Air, la distribution de l'eau, la grande distribution,l'usine de méthanisation

Nous venons de recevoir l’agenda 2012 de la ville du Blanc-Mesnil. Cet agenda est adressé à quelques centaines de personnes, des élus, des responsables associatifs, des chefs d’entreprises. Ne vous inquiétez pas, cet agenda, outil de relation publique, n’est pas payé par vos impôts locaux quoiqu’il soit financé par de la publicité.

En effet, les encarts publicitaires sont payés par des entreprises qui sont intervenues, d’une manière ou d’une autre pour notre collectivité territoriale, donc une manière très minime son coût  est compris dans la facture qu’acquitte la commune, avec vos impôts locaux.

L’agenda de notre ville est un outil valorisant pour notre commune, nous ne remettons pas en cause son utilité. Mais nous ne sommes dupes de rien. Cette année il valorise le succès de l’implantation sur notre ville de deux stations du réseau express automatique. Ce succès, pour notre ville, est avant tout un succès collectif. En effet nous avons été un dès seul conseil municipal de la région à avoir pris une délibération sur ce dossier votée à l’unanimité des conseillers municipaux.

Dans ce cadre, cet agenda est un bon moyen de faire connaître les aspects positifs pour attirer les entreprises sur notre territoire, mais il est tout aussi important de souligner que tout cela a été possible, grâce à la volonté de l’ensemble des conseillers municipaux. La lecture attentive de la communication publicitaire, de cet agenda nous montre la réalité de la politique mise en œuvre.

En effet, les principaux bénéficiaires y occupent une large place, il s’agit du porteur d’affaires FREY, du bailleur du centre commercial Plein Air et la Saur. Leporteur d’affaires Frey a largement fait fructifier son investissement à partir du foncier public, pour revendre ensuite des mètres carrés commerciaux au prix fort et doubler la mise en vendant ses parts à un fond de pensions. Le nouveau bailleur du centre commercial rentabilisera son investissement en maintenant un à niveau élevé les loyers et Véolia toujours à l’affût, lorsqu’il s’agit de gagner des marchés publics, bref rappel c’est en 2012 que sera choisi l’exploitant de la futur usine de méthanisation.

En ce qui concernela Saur, pour elle, il s’agit de tout mettre en œuvre pour garder son contrat de distribution de l’eau, afin de faire perdurer cette machine à faire du cash, pour payer de gros dividendes à ses chers actionnaires.

Comme vous le voyez, les choix de gestion de la majorité du conseil municipal qui n’est pas, rappelons encore une fois la majorité du suffrage universel, semble bénéficier à celles et ceux qu’elle combat dans ses discours.

Comme quoi, une lecture de gauche et citoyenne, d’un document tel qu’un agenda distribué par la ville aux relais d’opinions, peut en dire autant si non plus qu’un long discours. Ces choix de gestions locales, évoquent une dépolitisation, l’apolitisme en guise de projet. Les partis sont devenus des conglomérats de notables locaux mus par leurs propres intérêts et la rente électorale. Comment ne pas évoquer l’analyse de Pierre Bourdieu sur la politique vue comme « un champ autonome replié sur ses jeux et enjeux » et qui « s’apparente à une caste inamovible ». Ainsi la gauche s’éloigne des groupes sociaux qu’elle est censée aujourd’hui représenter.

Nous le disons, ici, depuis de long mois, il n’y a pas de politique de gauche possible, si elle ne s’appuie pas sur la force et la vigueur de la démocratie. S’appuyer sur la démocratie formelle est une illusion, illusion qui coûtera très chère la gauche Blanc-Mesniloise en 2014. Pour autant, nous ne confondons pas à Folio cause et effet. Une des causes nous semble plutôt être le vide idéologique qui s’est installé face au libéralisme, vide qui apparaît fort bien dans les choix de gestion de notre ville. Il ne suffit pas de plaquer un discours à gauche sur des choix de gestion, pour que ces derniers deviennent de gauche.

Le temps s’étire, il n’en reste plus beaucoup pour créer une dynamique populaire et progressiste dans notre ville. Ce constat lucide, sur la gauche locale, s’adresse à tous, y compris à ceux qui le font. Mais il serait illusoire à la majorité du conseil municipal de se défausser de la responsabilité majeure qui est la sienne.